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Gabriel Matzneff "regrette" ses pratiques pédophiles en Asie: "Un touriste ne doit pas se comporter comme ça"

L'écrivain Gabriel Matzneff, sous le coup d'une enquête pour viols sur mineur, affirme "regretter" ses pratiques pédophiles passées en Asie, tout en faisant valoir qu'"à l'époque", "jamais personne ne parlait de crime", dans des déclarations à BFMTV.

"Un touriste, un étranger, ne doit pas se comporter comme ça. On doit, adulte, détourner la tête, résister à la tentation. Naturellement je regrette, de même que si je fais quelque chose qui n'est pas bien, je le regrette", dit-il dans cet entretien accordé en Italie, où il s'est réfugié depuis que l'affaire a éclaté.

"À l'époque", fait-il toutefois valoir, "on parlait de détournement de mineur, d'incitation du mineur à la débauche, d'atteinte à la pudeur... Mais jamais personne ne parlait de crime". Et d'ajouter: "C'était il y a plus de 40 ans ! (...) Vous étiez là comme voyageur et vous aviez des garçons et des filles jeunes qui vous draguaient et vous sautaient dessus, sous l'oeil bienveillant de la police".

"Le Consentement"

Le récit de l'éditrice Vanessa Springora qui raconte comment elle a été séduite par Gabriel Matzneff à l'âge de 13 ans, la relation sous emprise qu'elle a eue ensuite avec lui et les blessures que cela a laissé dans sa vie, est le 10e livre le plus vendu en France.

"Le Consentement" arrive en 10e position dans le Top 20 GFK/Livres Hebdo, tous genres confondus, pour la semaine du 30 décembre 2019 au 5 janvier 2020, selon des données à paraître vendredi dans Livres Hebdo.

Le livre de Vanesse Springora, publié chez Grasset, est sorti en librairie le 2 janvier. Réimprimé, l'ouvrage a atteint un tirage de 85.000 exemplaires selon Livres Hebdo.

"Le Consentement" relance le débat entre les accusateurs de l'écrivain, qui n'a jamais été jugé, et ses défenseurs, dont il n'a jamais manqué dans le milieu littéraire. La polémique est illustrée par cette archive vidéo devenue virale, datant de 1990 sur le plateau de l'émission littéraire "Apostrophes". Interpellé par l'écrivaine canadienne Denise Bombardier, qui juge qu'il aurait eu "des comptes à rendre à la justice" s'il n'avait pas "une aura littéraire", Matzneff rétorque qu'il trouve intolérable qu'elle porte sur son oeuvre un jugement moral plutôt que littéraire.

La Québecoise sera davantage critiquée que l'écrivain érudit aux manières courtoises, volontiers drôle et provocateur - reflet d'une époque révolue, près de 30 ans avant l'ère #Metoo.

Gallimard a décidé de ne plus vendre le journal de l'écrivain Gabriel Matzneff, qu'elle publiait depuis trente ans, à la suite du témoignage de Vanessa Springora jetant une lumière crue sur les pratiques pédophiles de l'écrivain.

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