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"Je hais mon corps": Adam, -84 kilos, raconte "ce qu'on ne dit pas souvent" sur les pertes de poids extrêmes

C'est un témoignage qui contraste avec certains récits de transformations incroyables. Adam a 21 ans et a perdu 84 kilos. Il a décidé de raconter "ce qu'on ne dit pas souvent" sur ces pertes de poids extrêmes. Il y a deux ans, le jeune homme a décidé de subir une sleeve gastrectomie (une technique chirurgicale qui consiste à retirer une partie de l'estomac), afin d'en finir avec l'obésité, après avoir, comme il l'explique dans un thread sur Twitter, "tout essayé": "Différents régimes, sport, hôpital de jour, etc, bref j'avais abandonné comme rien ne marchait". Son histoire a été reprise notamment dans le Huffington Post

"Je retrouvais l'envie de vivre"

Le jeune homme, qui avait atteint les 174 kilos, s'est fait opérer en juin 2016, peu avant ses 19 ans. Il a très rapidement perdu du poids. A la rentrée, il était déjà allégé de 40 kilos. "Je me sentais skinny [mince, ndlr] alors que j'étais toujours obèse mais le regard des autres changeait déjà et je retrouvais l'envie de vivre", explique-t-il.

Un sentiment nouveau, alors qu'il a, raconte-t-il, toujours été obèse: "J'ai toujours souffert du regard des autres, de la grossophobie quotidienne, familiale, extérieure, médicale". Adam se sent bien durant cette phase: "Toute ma vie on m'avait dit que j'arrêterais d'être déprimé quand je perdrais du poids alors j'avais toujours assimilé ma perte de poids à mon état psychique et mental. Je commençais à me sentir beau, à trouver des vêtements à ma taille, à être plus ouvert aux autres", décrit-il.


Aucun suivi

Il continue à perdre du poids, pour arriver, à la fin de l'année scolaire, au poids de 100 kilos. Soit 74 kilos de perdus en moins d'un an. Durant tout ce temps, il ne reçoit aucun suivi, ni psychologique, ni nutritionnel, confie-t-il. "Je m'en fichais parce que je me sentais trop bien, tous les magasins faisaient des vêtements à ma taille, les gens n'avaient plus ce regard de dégoût et/ou de pitié quand ils me parlaient, je me suis enfin rendu compte de ce que ça faisait de ne plus subir la grossophobie".

"L'impression de voir un étranger dans le miroir"

Adam a encore perdu 10 kilos, pour arriver au poids de 90 kilos. Durant ce qu'il décrit comme une "première phase", Adam est comme sur un nuage, "libéré d'un poids", comme il l'écrit. Jusqu'au moment où il s'est retrouvé "seul face à lui-même", lorsqu'il est parti travailler à l'étranger. Il raconte qu'il s'est isolé, qu'il n'avait plus ce "regard de fierté" sur lui-même. "C'est un sentiment super bizarre parce que littéralement je me reconnaissais pas. J'en ai même pleuré j'avais l'impression de voir un étranger dans le miroir, c'est vraiment impossible à expliquer à moins de le vivre".


Une relation malsaine avec la nourriture


D'une part, sans suivi, le jeune homme n'a pas appris à s'alimenter correctement. Il explique devoir vomir lorsqu'il mange trop et décrit "une relation malsaine avec la nourriture" D'autre part, la perte de poids n'a pas suffi à soigner les aspects liés à la santé mentale. "Ce qui me tue c'est comment aux yeux de tout le monde je suis quelqu'un de corpulence normale et personne ne réalise à quel point je hais mon corps, à quel point il est difforme, et en même temps je me sens horrible de penser ça parce que c'est basé sur de la grossophobie", décrit-il, estimant que le corps médical l'a laissé penser que sa perte de poids suffirait à "guérir sa dépression".

"Triste qu'énormément de personnes se retrouvent plus ou moins dans mon témoignage"

De plus, son impressionnante perte de poids a laissé des traces visibles : "Des vergetures sur 50% de mon corps, de l'excès de peau immense sur les membres et le ventre". Adam va subir des opérations de chirurgie réparatrice.

Adam, qui pensait d'abord qu'il allait effacer son tweet à un moment, a décidé de le laisser. Il a reçu de très nombreux messages de soutien. "Je ne m'attendais pas du tout à autant d'attention et je suis content même si c'est triste qu'énormément de personnes se retrouvent plus ou moins dans mon témoignage".

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