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Pierre Kroll publie, comme chaque année, un tout nouvel album dans lequel il résume l'actualité annuelle au travers de ses dessins. Selon lui, cette année n'est qu'un enchaînement de mauvaises nouvelles: "On a vu le virus partir, on a l’impression que les choses vont mieux. Et là, bardaf, y a des troupes en Ukraine et puis c’est la guerre tout près de chez nous !". Ces mauvaises nouvelles ne l'empêchent pourtant pas d'aborder des sujets graves avec légèreté.
Faut-il repenser le folklore ?
Dernièrement, Pierre Kroll a illustré la problématique qui frappe la Ducasse de Ath de plein fouet. L'UNESCO menace de supprimer le folklore du patrimoine culturel immatériel de l'humanité à cause du personnage du sauvage, jugé raciste.
"Moi, ce sont des choses qui m’énervent parce qu'on mélange un peu tout. On peut critiquer certains folklores (...). Il peut y avoir des rires méchants, des rires ratés, des rires racistes qui ne sont pas tolérables. Mais franchement, le sauvage de Ath, il n’est pas là tous les ans pour faire du racisme ou pour se moquer des noirs. Il est là pour faire peur aux enfants", s'exaspère-t-il en plateau.
"Ce qui m’agace, c’est qu’on oublie que ces choses sont faites pour s’amuser, pour en rire. C’est comme quand on raconte que des ogres vont manger des enfants, ils n’y croient pas réellement. Saint Nicolas, vous pensez vraiment que c’est un évêque ? Non, parce qu'il n’y en a pas des vrais, avec de longs cheveux blancs qui viennent donner des bonbons aux enfants. Et ben il n’y a pas de vrai sauvage dans les rues de Ath." Il s'interroge: "C’est pour rire et, bon sang, est-ce que c’est encore possible ?".
