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La vie sans alcool de Bernard, Marie et Boris: "La honte devrait changer de camp"

Bernard, Marie et Boris, trois personnes aux profils différents mais qui ont une chose en commun : elles ne consomment pas d'alcool. Alcoolique abstinent, problème de digestion ou simplement par choix, elles nous expliquent pourquoi elles ont décidé de ne pas ou plus en consommer et comment elles sont perçues par la société en adoptant ce comportement.

Bernard a 43 ans. La dernière fois qu'il a consommé de l'alcool, c'était le 30 mai 2018. Alcoolique abstinent, l'alcool s'est insinué peu à peu dans sa vie… jusqu'au moment où il est devenu problématique. "C'était présent dans mes pensées et ça prenait de plus en plus de place. Sur le trajet du retour du boulot, j'attendais avec impatience de prendre l'apéro. Plus on s'approchait du week-end, plus j'étais impatient de consommer." Bernard avait déjà tenté d'arrêter de boire par le passé. C'était en 2014, à la naissance de sa fille. "J'ai retiré l'alcool de ma vie. J'ai juste résisté et pas consommé." Mais lorsqu'il rencontre des problèmes au travail, il replonge pour "étouffer" ses émotions. Très vite, l'alcool reprend sa place… et les quantités consommées augmentent. "Au moment où j'ai décidé de me sevrer, j'étais à des quantités astronomiques. Je pouvais aller jusqu'à une bouteille de whisky par jour, plusieurs bouteilles de vin, plus des bières."

Pour ne pas éveiller les soupçons auprès de sa famille, Bernard se cache et met en place des stratagèmes pour boire. "Je ne me retrouvais jamais dans des états lamentables, je n'ai jamais eu de black out… Mais comme je n'avais jamais assez, il fallait que je trouve des moments pour pouvoir consommer, pas de manière visible. Je mettais en place des routines. Quand j'allais faire les courses, j'oubliais quelque chose pour pouvoir retourner au magasin acheter de l'alcool. Je me demandais toujours si j'avais acheté assez, sans que ça n'éveille les soupçons." La consommation de Bernard constitue également un budget conséquent, au-delà de 500 euros par mois. "C'était une envie irrépressible, je n'arrivais pas à aller à son encontre." Lorsqu'il ne boit pas, il a en effet un symptôme physique, "une boule au ventre". "C'était quelque chose qui m'empêchait de respirer. Ce qui est traître avec l'alcool, c'est que ça calme les angoisses, mais une fois que l'effet est terminé, elles reviennent toujours plus fort."

Je n'étais plus le Bernard qu'elle connait et qu'elle aime

Dans l'entourage de Bernard, il était "tout à fait accepté d'être quelqu'un qui buvait de manière excessive". "À part mon épouse qui voyait que je n'étais plus le Bernard qu'elle connaît et qu'elle aime, même si je n'ai jamais eu de comportement déviant. J'avais l'alcool très gaga. Par exemple, j'ai très peur des chiens et une fois, mon épouse s'est rendu compte que j'avais consommé parce que j'ai caressé un Rotweiller en rue." Lorsqu'il tente d'arrêter l'alcool, Bernard est suivi par son médecin traitant. C'est avec elle qu'il fait son premier sevrage. "Je ne serais pas là aujourd'hui si elle n'avait pas été présente."

En décembre 2017, Bernard fait une première cure durant 3 semaines. "Je n'arrivais plus à m'empêcher de boire. J'avais donné ma carte de banque à ma femme pour ne plus aller acheter de l'alcool. C'est un peu comme si je me mettais des menottes dans le dos. Un jour, elle est rentrée du boulot et je lui ai demandé de l'argent pour aller m'acheter de la bière. Elle m'a dit non, mais je l'ai regardée en lui faisant comprendre qu'il fallait qu'elle me le donne. Ce n'était plus gérable à la maison, donc mon épouse m'a mis dehors." Bernard se rend chez des amis, avant de commencer cette première cure. Sorti à Noël, il replonge dans l'alcool en janvier. En février 2018, il retourne dans le même hôpital. À sa sortie en mars, il replonge à nouveau. Il y retourne en avril, mais il ressent toujours cette envie irrépressible de consommer. "À ce moment-là, on m'aurait dit : on t'échange ta femme et tes enfants contre un all in avec accès à la consommation tant que tu veux, j'aurais dit oui."

