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Le ras-le-bol d'une navetteuse en train: "Chaque jour, je suis en retard à mon travail"

Il y a un moment où, sur le quai, apprenant un énième retard, où, levant la tête sur le panneau d'affichage des horaires, on ne voit que du rouge, il y a un moment où... on presse le bouton orange Alertez-nous pour exprimer son ras-le-bol. Cela ne fera pas arriver le train plus vite (bien que, sur le long terme, une médiatisation fréquente peut exercer une certaine forme de pression) mais partager ce qu'ont vit, au quotidien pour cette dame, lui a sans doute permis de transformer l'attente en une action positive. C'est le cas d'une navetteuse anonyme qui nous a envoyé un message ce mercredi. "Je suis navetteuse depuis 4 ans, chaque jour, l'histoire se répète... Je suis en retard à mon travail!", assène-t-elle.

Les retards semblent devenus la norme pour cette travailleuse. "En tant que bon navetteur belge, il est devenu "naturel" d'avoir 10-15 minutes de retard, c'est même une bonne nouvelle comparé au 40 min de retard d'aujourd'hui! En effet, être à l'heure avec notre service public ferroviaire belge peut être défini comme un miracle!", clame-t-elle. Infrabel, le gestionnaire du réseau ferroviaire communique pourtant des chiffres de ponctualité mensuels dépassant généralement les 90%, signifiant que 9 trains sur 10 arrivent avec moins de six minutes de retard. Mais quand on est bloqué sur le quai pour plusieurs dizaines de minutes, la perception n'est pas la même des froides statistiques n'est pas la même. "Quand je vois les panneaux d'affichage aujourd'hui (voir photo de la gare centrale de Bruxelles), j'ai sérieusement le droit de me poser quelques questions", réagi la témoin. Les chiffres de ponctualité constituent une moyenne et on sait que certaines lignes sont plus compliquées que d'autres.


La grève a-t-elle servi à quelque chose?

Comme bon nombre d'autres personnes dans son cas, il semble que notre navetteuse tolérerait plus facilement les retards si elle était mieux informée de leurs causes. "Si vous avez la chance de prendre le train quotidiennement, vous avez certainement remarqué que la SNCB, dans la plupart des cas, ne se donne même plus la peine de nous informer sur la cause du retard!", écrit-elle.

Et la navetteuse n'est pas non plus la seule à déplorer les retards au regard du prix et des conditions de voyage dans certains trains en heure de pointe. "Avez-vous récemment acheter un ticket de train? Le prix est tout simplement scandaleux quand on connait la qualité du service proposé! En effet, pour une billet de train aller simple entre Liège et Bruxelles, vous devrez débourser la coquette somme de 15.40€. Pour ce prix, vous serez certainement debout dans un train surchargé, dans un wagon sale et sans aucun doute... en retard!", fustige-t-elle.

Sa conclusion, dans une Belgique empêtrée depuis des lustres dans des problèmes de mobilité qui ne cessent de croître, le Belge étant plus que jamais accroché à la sacro-sainte voiture, un réflexe maintenu par le système de "voitures de société" peut-être unique au monde, il faudra agir pour améliorer le service de la SNCB.

"Nous sommes en 2017, l'écologie de notre planète est plus que jamais au centre des conversations, alors, je ne comprend pas comment un service public belge peut offrir un service aussi médiocre dans un pays si développé que le nôtre! Bien entendu, il arrive que les trains soient parfois à l'heure, je ne leur jette pas la pierre. Généralement, les contrôleurs sont sympathiques et gardent leur calme dans la plupart des situations. Mais faites preuve de bon sens, ne supprimez pas certains trains (il n'y a déjà pas assez de place pour tout le monde) et n'augmentez pas le prix d'un billet (il est déjà bien assez cher) ! Enfin, lendemain d'un jour de grève, je me pose cette question, "Cette grève a-t-elle vraiment servi à quelque chose?" clôture la navetteuse.

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