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Jimmy Page et Robert Plant de Led Zeppelin devant le tribunal

Accusés de plagiat, Jimmy Page et Robert Plant, guitariste et chanteur du légendaire groupe de rock anglais Led Zeppelin, vont défendre à partir de mardi devant un tribunal de Los Angeles leur ballade mythique "Stairway to Heaven".

Spirit, un groupe psychédélique de Los Angeles qui a reçu un succès d'estime mais jamais une célébrité internationale comparable à celle de Led Zeppelin, affirme que la mélodie de guitare mélancolique qui ouvre la chanson est tirée de son morceau instrumental "Taurus", sorti en 1968, soit trois ans avant la chanson mise en cause. Le guitariste de Spirit Randy Wolfe - Randy California de son nom de scène -, n'a jamais engagé de poursuites avant sa mort en 1997, mais une plainte a été déposée par Michael Skidmore, qui gère son patrimoine.


"Et ces types ont gagné des millions de dollars avec et n'ont jamais dit 'merci'"

"Si vous écoutez les deux chansons, vous pouvez vous faire votre propre jugement. C'est un véritable... Je dirais que c'était du vol", avait déclaré Randy California dans un magazine juste avant sa mort, des affirmations présentées dans la plainte. "Et ces types ont gagné des millions de dollars avec et n'ont jamais dit 'merci' ou 'est-ce que je peux vous payer ?' C'est un point un peu douloureux pour moi", avait-il alors ajouté.


Led Zeppelin avait fait la première partie de Spirit en 1968

Après deux années de procédure judiciaire, un juge fédéral n'a pas décidé que la chanson avait été plagiée mais a estimé qu'il y avait assez de matière pour un procès. Le magistrat Gary Klausner a notamment souligné que les deux parties se contredisent sur un point clé: l'accès que Led Zeppelin aurait pu avoir à "Taurus" avant d'enregistrer "Stairway to Heaven" à Londres entre décembre 1970 et janvier 1971. Led Zeppelin avait fait la première partie de Spirit pour sa performance inaugurale en Amérique, le 26 décembre 1968 à Denver, dans le Colorado.


La plainte omet le reste de la chanson, qui dure près de huit minutes

Robert Plant, Jimmy Page et le pianiste John Paul Jones - le quatrième membre de "Led Zep", le batteur John Bonham, est mort en 1980 - ont soumis au tribunal une déclaration dans laquelle ils affirment ne jamais avoir eu d'interaction substantielle avec Spirit ou avoir écouté la musique du groupe. Les deux premiers, qui ont déjà fait des dépositions filmées, sont attendus à l'ouverture du procès mardi.

Les membres de Led Zeppelin affirment que l'ouverture de "Stairway to Heaven" (une séquence en la mineur) est utilisée en musique depuis des siècles et que la plainte omet le reste de la chanson, qui dure près de huit minutes.


D'autres similitudes selon le juge

Le juge a contesté cet argument, affirmant que les deux chansons présentent d'autres similitudes, y compris la ligne de basse. Michael Skidmore n'a pas chiffré sa demande de dommages et intérêts. Les spéculations dans la presse musicale vont d'un dollar symbolique assorti d'un crédit reconnaissant la contribution musicale à l'écriture de la ballade mythique, à 40 millions de dollars.

La plainte, déposée en Pennsylvanie, affirme aussi que Led Zeppelin "a un long historique (en matière) de se servir des compositions d'artistes de blues et d'autres auteurs sans jamais les créditer". A l'appui, elle cite 16 autres chansons qui ont fait l'objet de litiges, beaucoup ayant donné lieu à des accords amiables comprenant un crédit d'écriture et une compensation financière. Les hits "Whole Lotta Love" et "Babe I'm Gonna Leave You" en font partie. "Randy California mérite que l'on reconnaisse sa contribution à la composition de 'Stairway to Heaven' et sa place comme auteur de la plus formidable chanson de rock", ont insisté les avocats de l'accusation.


Michael Skidmore n'aurait droit qu'à la moitié de tout dommages et intérêts qui pourraient découler du procès

Le juge a également rejeté l'argument de Led Zeppelin affirmant que les faits étaient prescrits, expliquant qu'une nouvelle version remastérisée était sortie en 2014. Il a toutefois noté que Michael Skidmore n'aurait droit qu'à la moitié de tout dommages et intérêts qui pourraient découler du procès car Randy California avait signé un contrat donnant 50% des droits d'auteur à son éditeur musical.

Ce procès fait partie d'une série de litiges très médiatisés pour plagiat dans l'industrie musicale. La famille de la légende "soul" Marvin Gaye, s'étant vu octroyer 7 millions (ensuite ramené à 2 millions) de dollars l'an dernier par un jury qui estimait que "Blurred Lines", un tube de Robin Thicke et Pharrell Williams, avait plagié la célèbre chanson "Got to give it up".

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