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La réalisatrice Claire Denis, accompagnée d'Emmanuelle Bercot, a remis vendredi soir le César le plus décrié de la soirée, qui a fait sortir de la salle l'actrice Adèle Haenel, suivie de quelques autres.
Elle savait que le nom de Roman Polanski pouvait se trouver dans l'enveloppe, et c'est ce qui est arrivé. Pour le journal Le Parisien, elle revient sur ce moment. "Lorsqu'on m'a proposé de remettre ce César avec Emmanuelle Bercot, j'ai trouvé que c'était un choix intelligent. Nous sommes deux femmes réalisatrices et on représente elle et moi quelque chose de sincère et de solide. Avec Emmanuelle, on s'apprécie beaucoup et on a tout de suite dit d'accord, mais pas l'une sans l'autre."
"Je n'ai pas aimé qu'on lui donne des surnoms"
Mais avant de monter sur scène, quelques blagues de Florence Foresti, qui présentait la soirée, ne sont pas passées. "Qu'est-ce qu'on fait avec Roro? Qu'est-ce qu'on fait avec Popol? Ne faites pas comme lui, ne faites pas les innocents vous savez très bien de qui je parle. Qu'est-ce qu'on fait avec Atchoum?", avait lancé l'humoriste.
"Je n'ai pas aimé qu'au cours de la soirée, on marmonne le nom de Polanski ou qu'on lui donne des surnoms. Si on ne voulait pas avoir à dire ce nom, alors il ne fallait pas venir ! Citer Roman Polanski ne m'a pas écorché la bouche", explique Claire Denis.
"Nous devions rendre compte d'un vote, pas rendre un verdict"
"Quand Emmanuelle a donné le résultat, je l'ai regardée et on s'est dit: "Voilà, c'est arrivé." Emmanuelle et moi devions rendre compte d'un vote, pas rendre un verdict."
La réalisatrice est du côté des victimes, mais ne se mouille pas contre Polanski. "Un jour, on se parlera avec ceux qui ont quitté la salle. Ce vendredi soir, nous n'avions pas les moyens d'entamer un débat. On ne peut pas se mettre à la place de quelqu'un d'autre. Mais je ne suis pas du tout insensible à la douleur des autres, bien au contraire. Il était possible que Polanski obtienne ce César. Le film n'a pas été interdit en salles, cela aurait été absurde de demander aux gens de l'Académie de ne pas voter pour lui..."
