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"Merci, belle reine": à Buckingham et Windsor, une nation en deuil se recueille

Des montagnes de bouquets, notes, bougies, photos, dessins d'enfants, s'amoncellent devant le palais de Buckingham à Londres et le château de Windsor où des milliers de Britanniques émus, parfois en larmes, sont venus rendre hommage à leur reine défunte.

"Merci, belle reine", dit l'un de ces messages posés devant Buckingham, au coeur de Londres. "Vous avez servi votre pays jusqu'au bout", salue un deuxième. "Vous avez été une lumière qui nous a guidés lors des moments les plus sombres, le socle de notre nation, de notre force. Reposez en paix", renchérit un autre.

Des soldats en manteaux rouges, visages de marbre sous leurs célèbres toques hautes en fourrure montent la garde derrière les grilles de Buckingham, résidence officielle pour la reine pendant ses 70 ans de règne.

Natalie Vehring, une violoniste de 46 ans qui a déjà joué lors de concerts auxquels la reine était présente, est venue accompagnée de son mari et de leurs deux fils, en uniforme scolaire. Elle appelle sa mère par vidéo en Australie.

Celle-ci "se souvient de la mort du roi" George VI en 1952, ajoute Mme Vehring, qui a grandi en Australie. "La monarchie a représenté une part importante de notre enfance, nous chantions l'hymne national chaque jour à l'école".

"C'est incroyable de voir qu'elle travaillait encore à la veille de sa mort", ajoute-t-elle.

Joan Russell, gestionnaire de projets âgée de 55 ans, est pour sa part venue prier.

"Elle a été notre monarque toute ma vie et a mené le pays en montrant l'exemple", se souvient-elle, des larmes ruisselant sur ses joues. "Charles a un tel exemple formidable à suivre. Je pense qu'il fera tout son possible pour poursuivre l'héritage de ses parents".

Laura Beirne, créatrice de textiles, se prend en photo devant le palais. "Je suis venue présenter mes hommages à la reine, en tant que féministe, c'était une meneuse", explique la jeune femme de 30 ans.

- "Tu dis au revoir?" -

A propos du roi Charles III, elle veut croire qu'il aura "le sens du l'humour".

"Je trouve très positif qu'il défende l'environnement, c'est important pour ma génération", ajoute-t-elle. Et en tant que royaliste, elle estime que "c'est beau de voir tout le monde réuni".

Des centaines de personnes, souvent en pleurs, ont aussi accouru vers le château de Windsor, en périphérie de la capitale, qui était devenu le principal lieu de résidence de la reine depuis le confinement.

Marina Flynn, 79 ans, dont le mari a travaillé avec l'époux de la reine, le prince Philip, est vêtue de noir.

La reine Elizabeth II "était merveilleuse": Je l'ai rencontrée deux ou trois fois avec le duc d'Edimbourg (titre du prince Philip, ndlr) et ils étaient vraiment gentils. Je suis bouleversée".

Anthony Ewans, 37 ans, a pris un jour de congé pour venir, accompagné de son fils de quatre ans.

"Tu dis au revoir à la reine?", demande-t-il au bambin, qui agite la main depuis sa poussette. "J'ai voulu l'amener car c'est un moment historique. Je ne suis pas très monarchiste mais elle était notre reine et une reine fantastique".

Il exprime des doutes sur la capacité du nouveau roi Charles III à se montrer à la hauteur de la tâche, comme beaucoup autour de lui à Windsor. "Mais j'imagine que c'est encore dur pour moi d'imaginer la vie sans la reine".

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