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Sébastien excédé par les camions qui dépassent par temps de pluie: "Ils se prennent pour des surhommes"

Même s'il est interdit aux camions de plus de 7,5 tonnes de dépasser par temps de pluie, beaucoup ne respectent pas cette interdiction. Un état de fait constaté par l'Institut Belge pour la Sécurité Routière (IBSR), qui pointe du doigt un problème majeur: les camionneurs étrangers n'ont aucun moyen de savoir, en entrant sur notre territoire, que cette règle existe.

A moins d’avoir passé ce dernier mois hors de nos frontière, il est impossible de ne pas l’avoir remarqué : il pleut, il pleut, il pleut encore. Et avec ces conditions météo bien belges reviennent des problèmes bien belges également : les camions qui dépassent sur nos autoroutes par temps de pluie alors qu’ils en ont l’interdiction.

Une mauvaise habitude qui énerve particulièrement Sébastien. "Frustré ? Oui. J'ai de plus en plus de mal à être courtois au volant quand je croise un camion", explique-t-il. C’est via notre page Alertez-nous qu’il nous a détaillé son point de vue. "Depuis le début de la semaine et le mauvais temps sur nos autoroutes, je constate avec une certaine frustration que les chauffeurs de poids lourds qui emprunte la E411 ne respectent pas beaucoup le code de la route et se prennent pour des surhommes au volant de leur camion. Qu’ils soient étrangers ou belges, c'est le même tarif : ils doublent sous la pluie battante et dans une zone interdite au dépassement de poids lourds. La vitesse étant toujours comprise entre 90 et 100km/h !"


En Belgique, rien n'interdit à un camion de rouler à 90 km/h par temps de pluie

Pour Benoit Godart, le porte-parole de l'IBSR, il faut distinguer les deux critiques. En Belgique, par temps de pluie, "la vitesse ne change pas. Ce qui change c’est l’interdiction de dépasser". "Un article du code de la route stipule bien qu’il faut adapter sa vitesse aux circonstances, en ce compris les circonstances météo. Mais ce n’est pas comme en France où la limitation est à 130 par temps sec et 110 par temps de pluie sur toutes les autoroutes." Chez nous, un camion dont la masse maximale autorisée est supérieure à 3,5 tonnes ne peut dépasser les 90 km/h sur autoroute. Il n’est donc théoriquement pas en infraction s’il roule à 90 km/h malgré la pluie. Idem pour un autocar ou un autobus ; idem sous la neige ou sous la grêle. Seule la police peut apprécier si le fait de rouler à cette vitesse maximale représente un danger ou non en fonction des conditions climatiques.

Quant au dépassement de cette limite de 90 km/h, elle représente une double infraction, puisque chaque camion européen est muni d’un limiteur de vitesse. Nous avions récemment développé cette problématique sur RTLinfo.be : pour qu’un camionneur puisse dépasser cette limite (et donc atteindre des vitesses de 120, 130 km/h), il doit avoir trafiqué son véhicule. Et les chiffres prouvent qu’à ce niveau-là, une écrasante majorité de chauffeurs ne sont pas en infraction.


Pourquoi beaucoup ne respectent pas l'interdiction de dépasser par temps de pluie?

Par contre, concernant l’interdiction de dépasser pour les camions par temps de pluie, c’est l’inverse. Il faut d'abord signaler qu'elle ne concerne que les camions de plus de 7,5 tonnes, et non 3,5 comme la limite de vitesse. Ici, les camionneurs deviennent les mauvais élèves. "C’est vrai", reconnait Benoit Godart, "cette interdiction n’est pas très bien respectée". L’IBSR ne dispose cependant que de constatations et non de chiffres pour étayer ses dires.

Pour mieux comprendre pourquoi si peu de camions ne respectent pas notre code de la route en la matière, le porte-parole a son idée. "Un camion sur deux victimes d’un accident sur nos autoroutes est immatriculé à l’étranger. Donc on peut supposer qu’un camion sur deux qui circule sur nos autoroutes est un camion étranger. Leurs conducteurs sont-ils au courant de notre législation ?", se demande Benoit Godart. En effet, aucun panneau n’explique cette disposition du code de la route aux camionneurs étrangers lorsqu’ils arrivent sur notre territoire. Ils seraient donc plus susceptibles d’ignorer cette règle que les chauffeurs belges.

Un réel danger quand on sait que par temps de pluie, "il faut en moyenne 90 mètres pour arrêter un camion qui roule à 90 km/h, soit la longueur d'un petit terrain de football", explique encore Benoit Godart. Cela représente 20 mètres de plus que par temps sec.


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