Je savais que l'alcool allait me tuer, mais je ne savais pas comment vivre sans

Bernard découvre alors un centre pour personnes dépendantes à Malmedy. "Je connaissais des personnes qui y étaient allées et qui étaient abstinentes depuis longtemps. Il y a un entretien, il faut poser sa candidature et rentrer sevré. Ce n'est pas médicalisé." Bernard décide de faire son sevrage chez son meilleur ami, mais cela ne fonctionne pas. "Un jour, il est rentré et j'avais bu tout ce que j'avais acheté. Il m'a dit : "Bernard, je t'aime mais tu me fais chier". Un ami qui te dit ça, ça fait mal." Ses parents l'invitent alors chez eux. "Ils habitent en rase campagne, donc pas de magasins autour." Après son entretien d'admission au centre de Malmedy, Bernard doit appeler une à deux fois par semaine pour savoir quand il pourra y rentrer. "Cela rend les personnes responsables de leur rétablissement." Lorsqu'il apprend qu'il est enfin accepté, il ressent beaucoup de peur et de stress. "Je ne connaissais que ça, l'alcool faisait partie de ma vie. J'allais avoir 40 ans et 25 ans de consommation derrière moi. Je savais que l'alcool allait me tuer, mais je ne savais pas comment vivre sans."

Le 30 mai 2018, il consomme pour la dernière fois. "Mes parents avaient mis tout l'alcool de la maison dans leur chambre. Ils sont partis avec la clé de la porte… mais je me suis dit qu'il y avait bien une autre clé qui marcherait. J'ai bu cul sec une bouteille de vin blanc. Mes parents l'ont mal pris et ça a été compliqué. Ils m'ont pris toutes les clés jusqu'à ce que je parte à Malmedy." Le 18 juin 2018, ils l'y conduisent… Et un parcours compliqué commence.

"Je n'y arrive pas, aidez-moi"

"On dit toujours qu'il faut toucher son fond, parce que le fond de chacun est différent. Je n'avais pas perdu ma maison, mon travail, je n'avais pas foutu en l'air mon couple, même s'il ne tenait plus qu'à un fil. Soit j'emmenais ma femme et mes enfants dans le fond avec moi, soit j'y allais tout seul et ils n'auraient plus eu de papa, de mari. On est fort égoïste quand on est dans la consommation. Une partie de moi était en dehors de cet égoïsme et disait : je n'y arrive pas, aidez-moi."

Ce centre, Bernard le définit comme une "communauté thérapeutique". L'élément le plus important, c'est la relation entre les résidents. Chacun a un rôle défini, qui change suivant les semaines. Des horaires stricts sont à respecter et des activités sont organisées. Au total, il y passe entre 28 et 29 semaines.

La boule au ventre est partie

Au bout de trois mois, il a un déclic. "On a une manière de vivre, sur laquelle est venue se greffer la consommation de substances. Ils veulent nous faire sortir de ce scénario, qu'on en soit bien conscient. Ils mettent en place un contrat relationnel, qui est la manière dont tu dois te comporter dans la communauté." Ne parvenant pas à appliquer ce contrat, Bernard vit ce qu'on appelle un "recentrage". "Pendant cela, je ne pouvais parler que de ce que je vivais et je me suis littéralement écroulé. Tout est sorti. Ça a été le gros déclic. J'ai beaucoup pleuré, j'étais complètement désemparé. C'est comme si je disais au revoir à une partie de moi. Ça a été le moment pivot. La boule au ventre est partie."

Pour Bernard, il est important de parler de cette période de sa vie. "J'aime bien témoigner parce que je me rends compte que contrairement à ce qu'on pense, je n'ai pas à avoir honte de ce que j'ai traversé, de ce que je mets en place pour y arriver. Ce que les gens pensent, s'ils me jugent, je ne sais rien y changer." Selon lui, il est également nécessaire de conscientiser à la consommation. "Quand j'y pense de manière rétroactive, j'utilisais l'alcool comme un médicament. Il éteignait des symptômes. Si on s'en sert comme ça, c'est qu'il y a un problème. Quand j'étais étudiant, ça m'arrivait déjà de boire tout seul. Ça mis plus de temps pour que je sombre, on n'est pas égaux par rapport à ça."

La majorité de son entourage sait que Bernard est alcoolique abstinent. Il n'a donc plus de questions sur sa non-consommation. Mais cela peut encore arriver quand il fait face à des personnes qu'il ne connaît pas. "Des comportements lourds, quelqu'un qui me dira : tu n'es pas marrant parce que tu ne bois pas… Avant, j'aurais pu me vexer. Aujourd'hui, je n'ai plus aucun souci, à part quand j'assiste à des situations où on va insister pour que quelqu'un boive."

Je vis ma meilleure vie

Bernard ne se souvient pas de la dernière fois où il a eu envie de boire. Il a conscience aujourd'hui des bienfaits. "Je vis ma meilleure vie, même si ça n'a pas été facile. Tous mes problèmes sont résolus. J'ai trouvé un job qui correspond beaucoup plus à ce que je veux. Il y a moins de portes qui claquent, plus de mensonges. J'ai de la place disponible pour plein d'autres choses que la consommation. Ma vie s'est remplie de couleurs et continue de le faire. J'ai toujours des emmerdes, des factures à payer, mais ça n'a plus les mêmes proportions."

