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Le polémiste Eric Zemmour va-t-il profiter de la promotion de son livre pour annoncer sa candidature à l'Elysée?

Jour après jour, le polémiste Eric Zemmour semble se rapprocher d'une candidature à la présidentielle à l'heure d'entamer, à la mi-septembre, la promotion d'un nouvel essai qui donnera lieu à "des échanges avec les Français" au parfum de campagne électorale.

Il a annoncé mercredi qu'il ne tiendrait plus sa chronique hebdomadaire dans Le Figaro le temps de promouvoir son livre à paraître le 16 septembre et intitulé "La France n'a pas dit son dernier mot", qu'il présentera pour la première fois à Toulon le 17.

Le directeur des rédactions du Figaro, Alexis Brézet, a précisé à l'AFP qu'à l'issue de cette campagne promotionnelle, soit Eric Zemmour "annonce qu'il n'y va pas (à la présidentielle, ndlr) et il revient au journal, soit il annonce qu'il y va et le congé a vocation à se prolonger".

"Candidat présumé"

Mais "il n'y a pas de date de fin" à ce stade pour la promotion du livre, selon l'entourage de M. Zemmour qui, en n'étant pas officiellement candidat, peut conserver son émission hebdomadaire sur la chaîne conservatrice CNews, qui rassemble chaque semaine près d'un million de téléspectateurs.

Le député écologiste ex-LREM Matthieu Orphelin a écrit jeudi au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour lui demander d'y "suspendre" les chroniques du "candidat présumé". Le ministre Olivier Dussopt avait fait dimanche la même requête.

Son éditeur refuse de le publier

L'appétit politique de M. Zemmour n'en semble pas moins grand. Son éditeur de longue date Albin Michel n'a pas voulu faire paraître son essai invoquant la volonté de l'auteur d'en faire "un élément clé de sa candidature", si bien que le polémiste a dû créer sa propre maison d'édition, nommée Rubempré.

Il donnera aussi une interview au Figaro magazine à paraître le 11 septembre, jour de la rentrée du Rassemblement national à Fréjus (Var).

Le polémiste s'était attiré les foudres des cadres du parti en déclarant à propos de Marine Le Pen que "tout le monde a compris au RN qu'elle ne gagnerait jamais" la présidentielle. "Etre président de la République ce n'est pas un exercice de jouissance", avait répliqué le numéro deux du RN Jordan Bardella.

"En 2100 nous serons une République islamique"

Le journaliste vedette de CNews, donné à 7% selon un récent sondage, a en outre participé samedi à la rentrée politique du micro-parti Objectif France de l'entrepreneur libéral Rafik Smati dans le Vaucluse. "La France aujourd'hui est en danger de mort. (...) En 2050 nous serons un pays à moitié islamique" et "en 2100 nous serons une République islamique", a-t-il déclaré.

Pour ce farouche partisan de la théorie complotiste du "grand remplacement" (de la population européenne par une population immigrée), "il y a une guerre de civilisation sur notre sol".

Ses propositions ? "arrêter" l'immigration, "reprendre le pouvoir aux juges", "rétablir les lois dures de l'assimilation", et "obliger les gens à donner des prénoms français" parce qu'"appeler son enfant Mohamed, c'est coloniser la France". "Aujourd'hui le trafiquant de drogue n'est pas un délinquant, c'est un djihadiste", a-t-il assuré dans le Vaucluse.

Encore 400 signatures pour briguer l'Elysée

L'éditorialiste dispose du soutien de l'association "Les amis d'Eric Zemmour", qui a recueilli "une centaine" de parrainages d'élus pour 2022 et s'est adjointe une structure de financement.

Mais il lui faut encore réunir 400 signatures pour briguer l'Elysée. Il ne pourra pas compter sur celle du maire de Béziers, proche du RN, Robert Ménard, pour qui sa candidature mènerait au "désastre". "Eric c'est une machine à penser (...) mais il faut qu'il se confronte au réel".

La droite, à laquelle il pourrait aussi prendre des voix, ne veut pas de lui à une primaire. "Nous ne partageons pas les mêmes valeurs", a dit le président du Sénat Gérard Larcher. L'une de ces valeurs est "le refus absolu de toute alliance avec l'extrême droite. Or Eric Zemmour prône le rassemblement de la droite avec l'extrême droite", a souligné la candidate Valérie Pécresse.

Avant la promotion de son livre, le polémiste sera à nouveau jugé mercredi prochain pour "provocation à la discrimination" et "injures raciales" après avoir qualifié les migrants mineurs isolés de "voleurs", "assassins" et "violeurs".

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