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Nouveau round dans la bataille juridique sur l'héritage de Johnny: les avocats se rendent coups pour coups, verdict le 13 avril

Le tribunal de grande instance de Nanterre rendra sa décision le 13 avril prochain concernant la requête des aînés du rockeur français, qui réclament en urgence le gel de son patrimoine et un droit de regard sur son album posthume, indiquent les médias français.

Le 15 mars, le premier round judiciaire très attendu opposant David Hallyday et Laura Smet à Laeticia Hallyday avait tourné court à Nanterre, les avocats des enfants estimant ne pas avoir eu assez de temps pour prendre connaissance des documents de la partie adverse.

Saisi en référé, le tribunal de grande instance avait renvoyé l'affaire à ce vendredi et intimé à l'avocat de la veuve de Johnny, décédé le 5 décembre à l'âge de 74 ans, de fournir à ses contradicteurs plusieurs pièces complémentaires.

Après près de 3 heures d'audience, l'affaire a été mise en délibérée au 13 avril, 15 h. 


Laeticia Hallyday, présentée comme une manipulatrice

L'audience a commencé à 14 heures au tribunal de Nanterre. Les avocats de David Hallyday ont commencé leur plaidoirie. Un journaliste de BFM TV présent sur place assure que ces avocats sont très offensifs.

Laeticia Hallyday est appelée "Mme Boudou ou la 5e épouse" par les avocats de David Hallyday. "Une façon de présenter la veuve comme une personne adverse au clan. Elle est présentée comme une manipulatrice", indique le journaliste de BFM TV. 

Sur le fond, les avocats de David Hallyday s'attèlent à démolir chacun des arguments de la partie adverse. Ils assurent que Johnny Hallyday n'a pris aucune disposition concernant David et Lara Smet. Contrairement à ce qui est présenté, Johnny Hallyday n'aurait pas réglé le contrôle fiscal de son fils.


"Johnny Hallyday est une part de la France"

En outre, David n'aurait pas reçu 1 millions d'euros de la part de son père. Me Piccio affirme également que ce n'est pas Johnny Hallyday mais Sylvie Vartan qui a voulu laisser à David la demi-part de la Villa Montmorency, estimée à 10 millions d'euros.

Enfin, un des avocats s'attaque au lieu de résidence de la star. Johnny a signé son testament en Californie. Or s'il est considéré comme un résident français, ce testament ne peut être valable selon les avocats de David Hallyday. 

A 15h30, c'était au tour de Maître Emmanuel Ravanas, avocat de Laura Smet, de prendre la parole. "Nous arriverons à la conclusion que Johnny Hallyday est une part de la France, un destin français. La loi applicable est la loi française", a-t-il indiqué selon plusieurs journalistes présents sur place. 

L'avocat de Warner, la maison de production de Johnny, s'exprime à son tour. "Il affirme qu'aucune demande d'écoute de l'album posthume de Johnny n'a été formulée par les parties adverses", indique un journaliste de LCI présent à l'audience. 

"On a 13 chansons enregistrées du 22 au 28 août 2017. Elles ont été sélectionnées par Johnny Hallyday, elles sont mises en forme par les ingénieurs du son de Johnny", ajoute l'avocat. Selon ce dernier, l'album n'est cependant pas terminé. Quelques "ajouts" avaient été demandés par le rockeur. 

Maître Amir-Aslani, avocat de Laeticia Hallyday, a pris la parole. Durant de longues minutes, il a tenté de redorer l'image de la veuve du chanteur qui, depuis le début de cette bataille judiciaire, est exposée à de vives critiques. De nombreux fans du chanteur ont en effet pris partie pour David et Laura et accusent désormais Laeticia de de vouloir s'accaparer la fortune du chanteur. 

"Ces testaments désignent Laeticia, sa femme, sa vie, comme sa bénéficiaire. C'était la volonté de l'artiste. Pendant ces années, je n'ai jamais croisé David et Laura et je pense que c'était pareil pour Johnny", assure-t-il. Avant de poursuivre : "Laeticia était présente pour Laura, chaque fois qu'elle a été arrêtée. La seule personne qui était là, c'est Laeticia quand Laura était à Saint-Anne", dit maître Amir-Aslani.

