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Un AmStaff tue le bouledogue de Marie-Laure sous ses yeux à Morlanwelz: la commune n'a ni saisi ni fait euthanasier le chien

Une promenade avec son chien. Une clôture mal grillagée. Un molosse qui surgit. Le mois dernier, les courses de Marie-Laure se sont transformées en cauchemar. Son petit bouledogue est mort, à moitié dévoré sous ses yeux. Aujourd’hui, elle passe tous les jours devant l’agresseur de son animal de compagnie sans rien pouvoir faire.

"Je me promenais pour aller jusqu’à la supérette, au bout de la rue. Normalement, je ne prends pas mon chien. Mais cette fois-là je me suis dit que ça allait lui faire plaisir". Cette intuition, Marie-Laure, une habitante de Mont-Sainte-Aldegonde (section de Morlanwelz dans le Hainaut), la regrette aujourd’hui. Parce que sur le trajet du retour, sa promenade a viré au drame.

"Un chien, un American Staff, a déboulé. Il est sorti de son jardin, qui devait être mal clôturé et il s’est jeté pour attaquer mon chien. Mon bulldog français de 8 ans n’a pas pu se défendre. Moi non plus, je n’ai pas pu le défendre, j’étais pétrifiée par la brutalité de l’attaque". Terrifiée, Marie-Laure s’est alors mise à hurler. A crier de toutes ses forces. Tant et si bien qu’une quinzaine de personnes se sont rapidement rassemblées dans la rue. "Tous ont essayé de séparer les chiens mais c’était en vain... Jusqu’à ce qu’une personne y parvienne en jetant de l’eau". Max, le chien de Marie-Laure, se trouve alors déjà dans un piteux état. "Il avait déjà perdu l’usage de ses pattes, ça se voyait. Il avait aussi perdu énormément de sang". Malheureusement, le cauchemar de Marie-Laure n’est pas encore terminé. "La propriétaire n’a visiblement pas réussi à contrôler son American Staff. Il a recommencé à mordre mon Max. Quand on a réussi à les séparer, je me suis rendue affolée chez le vétérinaire le plus proche. Mon chien avait le ventre déchiqueté et la veine fémorale sectionnée... J’ai dû demander l’euthanasie". Choquée, Marie-Laure l’est d’autant plus que Max était un cadeau de son mari, décédé en 2014.


"Ce chien représente un danger pour le voisinage"

Perturbée, retournée par sa mésaventure, Marie-Laure se présente à la police. Durant l’audition, elle explique qu’elle doit passer tout le temps devant ce chien et que cette seule idée la terrifie. "J’estime que ce chien représente un danger pour le voisinage et qu’il doit être euthanasié" nous expliquait Marie-Laure via le bouton orange Alertez-nous. L'euthanasie ne sera pas la solution préconisée par le bourgmestre.


Le maître-chien de la police et un comportementaliste canin estiment ce chien inoffensif... pour les humains

"Je comprends tout à fait la douleur de madame. Mais en ce qui me concerne, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, explique Christian Moureau, le bourgmestre de Morlanwelz. J’ai pris un arrêté demandant la pose d’une clôture et dès le lendemain, elle était en place. Toujours via un arrêté, j’ai demandé que le chien porte une muselière dès qu’il se trouve à l’extérieur de la maison. L’American Staff a été vu par le maître-chien de la police et par un comportementaliste canin. A ce niveau, tout coïncide. Le chien n’est pas dangereux pour les êtres humains. Par contre, il est agressif envers les autres chiens".


Les règlements de police ont changé

Cette petite nuance a toute son importance. Un article du règlement de police de Morlanwelz stipule que "tout chien ayant causé des blessures à des personnes et/ou autre animal en tout lieu, privé ou public, accessible au public peut-être soit saisi soit euthanasié aux frais du maître". Mais le règlement a changé. "Lors de la fusion des zones de police, il y a trois ans, les règlements ont été adaptés, précise le bourgmestre. Dans le nouveau règlement, il n’est plus question des attaques entre animaux. Je ne peux malheureusement pas faire grand-chose d’autre".


"Leur chien n'était pas déclaré, c'est illégal"

Marie-Laure, de son côté, ne compte pas en rester là. "Je compte bien faire tout ce qu'il y a en mon pouvoir pour que le propriétaire du chien prenne ses responsabilités vis-à-vis de cette situation et qu'il ne soit plus autoriser à posséder un chien dangereux" affirme la jeune femme. "De plus, ils étaient dans l’illégalité. Les chiens de cette race doivent être enregistrés auprès de la commune et leur chien n’a été déclaré qu’au lendemain de l’attaque".

Si elle n’exclut pas une action en justice, Marie-Laure a déjà essayé de rallier le voisinage à sa cause. Elle a fait circuler une pétition dans sa rue pour demander le départ du chien. Pétition qui a rassemblé plus de 60 signatures.

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