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La vitesse de votre voiture bientôt AUTOMATIQUEMENT limitée en fonction de là où vous vous trouvez? "Des systèmes font l'objet de développements"

Lors du dernier "marathon de contrôles" de la vitesse qui s'est déroulé dans toute l'Europe à la mi-avril, Thierry nous a soumis son point de vue en ce qui concerne la lutte contre les excès de vitesse. Pour plus de sécurité, il est d'avis qu'il serait judicieux "d’adapter les véhicules auxquels seraient intégrés un système électronique. Ensuite, par simple impulsion, message, ou autres, obliger le moteur du véhicule à descendre la vitesse automatiquement", propose Thierry via notre bouton Alertez-nous. "Imaginez le nombre d’accidents en moins", conclut-il.

Un point de vue partagé par l'Institut Vias, qui insiste sur le fait qu'une vitesse inadaptée conduit encore à de nombreux accidents sur les routes, avec des conséquences parfois fatales. "Environ 10 à 15 % des accidents et 30 % des accidents mortels sont liés directement à une vitesse excessive ou inadaptée. Cela signifie que dans notre pays, plus de 200 personnes meurent dans de tels accidents chaque année. Pour lutter contre cette problématique, la technologie embarquée constitue indéniablement une solution prometteuse (...) même si des améliorations doivent encore être apportées afin de les perfectionner", déclare Benoît Godart, porte-parole.

A notre tour, nous avons transmis la proposition de Thierry à Patrick Derweduwen, administrateur-délégué de l'Agence Wallonne pour la Sécurité Routière (AWSR). Ce dernier nous a tout d'abord indiqué que la proposition de Thierry n'appartenait pas tout à fait à la science-fiction, car de tels systèmes font l'objet de développements. "Il y a trois axes principaux de recherches. Le niveau informatif, où le système donne juste à titre informatif la vitesse maximale autorisée. Le niveau semi-ouvert, où la pédale devient de plus en plus difficile à enfoncer à mesure qu'on dépasse la limite de vitesse autorisée. Et puis le niveau totalement fermé où le système contrôle seul la vitesse de la voiture, sans intervention possible", a-t-il précisé.


Une cartographie précise et minutieuse

Il est vrai que, par pure logique, si tout véhicule roule à vitesse équivalente, la plupart des manoeuvres de dépassement, freinage ou autres seront nettement moins fréquentes. Du coup, les accidents aussi. Est-ce donc le futur vers lequel on se dirige ? "On va dans ce sens-là, mais je pense que c'est un système qui s'ajoute à d'autres. D'une certaine façon, j'y suis favorable, mais cela génère un gros débat", confie Patrick Derweduwen.

Comme pour tout système, il y a du positif et du négatif. Tout d'abord, au niveau des complexités techniques. "Il y a plusieurs limites, notamment au niveau de la fiabilité de la cartographie. Par exemple, quand une route à 50 ou 70 km/h surplombe une autoroute, il se peut que sur ce petit tronçon la voiture ralentisse brusquement sur autoroute, ce qui serait dangereux. Donc le système de GPS doit être extrêmement précis et régulièrement mis à jour, notamment pour prévenir des chantiers et autres situations qui modifieraient les limitations de vitesse à certains endroits", explique l'administrateur-délégué de l'AWSR.

A l'institut Vias, qui a testé un tel système il y a trois ans déjà, on souligne également que l'existence d'une carte numérique précise et méticuleusement mise à jour est indispensable. On souligne par ailleurs un autre aspect qui devrait être amélioré. "Les gestionnaires de voiries doivent ainsi faire preuve de plus de bon sens lors de l’installation des signaux routiers afin que ceux-ci puissent être détectés par la caméra en toutes circonstances", précise Benoît Godart, porte-parole.


Trop de pièges en centres urbains

Par ailleurs, en agglomérations ou centres urbains, les "pièges" se multiplient car il y aurait beaucoup plus d'interactions entre les véhicules, mais aussi avec d'autres éléments qui deviendraient des obstacles potentiels. "Et puis aussi le croisement de routes qui ne sont pas toutes limitées à la même vitesse. Ou alors un enfant de petite taille sera-t-il détecté correctement ? Je pense qu'en ville, il faudrait un système ultra-précis, ultra- perfectionné, et infaillible. Ce n'est pas encore le cas, mais qui sait... ?", avance POatrick Derweduwen.

Par contre, pour la conduite sur autoroutes, on peut imaginer voir apparaître une telle technologie dans les années à venir. "Cela réduirait drastiquement les accidents. Pourquoi ? Parce que conduire sur autoroute reste relativement simple: on va tous dans le même sens, il n'y a pas d'usagers faibles ou autres. Quand on voit que l'endormissement au volant, sur autoroutes, est responsable d'un quart des accidents mortels, oui on peut se dire que ce serait bénéfique", estime l'administrateur-délégué.


Les radars utiles ? "Les chiffres ne laissent guère planer de doute"

Mais on n'en est pas encore là, et de nos jours, ce sont toujours les radars qui sont utilisés pour lutter contre les excès de vitesse. Un outil qui ne convainc pas l'ensemble des automobilistes. Si certains trouvent qu'ils dissuadent malgré tout, d'autres restent persuadés qu'ils ne font que remplir les caisses de l'Etat. Un constat que ne partage pas notre interlocuteur, chiffres à l'appui. "Je pense néanmoins que les radars restent efficaces. En Flandre, il y a nettement plus de radars fixes, et on peut facilement faire le lien en termes d'insécurité car ils ont bien fait baisser le nombre d'accidents graves, principalement dans ces zones où il y a des radars. Les chiffres ne laissent guère planer de doute. Maintenant je pense qu'un radar tronçon est encore plus efficace, car cela oblige de garder une allure adaptée sur plusieurs kilomètres, et pas juste à un endroit précis", conclut Patrick Derweduwen.

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