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Yvette, 47 ans, s'est suicidée dans son entreprise à Herstal: "Des années de harcèlement", accuse son frère

La justice mène l'enquête, car les lettres laissées par cette mère de famille ne comportent que des excuses. Pour les proches et la famille d'Yvette, cependant, c'est à cause de son travail qu'elle a mis fin à ses jours. Geoffrey, son frère, nous raconte sa version des faits.

Un drame a eu lieu le 11 février dernier à Herstal au sein de l'entreprise Galliker, active dans le transport de marchandises. Yvette, 47 ans, a mis fin à ses jours, seule, à la fin d'une longue journée de travail. "Elle s'est tirée une balle dans la tête", nous confie Geoffrey, son frère, après avoir contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous. Elle a laissé plusieurs lettres dans lesquelles elle s'excuse, mais n'explique pas son geste fatal, et n'incrimine donc pas son travail. Selon le Parquet de Liège que nous avons joint, "l'enquête a bien conclu à un suicide, mais de nouvelles informations sont arrivées avec un dépôt de plainte par la famille pour harcèlement".

Comme le harcèlement présumé a eu lieu sur le lieu de travail, le dossier a été transmis à l'Auditorat du travail de Liège qui est chargé de l'enquête. "Mais à ce stade, nous n'avons rien à dire, on vient de prendre connaissance du dossier, la famille a porté plainte car elle estime que le suicide est lié à un harcèlement moral au travail", nous a expliqué la magistrate de presse. 

Au vu des circonstances, l'entreprise Galliker ne souhaite pas commenter l'affaire, mais s'est dit étonnée des cas de harcèlements évoqués, n'ayant à sa connaissance qu'une plainte de 2014 (la seule trace officielle d'un incident lié à Yvette). Une enquête interne a d'ailleurs lieu au sein de l'entreprise.

Yvette, "une personne très gentille, qui n'incriminait personne"

Yvette était cariste (elle conduisait des engins servant à remplir des camions) dans les grands entrepôts de Galliker, à Herstal. "Ma sœur était la seule femme, dans un groupe de 8 personnes". Elle y travaillait depuis "une dizaine d'années", et très rapidement, "a été victime de harcèlement", accuse son frère.

Si rien ou presque n'a filtré durant plusieurs années, "c'est parce que ma sœur était une personne très gentille, une bonne pâte, qui ne voulait jamais incriminer personne: à chaque fois que quelqu'un lui tenait des propos injurieux ou la harcelait, elle ne disait rien", explique son frère.

Selon Geoffrey, au mois de janvier, sa sœur "a été très mal à la maison, elle pleurait tout le temps mais ne disait jamais rien". Son frère, qui "la voyait tous les vendredis", affirme qu'il observait son mal-être mais en ignorait donc la cause, tout comme sa famille. "Je l'ai vu dépérir, mais je ne comprenais pas si c'était dû au travail, ou à la maison".

On se rapproche du drame. "Je sais que deux heures avant qu'elle ne se tire une balle dans la tête, elle était encore en train de se faire engueuler", accuse le frère.

Son fils découvre le corps

Son mari et son fils, inquiets de ne pas voir rentrer Yvette, se sont rendus dans l'entreprise et après avoir fait ouvrir la porte, ont découvert le corps d'Yvette, 47 ans, raconte Geoffrey. Elle avait "déposé trois lettres d'adieu sur le banc", ajoute-t-il.

Yvette se serait donné la mort avec son arme car elle et son mari étaient affiliés dans un club de tir sportif. "Il n'y avait qu'une seule balle, pas deux ou trois, donc son intention était claire: elle n'en voulait à personne, c'était pour se suicider".

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