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Amel Bent: son mari jugé pour une vaste fraude au permis de conduire

Des permis de conduire frauduleux monnayés des dizaines de milliers d'euros à des personnalités: six personnes, dont un dirigeant d'auto-école et trois anciens agents de la préfecture des Hauts-de-Seine, sont jugées à partir de mercredi à Nanterre.

Les six prévenus, qui comparaissent libres jusqu'à vendredi devant le tribunal correctionnel, sont notamment poursuivis pour "corruption" et "modification frauduleuse d'un système de données mis en oeuvre par l'Etat", soupçonnés d'avoir entretenu une vaste escroquerie au permis de conduire entre octobre 2013 et avril 2015.

Durant cette période, une centaine de permis frauduleux ont été délivrés, notamment à des personnalités comme les footballeurs Jérémy Menez et Layvin Kurzawa ou encore le journaliste Ali Baddou, via les deux auto-écoles de Patrick Antonelli situées à Neuilly-sur-Seine et Puteaux.

Le gérant de 43 ans, par ailleurs mari de la chanteuse Amel Bent, a expliqué la combine lors de ses auditions : il enregistrait les dossiers de manière régulière à la préfecture puis les transmettait à une agente du service des permis.

La fonctionnaire effectuait ensuite les modifications sur le Fichier national des permis de conduire (FNPC) pour délivrer au bénéficiaire le permis sans qu'il passe l'examen.

Dans ce système, les permis se monnayaient entre 2.000 et 12.000 euros. Selon le gérant d'auto-école, ils se partageaient les gains de manière égale. La fonctionnaire explique en revanche avoir reçu des cadeaux en guise de rémunération.

Elle contredit également le nombre de permis frauduleux qui lui sont imputés: sur 74, elle reconnaît en avoir réalisé une trentaine.

Lors de son départ de la préfecture pour la mairie de Nanterre en avril 2014, le système a été perpétué par deux collègues, elles aussi confondues par les multiples utilisations de leurs codes d'accès dans des dossiers frauduleux. Ces deux fonctionnaires réfutent les accusations.

Outre les célébrités et les connaissances de Patrick Antonelli, la communauté asiatique a aussi été une filière d'écoulement de ces vrais-faux papiers roses. L'intermédiaire comparaît pour complicité d'obtention frauduleuse de documents administratifs.

Le dernier prévenu est quant à lui soupçonné d'avoir organisé la première rencontre entre Patrick Antonelli et la fonctionnaire de la préfecture. Là aussi, les versions divergent et le procès devra déterminer la manière dont le système a été initié.

Selon des investigations patrimoniales effectuées lors de l'enquête, la fraude a permis aux principaux prévenus de considérablement améliorer leur train de vie, entre coûteux voyages à l'étranger et acquisition de véhicules onéreux.

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