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Rachid se fait voler son vélo à Anderlecht et le retrouve quelques heures plus tard dans un marché noir

En 5 ans, les vols de vélos ont augmenté de plus de 40% en région bruxelloise. Rachid, un habitant d'Anderlecht, en a fait les frais. Cependant, en quelques heures, il a pu remettre la main sur son vélo grâce au conseil donné par un policier.

C’est une "mauvaise aventure" selon Rachid. Cet habitant d’Anderlecht en région bruxelloise nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour nous faire part du vol de son vélo. Le mardi 13 novembre dernier, Rachid, 42 ans, sort de chez lui. Il s’apprête à se rendre à un rendez-vous. Au vu de la distance à parcourir, il décide de faire le chemin à vélo. Mais une fois sorti de chez lui, c’est la surprise. Habituellement attaché devant sa porte, son vélo a disparu. Le cadenas, fracassé, jonche encore le sol. "Je l’attache tous les jours à cet endroit. Je n’ai rien entendu au moment du vol. Ma chambre se trouve de l’autre côté de la rue. Ils n’ont peur de rien", dit-il à propos du ou des auteurs. 


Un précieux conseil

Impossible de savoir quand le ou les voleur(s) ont opéré. Rachid dit avoir utilisé son vélo pour la dernière fois la veille encore. "J’ai appelé le '101' pour signaler le vol. Quarante minutes plus tard, une patrouille de police est venue constater les faits. Ils ont pris des photos et ont dressé un rapport." L’un des policiers glisse un conseil qui ne va pas tomber dans l’oreille d’un sourd en la personne de Rachid. "Il me suggère d'aller à un endroit précis de la rue de Liverpool à Anderlecht." A 20 minutes à pieds de chez Rachid. Le policier explique que de nombreux objets volés se retrouveraient à cet endroit et souvent dans les heures qui suivent les vols.


"Tu as deux solutions"

L’après-midi venue, l’Anderlechtois se rend à l’adresse recommandée. "A la base, c'est un garage d'export de voitures, mais de nombreux vendeurs à la sauvette viennent s'y greffer et vendent tout et n'importe quoi", raconte-il pour décrire le lieu. Une fois sur place, c’est la surprise: "Je vois un gars avec mon vélo en train de le vendre. Je me dirige vers lui comme si j'étais un acheteur. Je lui demande 'combien coûte ce vélo ? Il me répond ‘60 euros’." Rachid explique alors qu’il est le propriétaire de ce vélo. "Le vendeur me dit qu’il l'a acheté chez un autre gars." Rachid va alors lui proposer un marché très faible en marge de négociation: "J’ai dit au vendeur ‘tu as deux solutions: soit tu me remets mon vélo et on en reste là, soit j’appelle la police. Il a choisi la première option…" Au final, Rachid a pu récupérer son vélo. Depuis, il s’est offert les services d’un nouveau cadenas avec un "niveau de sécurité de 10/10", lâche-t-il.


"On a retrouvé des vélos dans le passé à cet endroit"

Contactée par nos soins, la zone de police Midi nous confirme bien son intervention ce jour-là et l’établissement d’un rapport pour vol de vélo. "Il arrive que nos agents donnent des conseils aux plaignants. Par manque de temps, ils ne peuvent pas directement intervenir dans certains lieux de revente. Certains agents suggèrent donc aux plaignants de se rendre dans certains spots de revente." Concernant celui de la Rue de Liverpool où Rachid a retrouvé son vélo, la porte-parole de la zone de police préfère tempérer: "On a retrouvé des vélos dans le passé à cet endroit mais il ne constitue pas un ‘hot spot’, autrement dit, un endroit connu de nos services pour la revente d’objets volés."


Des chiffres en hausse

L’Observatoire Bruxellois de la Sécurité et de la Prévention a rendu public un rapport le mois passé dans lequel il apparaît que la criminalité enregistrée à Bruxelles a globalement diminué entre 2007 et 2016. Parmi les grandes tendances observées, on constate une forte baisse des enregistrements de vols dans ou sur les véhicules (-61%), des vols de voiture (-55%) et des vols à main armée (-43%) en dix ans. A par contre augmenté: le vol de vélos. En région bruxelloise, ce type de vols sont en constante augmentation depuis 2013. Selon les statistiques criminelles de la police fédérale, dans la région de Bruxelles-Capitale, ces vols sont passés de 2.516 cas (en 2013) à 3.541 en 2017: soit une augmentation de plus de 40%. Pour 2018, les chiffres ne sont pas encore connus.


Le gravage, une méthode conseillée

Face à cette augmentation du nombre de vols de vélos et afin de se prémunir de la mésaventure qu’a rencontrée Rachid, la cellule vélo de Bruxelles Mobilité en partenariat avec différentes associations de cyclises distillent quelques précieux conseils. Parmi ceux-ci, faire graver son vélo. "C’est une excellente mesure de prévention contre le vol. À Bruxelles, vous pouvez faire graver votre vélo gratuitement dans tous les points vélos bruxellois. Par ailleurs, les zones de police, les communes ou la Région organisent aussi des séances de gravage", précise la cellule vélo Bruxelles Mobilité via son site internet. Parmi les autres conseils, celui de bien attacher sa bicyclette: "Même pour un arrêt de quelques minutes, ou dans un endroit réputé sûr ou un lieu clos ou privé, il faut l’attacher." Les points fixes, comme les poteaux, les grilles ou les arceaux à vélo sont fortement recommandés. "Attachez d’abord le cadre du vélo mais également si possible votre roue avant."

 Les associations de cyclistes et la cellule vélo de Bruxelles Mobilité rappelle enfin d’éviter les lieux "déserts et peu visibles".

Et si malgré toutes ces précautions, votre vélo disparaît, "une déclaration à la police ou via le site internet ‘police-on-web.be’ est possible. Trop de cyclistes volés ne déclarent pas le vol de leur vélo. Les voleurs de vélos et les receleurs comptent sur le fait que personne ne va rien entreprendre contre eux (faute de preuve). Par ailleurs, déclarer le vol de son vélo permet aux autorités de se rendre compte de l'ampleur du phénomène et d'ainsi constater la nécessité de prendre des mesures...", conclut la cellule vélo de Bruxelles Mobilité.

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