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Une mesure de la commune d'Ans inquiète le personnel soignant de la maison de repos: "Ce n'est pas envisageable"

Installée depuis de nombreuses années dans un quartier résidentiel à proximité de la gare d’Ans, la maison de repos et de soins Au Vert Bocage accueille un peu plus de 80 résidents. Pour prendre soin d’eux, le personnel de l’établissement se relaie 24h/24. Mais depuis lundi 14 mars, une mauvaise surprise attendait les infirmières et aides-soignantes.

Le quartier où se situe la maison de repos est passé en zone bleue, ce qui impose au personnel de s’interrompre dans sa journée pour aller déplacer leur véhicule. 

C’est Nathalie, une des infirmières, qui nous a alertés de la situation via le bouton orange Alertez-nous. "Nous faisons déjà un travail difficile avec peu de reconnaissance, maintenant nous devons en plus quitter notre poste, nous changer, aller déplacer notre véhicule et nous re changer avant de reprendre notre travail", décrit-elle.

Heureusement, l’ensemble des employés ne sont pas concernés. Grâce notamment à un petit parking situé à côté, il n’y aurait qu’une petite dizaine de voitures appartenant à des employés qui doivent trouver une solution.

Une décision forcée

La décision de placer ce quartier en zone bleue par la commune est une conséquence d’une décision de… la SNCB. "Ils (la SNCB, ndlr) ont pris la décision unilatérale de rendre leur parking payant", explique Gregory Philippin, le bourgmestre d’Ans. "On a essayé de s’y opposer, mais ça n’a pas été", regrette-t-il. "Comme dans toutes les communes avec des parkings payants, des mesures de mobilité ont dû être prises. On se retrouvait avec des ‘voitures ventouses’ de gens qui ne veulent pas payer le parking et qui allaient se garer dans les quartiers résidentiels."

Face à cette situation qui devenait pénible pour les riverains, la commune a décidé -en concertation avec les principaux intéressés- d’instaurer une zone bleue "dans un rayon de 750 m2 autour de la gare".

Dans le pire des cas, ils doivent sortir une fois sur la journée

Avant de prendre cette décision, plusieurs réunions ont eu lieu avec les riverains, assure le bourgmestre qui explique avoir envoyé des invitations dans toutes les boîtes aux lettres, y compris celle de la maison de repos. "Je ne l’ai jamais reçue", assure pour sa part la directrice du Vert Bocage, Vanessa Nivarlet.

"La zone concerne la gare et ne vaut que du lundi au vendredi de 9h à 18h. Dans le pire des cas, ils doivent sortir une fois sur la journée (pour changer leur disque, ndlr). Je ne vois pas trop où le bas blesse", estime encore Gregory Philippin.

"J’avais fait la demande d’avoir une petite carte spéciale pour dire ‘maison de repos’. La commune m’a dit que les cartes étaient pour les riverains. À partir du moment où mes résidents sont des riverains et que mon personnel les soigne, ils font partie de la maison de repos", estime la directrice qui voit une solution à cette situation. "Il y a un petit parking qui est partagé avec les riverains, je vais demander au bourgmestre de privatiser ce parking pour mon personnel. On y gagnerait une dizaine de places, justement ce qu’il nous faut", explique-t-elle alors qu’une réunion avec le bourgmestre était prévue le 30 mars.

Mesures sanitaires toujours élevées

Les maisons de repos et les hôpitaux sont les derniers endroits où le port du masque reste obligatoire après la levée des mesures Covid. Mais "il n’y a pas que le covid", souligne Vanessa Nivarlet qui détaille les règles rigoureuses d’hygiène dans un environnement comme celui de sa maison de repos. "Le personnel ne peut pas sortir avec sa tenue de travail. Je ne vois pas mon personnel repasser par le vestiaire, se changer, bouger leur voiture puis revenir et renfiler une tenue hygiénique. Ce n’est pas possible."

Une procédure qui vaut également pour toutes les autres infections que le Covid19. "S’il y a une épidémie de gastro, le personnel doit se doucher et se changer avant de rentrer chez lui. C’est comme ça pour n’importe quelle épidémie. Ça n’est pas réaliste que le personnel sorte juste pour aller bouger sa voiture. C’est l’aspect de changer le disque toutes les quatre heures qui n’est pas envisageable pour un personnel soignant", affirme-t-elle.

De son côté, le bourgmestre précise que la zone bleue est une mesure actuellement temporaire pour une durée de six mois. "À la fin de cette période, on refera une réunion avec les personnes concernées pour faire le bilan de ces mesures. Soit on gardera comme ça, soit on adaptera, soit on la supprimera s’il s’avère que c’était une erreur."

Reste à voir si une solution pourra être trouvée avant la fin des six mois...

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