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Julien Doré semble ému en évoquant sa prochaine tournée: "Cela me paraît tellement fou de remonter sur scène dans ce contexte"

Ce jeudi, Julien Doré était l'invité du RTL INFO avec Vous. Partout depuis quelques semaines, le chanteur français est venu présenter son nouvel album qui est un des événements musique de la rentrée. Il a répondu aux questions d'Olivier Schoonejans.

Bienvenue en Belgique. Ça vous change de vos Cévennes, du Sud de la France ? 

"C’est différent. Mais ce qui change vraiment, c’est de passer du silence à quelque chose de rempli de mots, de mélodies évidemment au travers du disque mais aussi rempli de mots dans le fait de passer ces derniers temps à parler de ce disque-là. Cela change du silence avec lequel je suis habitué de vivre maintenant depuis 2 ans et demi."

Vous aviez besoin de ce silence, de cette solitude quasiment ?

"C’est un mélange de solitude et de présence de mes amis et de ma famille. Ce changement de vie, de passer de la ville à la campagne était un besoin pour moi. Une envie de me rapprocher de mes racines, de me mettre un peu aussi à distance aussi de l’hystérie du monde actuel d’une certaine façon."

Vous en parlez dans votre album "Aimée". Il faut expliquer un peu le titre. C’est le nom de votre grand-mère et de votre mère qui se sont battues toutes les deux pour les autres, notamment pour le droit des veuves de mineurs et pour les femmes battues. C'est un héritage lourd à porter, non ?

"Au contraire, c’est l’héritage qui m’a construit. Au travers de ces deux femmes, il y a aussi ce que je suis en tant qu’homme, les valeurs que je porte, les choses que je tente de défendre au quotidien. Et il y a dans leur force aussi une forme de transmission qui est présente dans ce disque et ces chansons qui sont destinées à une nouvelle génération. Il y a un prolongement finalement dans toutes ces générations. Celle de ma grand-mère, ma mère, la mienne et puis celle de ces enfants qui soit chantent avec moi dans les chansons du disque soit font partie de ces chansons qui leur sont destinés."

Justement il y a des enfants sur l'album. Ils apportent une fraîcheur incroyable. Un espoir. Ces voix d'enfants sont arrivées par hasard, non?

"Ce sont les deux petites filles de mon pianiste, claviériste, Julien, avec qui je travaille depuis plus de 12 ans, qui étaient présentes avec lui au moment où on travaillait chez moi dans les Cévennes sur une chanson. Et le hasard a fait que je leur ai proposé en les entendant chantonner ce qu’on était en train de travailler de poser leurs voix. A partir de là je me suis dit que c’était exactement ça ce disque. C’est que tu saches te taire sur certains refrains pour que ce soit les enfants qui chantent à ta place."

Cela veut dire que ça y est on laisse les clés aux jeunes, aux enfants ?

"Je pense qu’il n’y a pas de rupture dans le geste que vous faites. Pour moi, il y a effectivement un relais mais avant que ce relais nous échappe, on a encore une longue course à faire. Je parle de ma génération, de la vôtre évidemment."

Je voulais reprendre une phrase de votre album: "Au pire on sème, ce qu'on ne verra pas". Ce n’est pas si facile que ça de se dire qu’on va lancer des choses dont on ne récoltera pas soi-même le fruit ?

"Non, dans cette phrase, c’est justement « Faisons toutes ces choses-là et ce n’est pas grave si on n’en récolte pas les fruits. C’est cette idée-là. On a plein de choses à réaliser encore et parfois le pessimisme ambiant, l’hystérie collective en permanence dans ce monde-là peut avoir tendance à annihiler, à condamner toute initiative. Mais en fait à partir du moment où on tente de faire un petit quelque chose cela a sa grande importance pour demain."

Je voulais aussi vous montrer des images de vous au Télévie avec Virginie Efira. C’était il y a 3 ans. Au-delà de la chanson et au-delà des mots, ce qu'on en garde c'est l'émotion qui transparaît. Des années après, on ne pourrait plus dire quelle était la chanson, mais on se souvient de l'émotion qu'on a ressentie…

"D’ailleurs, je ne m’en souviens pas du tout de cette chanson. Je sais que l’on avait partagé simplement un moment magique tous les deux pour une cause qui nous tient à cœur. Il y a des moments comme ça où la chanson et la musique, ce n’est pas grand-chose. Mais quand c’est mis au service d’un partage, on se rend compte que les chansons ont une grande utilité aussi et que c’est très important d’être présent." 

Il y aura une tournée en 2021, c’est dans longtemps. Cela ne vous manque pas trop de monter sur scène, vous qui avez une proximité telle avec votre public ?

"Bien sûr. Cela me manque mais vous le savez nous sommes dans un contexte qui est extrêmement compliqué pour le spectacle vivant. Et avant de parler de ma tournée, j’ai une pensée en ce moment-même pour mes camarades intermittents, techniciens, prestataires, tous les gens qui attendent des réponses et qui n’en ont pas. Ils n’ont qu’une envie: repartir travailler pour le spectacle vivant. Certes ma tournée est dans un an mais j’espère que bien avant ça ces dates-là il y aura des tournées qui repartiront et beaucoup de monde sur la route pour revoir avec une pulsion de vie le spectacle vivant." 

Vous passerez par Forest National le 16 octobre 2021… Vous êtes conscient que vous n'allez pas pouvoir vous contenter d'une seule date en Belgique? Cela vous fait sourire...

"Oui parce que cela me paraît tellement fou de remonter sur scène dans ce contexte. C’est très étrange comme situation pour la musique sur scène." 

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