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Catherine Lara prend une grande décision: "Je ne veux pas devenir une vieille chanteuse"

"Je ne veux pas devenir une vieille chanteuse! Je vais laisser la parole à mon violon!": cinquante ans après ses débuts, Catherine Lara lance vendredi à Paris une tournée d'adieux à la chanson, déterminée à se consacrer désormais à son instrument fétiche, son "double parfait".

"J'abandonne la chanson comme un couple qui se sépare mais qui s'aime encore", confie à l'AFP la "rockeuse de diamants", titre de l'un de ses plus grands succès en 1983 et devenu son surnom.

A 74 ans, Catherine Lara assure en finir avec les tournées, même si elle s'accorde la possibilité de revenir un jour à la chanson: "Ça fait cinquante ans que je 'tournicote'. J'en ai peu marre. Même si j'adore être sur scène, je suis un peu fatiguée des centaines de bornes à faire avant et après. Je vais prendre mon temps : cette tournée d'adieux à la chanson va prendre deux ans en France, Suisse, Belgique et au Canada".

"Je vais continuer à faire des disques, mais de violon. La scène, c'est ma vie, donc je continuerai aussi mais comme instrumentiste ou avec des spectacles comme 'Bô' en 2018 mêlant danse, cirque et musique", annonce le deuxième prix de violon 1965 du Conservatoire de Paris et premier prix de musique de chambre l'année suivante.

"Ame rock'n roll"

C'est d'ailleurs comme instrumentiste qu'elle a fait ses débuts en accompagnant Claude Nougaro, Françoise Hardy ou Maxime Le Forestier. Son premier album en tant que chanteuse, "Ad Libitum", ne sortira qu'en 1972.

"Si j'ai envie de rechanter, je le referais! Je n'ai pas de couteau sous la gorge! Pour le moment, j'ai envie de faire rêver les gens différemment. J'ai la chance d'avoir plusieurs cordes à mon archet!", ajoute Catherine Lara qui compose aussi des musiques de films ou de séries comme "Capitaine Marleau".

Sacrée en 1986 par une Victoire de la Musique, l'artiste a choisi de revenir au Palais des Sports, sa salle fétiche, accompagnée de 500 choristes, pour ces adieux à la chanson intitulés "Entre la vie et l'amour" en ce jour de Saint-Valentin. "Le violon classique est mon premier amour mais j'ai gardé l'âme rock'n roll. Je suis prête à faire toutes les conneries de la Terre", dit-elle encore, assurant "qu'elle a toujours autant le trac".

"Testostérone" de Macron

Catherine Lara a eu "beaucoup de chance" de démarrer sa carrière à la fin des années 70 : "à l'époque, on ne connaissait pas les tiroirs entre le classique, le rock et le pop...". Ne lui parlez pas de "The Voice"! "Même pour une fortune", elle refusera : "je déteste que la musique soit un concours. Qui est-on pour les juger ?".

Parmi "des milliards d'anecdotes", la naissance du tube "Nuit magique" en 1986 a été vécue "comme un cadeau du ciel": "on venait tout juste de terminer l'album... On improvisait avec Sébastian Santa-Maria (NDLR pianiste de jazz chilien décédé dix ans plus tard) et Luc Plamondon. On a écrit et composé la chanson en moins de cinq minutes! C'était pas mal, mais je ne pensais pas l'ajouter à l'album. C'est la maison de disques qui a insisté..."

Parmi les artistes ayant soutenu Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, Catherine Lara regrette aujourd'hui son "manque de chaleur". "Sa testostérone lui travaille un peu trop le citron... Il est dans le pouvoir. Je lui souhaite de réussir. Je ne vois personne d'autre surtout", estime-t-elle. Et de l'inviter à ne pas considérer "la musique comme un luxe, mais comme une nécessité", allusion aux taxes qui grèvent les concerts.

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