Bernard fréquente toujours des groupes de parole et a entre une et quatre réunions par semaine. "Je veux continuer à ne plus avoir envie de boire. Si l'envie pointe le bout de son nez, j'ai tout un réseau. J'aurai quelqu'un au téléphone qui va me soutenir et me dira ce que j'ai besoin d'entendre." Bernard se fait souvent féliciter pour son "combat" contre l'alcool. "Mais il faut arriver à arrêter de se battre. Je suis impuissant face à l'alcool. Mes comportements, ma manière de vivre, de prendre les choses… ça je peux les changer et les combattre. Il faut mettre son égo dans sa poche et se dire que ce combat, je l'ai perdu. Je prends un autre chemin et il n'en fera pas partie. Arrêter ce combat perdu d'avance m'a aidé à me rétablir."

"Ça ne m'apportait rien de boire"

Marie a 29 ans. Elle, si elle ne boit plus d'alcool, c'est pour une raison bien différente. Elle ne le digère pas. "Je n'ai jamais été une grande buveuse, ni en secondaire quand tu commences à boire, ni à l'université. Ceci dit, j'aimais bien boire des bières en terrasse. Il y a quelques années, je me suis rendu compte que j'avais directement la nausée dès que je buvais. Au début, on se dit que ça va. Mais par la suite, même si je ne buvais que trois bières, je rentrais chez moi et tout remontait. Au bout d'un moment, le prix à payer est trop grand. Je me suis rendu compte que que ça ne m'apportait rien de boire."

Et finalement, l'alcool ne lui manque pas. Ce qui la dérange surtout, c'est "le jugement et la pression" des autres qu'elle peut ressentir. "Le jugement qui est de dire : en fait, tu ne sais pas t'amuser. En soirée, je n'aime pas les gens qui ne me connaissent pas et me jugent direct. Cela m'oppresse aussi de recevoir mille questions. Quand je dis que je ne bois pas d'alcool, ça étonne parce que j'ai l'air d'une fêtarde et pour les gens, ça signifie consommer de l'alcool. On peut s'amuser sans boire." Lorsqu'elle ne se sent plus à sa place, Marie préfère alors quitter l'événement auquel elle se trouve. "Chacun réagit différemment à l'alcool, mais à un moment, je me rends compte qu'il n'y a plus d'intérêt. Ils ne vont plus se souvenir des deux prochaines heures qui arrivent et toi, tu vas t'ennuyer." Et la pression, c'est de recevoir des remarques du genre "Allez, juste un verre". "Alors que je suis bien comme je suis. Je n'ennuie personne, donc pourquoi m'ennuyer ? Les gens qui boivent de l'alcool te jugent, mais en fait, pourquoi ?"

La honte devrait changer de camp

Pour Marie, il s'agit d'un problème général dans la société. "Il y a une tolérance très importante au niveau de l'alcool. Si tu ne bois pas, tu es anormal." Ancienne fumeuse, son "vice" comme elle l'appelle, Marie avait souvent des remarques à ce sujet. "Quand je fumais, des gens qui boivent énormément d'alcool me disaient que ce n'était pas bon pour moi, que je devais arrêter. En soirée, je bois du Coca, même si j'essaie de limiter ma consommation, et des personnes bourrées me disent que c'est mauvais pour moi. Le gros reproche que je fais à la société en général, c'est qu'on ne dit pas assez que l'alcool est hyper dangereux, que ça entraîne des dégâts sur ton corps qui sont hyper violents, presque aussi forts que la cigarette. Quand on ne boit pas, on se rend compte que l'alcool est socialement accepté, mais la cigarette pas. On me juge parce que je ne bois pas… mais je pense que la honte devrait changer de camp. Ce n'est pas moi qui devrais avoir honte de ne pas boire de l'alcool. Mes potes sont géniaux au niveau de ma non-consommation, mais ce n'est pas toujours évident."

Souvent, elle est la BOB attitrée des soirées. Mais ses amis ne lui mettent aucune pression pour qu'elle le soit. "Pour ma sécurité et parce qu'évidemment, on est un peu la maman de la soirée quand on ne boit pas d'alcool, je fais BOB. Ce rôle est logique, mais je n'ai pas de pression vis-à-vis de ça de la part de mes potes. En général, quand je suis BOB, je ne paie pas une consommation sur la soirée. Ils paient le parking, l'essence, tout." Cela ne l'empêche pas de s'inquiéter pour la santé de ses amis. "Je ne porte pas un jugement sévère sur ceux qui boivent beaucoup, mais je me pose des questions au niveau de leur santé. Un jour, le corps va lâcher. Il faut faire attention aussi à l'alcoolisme social qui est important parmi les jeunes."

