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Le voyage de rêve de Marie et Alison tourne au CAUCHEMAR: "Personne ne nous a dit qu'on devait avoir un visa"

Marie et Alison sont extrêmement déçues. Parties en Mongolie pour faire un trek de deux semaines à cheval, elles ont été refoulées vers la France dès leur arrivée à Oulan-Bator, la capitale. En cause, un visa devenu obligatoire après qu'elles ont acheté leur billet d'avion et réservé leur voyage. "C'est aberrant que ni la compagnie aérienne, ni l'agence de voyage ne nous aient prévenues", déplorent les jeunes aventurières.

On est le mardi 14 juin, fin de matinée. Marie et Alison, deux jeunes Françaises, arrivent à l'aéroport de Bruxelles pour prendre le vol SU2169 direction Moscou où elles prendront, quelques heures plus tard, le vol Su0330 direction Oulan-Bator, en Mongolie. Les deux amies se préparent à passer deux semaines de rêve dans ce pays asiatique et explorer les contrées sauvages à dos de cheval. Mais une fois arrivées à destination, c'est la stupéfaction: "On nous a dit qu'il fallait un visa pour rentrer dans le pays. Pourtant, quand nous avons réservé notre voyage, on nous avait bien dit qu'il ne fallait pas de visa. J'avais aussi un petit livre de voyage sur la Mongolie qui précisait qu'il ne fallait pas de visa. On n'a pas compris ce qui nous arrivait, mais on a dû faire demi-tour", nous a indiqué Marie via notre bouton orange Alertez-nous.


Un changement intervenu après l'achat des billets

Le voyage de rêve s'est donc arrêté brutalement pour les deux amies au terme du trajet aller. De Oulan-Bator et des plaines mongoles, elles n'ont rien vu, si ce n'est le poste de contrôle de l'aéroport. En cause, un changement de législation qui a rendu obligatoire le visa de touristes venant de France, mais aussi de Belgique, depuis... le 1er janvier 2016. Or, Marie et Alison ont acheté leurs billets d'avion et réservé leur voyage en décembre 2015.

A Oulan-Bator, Marie et Alison sont désemparées. Dans un premier temps, elles décident de rejoindre l'ambassade française, mais c'est peine  perdue. Impossible de quitter l'aéroport, et des agents de sol de la compagnie aérienne Aeroflot, avec laquelle elles étaient parties, ont été appelés pour les remettre illico dans un avion. Retour case départ.

Il n'y a plus d'espoir, les jeunes filles sont anéanties. Et elles ne sont pas au bout de leur peine. "À Moscou, les agents d'Aeroflot ont été extrêmement méprisants et brutaux. Et malgré le fait qu'on venait de faire des heures et des heures d'avion, on n'a pas eu droit à un verre d'eau, rien !", a ajouté Marie qui a été victime d'un léger malaise avant de remonter dans un appareil faisant la liaison Moscou-Bruxelles.


"Comment se fait-il que personne ne nous ait prévenues ?"

Quelques heures plus tard, les deux jeunes aventurières sont de retour à Zaventem, puis dans le Nord de la France. Il leur faut quelques jours pour se remettre de ces péripéties. Après la mauvaise surprise et la tristesse vient le temps des questions et de la colère. Car outre le fait que leur voyage de rêve soit tombé à l'eau, c'est 2.000 euros par personne qui se sont envolés. Les jeunes Françaises considèrent qu'il n'est pas normal que personne ne les ait averties des modifications réglementaires à observer pour pouvoir entrer sur le territoire mongol. "Il n'est vraiment pas normal qu'on ne nous ai rien dit. L'agence aurait pu nous prévenir, même si elle n'est pas directement responsable", estime Marie, déçue.

"On conseille toujours à nos clients de bien se renseigner avant de partir", nous a confié une responsable de l'agence de voyage "Horseback Mongolia" basée en Mongolie et qui organise les voyages à cheval qui faisaient rêver nos témoins. Marie, de son côté, estime que lorsqu'on vend un voyage à quelqu'un en précisant qu'il ne faut pas de visa, "il serait bon d'alerter ensuite le client que les règles ont changé". "Elles n'ont sans doute pas lu attentivement et en détail tous les mails et documents qu'on leur a envoyés", riposte l'agence qui reconnaît néanmoins ne pas avoir envoyé de mail "explicite" pour avertir du changement de réglementation. "C'est sûr que ce n'était pas clairement indiqué dans un mail, et au téléphone on nous avait dit qu'il ne fallait pas de visa. Donc on leur a fait confiance et on ne s'est pas trop préoccupé de tout ça", précise Marie.

"Par contre, en ce qui concerne la compagnie aérienne, on trouve cela insensé, d'autant plus que personne s'est inquiété de savoir si on
avait un visa avant d'arriver à Oulan-Bator", ajoute Marie.


"L'agence nous propose une ristourne de 25%"

Rentrées depuis quelques jours, les deux jeunes filles tentent donc de contacter un responsable d'Aeroflot, mais la compagnie russe reste de marbre. "Ils ont reconnu avoir commis une erreur. Mais ils ont aussi ajouté que la police mongole allait infliger une lourde amende à Aeroflot pour transport de passagers sans visa parce que leurs agents d'escale n'ont pas correctement fait leur travail. Et comme la compagnie allait déjà payer cher pour cette erreur, on ne devait pas s'attendre à une compensation supplémentaire", nous informe Nicolas, un ami de Marie et Alison qui maîtrise parfaitement l'anglais et qui a donc géré les échanges avec les responsables de la compagnie aérienne. "S'il y avait un peu de compassion au départ et un espoir d'être dédommagé, mais je suis obligé de constater que les derniers échanges étaient plutôt froids", a-t-il ajouté.

Même constat du côté de l'agence de voyage qui se dédouane du cas des deux jeunes filles. Pourtant, les deux aventurières françaises y ont cru, un employé de l'agence de vacances leur ayant indiqué qu'il était sans doute possible de déplacer le voyage à la fin août. "On pensait alors qu'on ne perdrait que le prix du billet d'avion. Mais quelques heures après cette bonne nouvelle, le patron de l'agence nous a contactées pour nous dire que son employé s'était trompé et qu'il n'était pas question de déplacer notre séjour. Il nous a proposé une ristourne de 300 euros sur un nouveau voyage, soit 25% de moins que le prix de base, précisant bien que c'était le maximum qu'il pouvait faire", déplore Marie.

C'est le coup de massue pour les deux amies, et l'espoir de récupérer une partie de l'argent avancé s'éloigne de plus en plus. "En tout, on a payé 2.000 euros chacune pour ce voyage. 750 euros pour le billet d'avion, et 1.250 euros payés à l'agence pour le trek à cheval", déplore Marie.

@ArnaudRTLinfo

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