L'avocat fait ici très clairement référence à l'époque où Laura Smet avait été admise à l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne, dans le XIVe arrondissement de Paris.

RAPPEL DES FAITS: 


Le conseil de Laeticia devait notamment produire une copie traduite en français du dernier testament du rockeur, rédigé en juillet 2014 en Californie, et préciser le "périmètre" du "trust" contenant ses avoirs, dont la veuve Hallyday est aujourd'hui l'unique bénéficiaire, ainsi que le nom des gestionnaires de cette entité juridique.

Sur ces deux derniers points, les avocats des aînés déplorent ne pas avoir obtenu satisfaction et plaident leur cause ce vendredi à Nanterre, en l'absence des protagonistes de cette féroce bataille entre les deux clans Hallyday.


Le patrimoine de Johnny

Me Ardavan Amir-Aslani, conseil de Laeticia, estime que le patrimoine de l'artiste est déjà connu de tous: ses parts de SCI dans la villa de Marnes-la-Coquette, en banlieue parisienne, deux maisons en Californie et une autre à Saint-Barthélémy. Le tout estimé à "30-35 millions d'euros", selon lui.

Les droits artistiques, "entre 700 et 800.000 euros par an" selon Me Amir-Aslani, doivent également être versés dans ce trust mais ces revenus sont, pour l'instant, gelés par la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) dans l'attente du règlement de la succession de l'artiste.

Quant au gestionnaire des actifs immobiliers et artistiques du rockeur, réunis au sein du trust "JPS" (pour Jean-Philippe Smet), il n'est "pas encore connu", martèle le clan de Laeticia.


Construction financière

Cette structure juridique de droit californien, mise en place en juillet 2014, était gérée par le chanteur jusqu'à sa mort et devait, selon ses dernières volontés, bénéficier à son décès à sa veuve, puis à ses filles Jade et Joy à la disparition de leur mère. Celle-ci ne peut toutefois, en aucun cas, en disposer à sa guise, assure Me Amir-Aslani.

Quant aux autres membres du clan Boudou, la famille de Laeticia, notamment sa grand-mère Elyette, dite "Mamie Rock", et son frère Grégory, l'avocat affirme qu'"aucun" d'entre eux à ce jour "ne figure dans ce trust".

Ce montage financier complexe, très courant dans les pays anglo-saxons, a été pensé pour permettre à Laeticia de conserver un standing "conforme au niveau de vie auquel (son mari et elle) ont été habitués durant leur vie commune", précisent ses statuts, dont Libération a reproduit des extraits jeudi.


Laura et David réclament un droit de regard sur l'album posthume de leur père

Outre son patrimoine, l'album que le "Taulier" avait presque achevé à sa mort doit être également au coeur des débats à Nanterre.

L'artiste avait travaillé une grande partie de l'année 2017 à ce 51e album studio, qui doit sortir courant 2018. Une dizaine de chansons ont été enregistrées.

"Nous avons des documents très clairs qui démontrent que les dix titres ont été validés par Johnny Hallyday (...) et qu'il acceptait qu'ils soient commercialisés", a assuré lors de l'audience du 15 mars Eric Lauvaux, avocat de Warner Music France, la maison de disque du rockeur.

Mais les aînés de l'ex-"idole des jeunes" en doutent et demandent un droit de regard sur l'album.

"Avec une telle carrière, c'est normal que son fils, sa fille comme ses deux autres petites filles aient un droit de regard dessus", a estimé David Hallyday dans un entretien au Parisien Dimanche.

Une autre action, sur le fond, a été engagée par David et Laura devant le tribunal de Nanterre mais elle pourrait prendre des années.

Les deux aînés s'estiment lésés par les dernières volontés de leur père qui, selon eux, les "déshérite", ce qui est interdit en droit français, et demandent "que la succession soit soumise aux règles de dévolution légales" en France.

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