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Jonathan est un "URBEXEUR": il s'infiltre dans les lieux abandonnés (photos)

Jonathan B. est un explorateur urbain. Tous les week-ends, avec un groupe de personnes, il s'infiltre dans des lieux abandonnés pour les photographier et retracer leur histoire.

Jonathan pratique l'exploration urbaine depuis plus de trois ans. Chaque semaine, il recherche des lieux abandonnés à photographier en compagnie d'autres "urbexeurs" (comme leur jargon le définit.) Selon lui, ils sont plus de 200 en Belgique à être adeptes de la pratique. Avec la dizaine d'autres photographes amateurs ou professionnels de son collectif, il souhaite retracer l'histoire de bâtiments abandonnés. "On prend des photos, mais on recherche aussi des informations sur internet ou dans des documents qu'on trouve sur place".

Belgique, reine des bâtiments abandonnés et entiers

Au départ, Jonathan voulait simplement photographier des lieux originaux: "Ces lieux abandonnés ont quelque chose d'unique. On peut y faire des images que tous les autres photographes n'ont pas déjà faites cent fois". Ensuite, il s'est intéressé à leur histoire, leur origine, ce à quoi ils servaient. "Les explorateurs urbains sont de plus en plus nombreux en Europe".

Son collectif est en contact avec des urbexeurs d'Allemagne, de France ou encore d'Italie. "Beaucoup d'étrangers viennent en Belgique pour explorer nos bâtiments laissés à l'abandon. Il y en a énormément dans notre pays, et ils sont souvent encore en très bon état".

S'infiltrer sans se faire repérer

En semaine lors de son temps libre, il fouille à la recherche de futurs lieux où se rendre. Une fois la destination choisie, l’explorateur y passe une journée entière durant le week-end. Il prend des photos intérieures et extérieures. "Nous partons par groupe de trois ou quatre à la fois pour ne pas se faire repérer", dit-il. Les photographes de son groupe ne rentrent jamais de force sur les lieux qu'ils souhaitent explorer. "Si le bâtiment est ouvert, on y accède. On rentre là où il y a des entrées mais on n'en crée pas de force". Jonathan n'a jamais eu de problème grave avec la police: "On nous demande souvent simplement de quitter les lieux mais rien de plus".

Protéger les lieux abandonnés de la ruine

Jonathan publie ses photos sur les réseaux sociaux mais prend soin de ne pas divulguer leur localisation. "On ne publie les adresses qu'entre nous via un forum du collectif. Notre but n'est pas que ces bâtiments soient pris d'assaut par n'importe qui". Il ne souhaite pas non plus dévoiler comment il établit ses recherches. "Les bâtiment sont fort prisés des ferrailleurs ou des tagueurs". Il déplore que certains aient déjà été très dégradés. "Plusieurs de ces bâtiments on déjà pris feu, d'autres on été vidés de leur fer, leur acier ou leur cuivre. Sans structure solide, les bâtiments tombent en ruine".

Redonner vie aux bâtiments

Selon Jonathan, les photos de son groupe servent parfois à réhabiliter des bâtiments abandonnés. Après qu'un de ses collaborateurs ait publié des images au grand public, un hôtel a vu des affiches de mise en vente apparaître sur sa façade. Les lieux étaient pourtant abandonnés et vides depuis plus de 15 ans.

 

Elise Parentani

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