Elle en discute d'ailleurs souvent avec ses amis. "Je pense qu'ils sont conscients des risques de l'alcool et quand on en parle, ils vont se justifier en disant qu'ils ne boivent pas pendant la semaine ou qu'ils savent arrêter l'alcool pendant un mois. Je les ai déjà vus faire le mois sans alcool et à la soirée où ils pouvaient boire à nouveau, ils se sont bourré la gueule. Je pense que la plupart des gens ne se rendent pas compte de ce qu'ils boivent sur une soirée parce qu'à un moment, tu perds le fil. Ce que je remarque aussi, c'est qu'il y a une fierté d'avoir consommé beaucoup lors d'une soirée. Quand j'en parle avec mes potes, c'est pour essayer de leur faire comprendre qu'ils boivent énormément, que ce n'est pas génial pour leur santé… Je pense qu'ils sont en danger."

"J'ai pris un papier et j'ai fait une liste"

Boris, 27 ans, a lui aussi consommé de l'alcool par le passé, "quand tu es ado et que tu commences à sortir parce que tu te dis que c'est ce qu'il faut faire". Pragmatique, l'adolescent a rapidement voulu établir des pour et des contre à sa consommation. "Je me souviens me trouver beaucoup trop jeune avec ma bouteille de bière en main. J'ai trouvé que le goût était dégueulasse. Je devais me forcer pour la boire et ensuite, le fait de perdre le contrôle, j'ai détesté ça. Vers 15/16 ans, j'ai pris un papier et j'ai fait une liste. Au final, il n'y avait que des contre. J'ai donc décidé de prendre des softs quand je suis en soirée."

Par la suite, Boris a tout de même vécu quelques cuites, "mais ça se compte sur les doigts d'une main". "J'ai toujours été dans le milieu de la musique, qui est très professionnel mais qui est aussi le milieu de la fête. À un moment, psychologiquement parlant, ça devenait dur d'expliquer pour la 50.000ème fois que je prenais un soft. J'ai ressenti une réelle pression sociale par moment, plus lourde que d'habitude." En plus de la pression, Boris fait également face à beaucoup de questions lorsque, dans un bar, il commande un verre d'eau. "C'est plus une curiosité mais qui est tellement permanente et systématique que ça en devient un peu intrusif. Après, je m'en foutais royalement. Une fois que j'avais pris ma décision, je trouvais ça marrant d'expliquer pourquoi. J'ai essayé d'en faire une force, je me différencie. Chacun fait comme il veut mais souvent, je retourne la question. Pourquoi vous, vous buvez ? On part alors dans des débats et en fait, c'est super intéressant."

C'est l'une des pires cames

Pour prendre sa décision, Boris s'est également renseigné sur l'alcool et ses méfaits. "Dans l'alcool, la molécule d'éthanol est une crasse. C'est l'une des pires cames au niveau de la santé. Tu peux être tout aussi addict que pour d'autres types de drogues, voire pire. Je n'y vois que des trucs négatifs. C'est l'une des pires cames mais c'est aussi la plus acceptée dans quasiment toutes les sociétés humaines. Et vu que c'est normal dans la tête de tout le monde, ça devient anormal de ne pas consommer. J'ai fait un choix pour moi et je m'y tiens."

Les soirées, lui, il décide de les vivre plus tôt. "Socialement parlant, je suis un peu bizarre. J'arrive tôt et ça me permet d'avoir des discussions profondes et sérieuses sur des sujets vraiment cool. C'est ce que je recherche dans les interactions humaines. Mes soirées se finissent en général vers 23h30-minuit. Je pars quand je ne m'amuse plus, sans aucun jugement. Point positif, j'ai passé une chouette soirée et je ne suis pas fatigué le lendemain." Même s'il est contre toute forme de drogues, Boris est pour leur légalisation. "On doit éduquer les gens plutôt que de les contraindre par des interdictions. C'est tellement facile de trouver de la came… Pour moi, le monde idéal serait de légaliser toutes les drogues et de sensibiliser, encadrer quand il y a des excès. Les gens ne se rendent pas compte à quel point c'est foireux pour la santé. Il faut tout faire en connaissance de cause."

Confronté à des personnes alcooliques, Boris a vécu très jeune "les pires scénarios". "Même si 9 personnes sur 10 n'y arrivent pas, j'ai pu voir les excès que l'alcool peut engendrer. Le problème, c'est que tu ne peux rien faire. La personne doit s'aider elle-même. Tu te sens impuissant quand tu vois ça. J'ai vu des gens qui étaient beaucoup trop loin. Je suis excessif parce que j'ai fait pareil pour la cigarette, la drogue. Trop pragmatique, trop rationnel, je passe dans le tout ou dans le rien." Des personnes ont déjà dit à Boris qu'il était passé à côté de certaines choses, mais pour lui, il s'agit tout simplement d'un choix de vie.

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