Accueil Actu

Oies égorgées dans un parc d'Anderlecht: "On les chasse pour les manger"

Il ne fait pas bon être une oie domestique au parc Jean Vives d'Anderlecht...

Les riverains du parc Jean Vives à Anderlecht sont inquiets. L'un d'eux, que nous appellerons Claude à sa demande, nous a contactés via notre page Alertez-nous pour signaler que des individus s'en prenaient aux oies domestiques qui ont élu domicile dans les étangs du parc.

"On tue et on vole de oies blanches  domestiques au Parc Vives", nous a-t-il écrit, détaillant ensuite: "On voit que les oies disparaissent petit à petit. Une personne aurait aperçu de drôles de trucs. Cela se passe durant la nuit. Une dame aurait déjà retrouvé une tête sur un banc."

Pourquoi agir de la sorte ? "La crise"

Pour Claude, cette chasse illégale serait due à la crise. "Nous (les riverains) pensons que des personnes les chassent pour les manger. C'est dommage pour la population qui vit en appartement et peut emmener les enfants au parc pour voir des animaux."
Un avis partagé par monsieur Poupart, président du comité de quartier "Comité des Etangs" qui pense également que les animaux sont abattus pour être mangés. "Ce sont 10 à 15 oies qui ont déjà disparu. Ils tuent les oiseaux, les rangent immédiatement dans une voiture qui les attend, le coffre déjà ouvert, et s'en vont", assure notre interlocuteur.

Des animaux non comestibles

Régulièrement, le comité de quartier prévient la commune d'Anderlecht qui, à son tour, informe la police. Mustapha Akouz , échevin chargé des Travaux publics, de la Mobilité, des Réseaux et du Volet 'espace public' des Contrats de Quartier à Anderlecht, est bien au courant des faits.

"Nous constatons une pêche illégale et le vol de canards et de cygnes. Durant la nuit des contrevenants capturent ces oiseaux, les égorgent sur place et les volent", déclare-t-il. "La police a été informée à plusieurs reprises de ces actes barbares et illicites. La population est témoin de ces actes mais n'ose pas intervenir", ajoute-il.

Monsieur Akouz tient également à mettre  en garde. "Il est important de préciser que la qualité douteuse des eaux des étangs communaux, sur laquelle la commune n'a pas de pouvoir d'action total, ne permet certainement pas, à l'heure actuelle, une pêche même autorisée ou la consommation des animaux aquatiques."

Mais que fait la police?

Mais quelles sont les mesures prises par la police d'Anderlecht ?

Selon Marie Verbeke, attachée de presse police de la zone Midi, les policiers effectuent des "passages" dans le parc.

"Des gens ont déjà signalé des faits suspects mais aucune plainte officielle n'a été déposée. Les policiers n'effectuent pas de patrouille mais des passages réguliers dans le parc. Ils ont déjà pu constater que des gens pêchent illégalement mais rien d'autre. Il faut dire que ce genre de choses se passent souvent de nuit quand personne ne peut rien voir", déclare-t-elle.

"Pour tomber dessus, c'est très difficile", confirme à regret monsieur Poupart.

Des animaux qui ne devraient pas être là?

Les oies et canards domestiques qui peuplent les parcs bruxellois ne sont pas arrivés là par volonté politique. Selon Dominique Hoste, soigneur au centre de revalidation de Bruxelles-Capitale pour La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO) , les volatiles ont tout simplement été victimes d'abandon.

"Ces oies et canards ont été déposés par des gens. Ils achètent des bébés canards et, lorsqu'ils grandissent, s'en débarrassent dans les parcs. C'est un fléau pour les communes qui doivent assumer ces animaux à leurs frais", nous explique-t-il.

Un comportement qui, selon monsieur Hoste, serait contraire à la loi.

"Il y a une loi régionale qui interdit la mise en place d'animaux domestiques dans les parcs. Même la LRBPO ne peut pas introduire ce type de volatile dans les parcs", ajoute-t-il.

Du côté d'Aves, le pôle ornithologique de Natagora , on ne peut nous confirmer les abandons dans les parcs. Par contre, on nous affirme que "ce sont des oiseaux domestiques qui ont été relâchés à gauche et à droite et sont retournés à l'état sauvage" et qu'ils "vont dans les parcs pour être nourris plus facilement."

Jessalynn Foucart

À la une

Sélectionné pour vous