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Une facture de près de 1.000€ pour le ramassage de ses poubelles à puce à Rixensart: Gilles est "complètement abasourdi"

Depuis 2020, Rixensart a opté pour des poubelles à puces afin de favoriser le tri et diminuer ainsi le nombre de déchets. Cette nouvelle manière de taxer la collecte des détritus révèle quelques (mauvaises) surprises aux habitants de la commune.

Chaque année, la facturation pour le ramassage des poubelles est déposée dans la boite aux lettres des résidents de Rixensart. Installé depuis peu dans cette commune, Gilles reçoit pour la première fois cette taxe et sa surprise est grande lorsqu’il découvre le montant de 966 euros :"J’étais complètement abasourdi". Après vérification de sa part, il reconnait ne pas avoir pris connaissance du fonctionnement de la tarification: "Je n’ai pas pris la peine de lire le papier", nous avoue-t-il.  

Plus on jette, plus on paye 

Cette tarification des déchets à Rixensart est récente et dépend de deux tarifs distincts: d’une part le forfait annuel qui prend en compte le service minimum (nous pouvons citer comme exemples les bulles à verre, le ramassage des sapins de Noël ou encore l’accès aux RecyParcs) et, d’autre part, la taxe proportionnelle qui comprend le ramassage des kilos de déchets dépassant le quota du service minimum. Il s’agit donc d’une facture séparée qui s’ajoute à celle du forfait annuel.

La taxation a pour but de diminuer les quantités de détritus jetées par ménage : "Grâce à ça, on a diminué le poids des déchets de 30%. Maintenant, on a établi la taxe pour favoriser les gens qui font un effort pour réduire leur déchet. Pour ceux qui jouent le jeu, ça leur revient un peu moins cher. Par contre, pour les autres, il y a effectivement un tarif progressif", nous explique Sylvie Van den Eynde, Première échevine à la commune de Rixensart. La taxe proportionnelle est bien évidemment calculée en fonction de la taille des ménages. Actuellement, elle prend en compte 100 kilos de déchet par habitant, par an. "Au-delà, c’est un prix pénalisant", précise Sylvie Van den Eynde.  

Un mécontentement général 

Même si Gilles admet ne pas toujours être vigilant quant à la quantité de déchets qu’il jette, il reste néanmoins scandalisé face au prix de sa facture : "Qu’il y ait une taxe ok, mais pas à ce prix-là. En plus de l’augmentation du coût de la vie… Y a un moment où la classe moyenne est à bout".  

Et il n'est pas le seul à être choqué. Christian Chatelle, conseillé communal (Défi) à Rixensart, est lui aussi critique concernant cette nouvelle taxation: "Au départ, je trouve ça positif. Ecologiquement, on sait tous qu’il faut faire un effort". Mais selon lui, le nœud du problème réside dans le manque de prise en considération de la population: "Il est grand temps que la majorité se secoue et accepte de réunir les citoyens pour en discuter". 

Même si, globalement, les avis sont partagés, Christian Chatelle remarque toutefois que les retours négatifs sont davantage nombreux ; les habitants se plaignent du manque d’information disponible et du fait de ne recevoir aucun avertissement préalable en cas de dépassement du service minimum. "C’est quand on reçoit la facture qu’on voit ce qui ne va pas", explique Gilles.  

"Actuellement, on se met les gens à dos"

Selon Gilles, limiter le nombre de kilos de déchets et en facturer le surplus ne serait "pas la bonne méthode pour faire de l’écologie. Ça va juste pousser les gens à créer des dépôts clandestins"

"Effectivement, il faut être vigilant", réagit Sylvie Van den Eynde. Elle indique que, pour l’instant, le nombre de ces dépôts est stable même s’il pourrait éventuellement augmenter au fil des ans : "(…) On n’est pas à l’abri d’avoir ces dépôts parce que les gens trouvent trop cher de payer la taxe".  

Christian Chatelle confirme : "Le système est trop cher (…). C’est pas normal qu’autant de gens soient touchés de manière aussi excessive". Son objectif? Améliorer les faiblesses de cette nouvelle taxe. "Le forfait ne devrait pas être moins cher au départ? Avec des primes pour ceux qui font beaucoup d’effort? Actuellement, on se met les gens à dos, c’est perçu comme punitif" ajoute-il. 

Sylvie Van den Eynde essaye de tempérer: "La meilleure solution est de changer sa manière de consommer : avoir un compost, jeter moins d’emballage".

Agir sur sa manière de consommer, c’est ce que Gilles a décidé depuis qu’il a reçu sa fameuse facture : "Je vais acheter des poules et faire du compost, des choses que j’ai jamais faites avant". Entre temps, Sylvie Van den Eynde souligne qu’il a toujours la possibilité d’étaler les payements pour ceux qui sont dans le besoin. Quant à Christian Chatelle, il milite encore afin d’instaurer un dialogue entre les citoyens et les autorités communales.  

 

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