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Promotion d'arnaques ? La justice ouvre une enquête sur les pratiques de la société pour influenceurs de Magali Berdah

C'est peut-être l'un de vos réflexes au petit-déjeuner... Ou une habitude que vous apercevez chez vos enfants : consulter les story d'influenceurs et influenceuses sur les réseaux sociaux... Plusieurs fois par jour, ces derniers font de la publicité pour toute une série de produits. Grassement rémunérées pour leurs placements de produits, est-ce légal ?

Ce dimanche, une émission a beaucoup fait parler d'elle. En effet, France 2 a diffusé un numéro de "Complément d’enquête" consacré au business des influenceurs. En plateau, Magali Berdah qui est à la tête d'une société qui gère les carrières de dizaines d'influenceurs et influenceuses (Shauna Events). "Coucou mes petits chats, je suis super contente de vous retrouver pour une nouvelle vidéo qui cette fois-ci sera un tuto make-up, mais pas avec n'importe quel make-up", s'exclame devant son écran Milla Jasmine, une influenceuse issue de la télé-réalité et qui vit maintenant dans une luxueuse villa à Dubaï.

Les influenceurs se mettent en scène dans de courtes vidéos où ils vantent les mérites de différents produits, à coups de code promo qui permettraient aux abonnés de faire de bonnes affaires. Avec un nombre d'abonnés impressionnant (certains et certaines d'entre eux cumulent des millions de followers.), les influenceurs représentent un eldorado pour les marques qui touchent ainsi un public de moins en moins sensible aux publicités traditionnelles. Bien connue sur les réseaux sociaux, Milla explique à ses abonnés : "J'ai décidé de vous présenter une nouvelle marque avec qui je collabore. Elle a des prix très accessibles." Si ici, elle vend du maquillage, d'autres par exemple font la promo de faux livres, de simples boîte en carton vendues à prix d'or, ou encore de produits miracles, censés faire maigrir rapidement ou gonfler les lèvres. Et qui seraient parfois inefficace voire franchement dangereux.

La justice a ouvert une enquête pour "pratiques commerciales trompeuses" contre l'agence d'influenceurs de Magali Berdah, l'une des principales en France, à la suite d'une plainte formulée par le rappeur Booba, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Grasse. Cette enquête, ouverte le 6 septembre, a été confiée au commissariat d'Antibes, ville où est immatriculée la société de cette agente de personnalités et qui est du ressort du tribunal de Grasse.

Alors que la plainte d'Elie Yaffa (alias Booba) concernait à la fois des pratiques commerciales trompeuses supposément commises par Shauna Events et une escroquerie en bande organisée, l'enquête n'a été ouverte, au vu des éléments de la plainte, que pour la première qualification, précise le parquet de Grasse. La plainte, initialement déposée à Paris par le rappeur, lui avait été transmise fin août.

"Il prend à coeur de dénoncer ce qui lui apparaît comme une injustice (...) Il se donne les moyens pour que toute la lumière soit faite sur (le milieu) des influenceurs qui repose sur le faux : fausses vedettes, faux produits, mais préjudices réels pour le consommateur", avait dit en juillet à l'AFP l'avocat de Booba, Me Patrick Klugman.

Selon les plaintes consultées par l'AFP, "il apparaît un système d'escroquerie complexe et organisé, centralisé par la société Shauna Events", un "système alimenté par la passivité des réseaux sociaux et particulièrement Instagram et Snapchat utilisés par les influenceurs pour promouvoir les arnaques".

Ces plaintes recensent plusieurs témoignages de consommateurs reçus par le rappeur et affirmant avoir été escroqués par des sociétés promues par des influenceurs liés à Shauna Events : marchandise non reçue et non remboursée, produits non-conformes, etc. Depuis plusieurs mois, Magali Berdah accuse de son côté Booba de harcèlement et a obtenu l'ouverture d'une enquête. Celle-ci est ouverte au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris depuis le 1er juin, notamment pour menace de mort, harcèlement par un moyen de communication électronique et injure publique à raison de l'origine et du sexe.

Dans un communiqué mi-juillet, Magali Berdah accusait Booba de la cibler sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois "par des publications mensongères et humiliantes". "Depuis, je subis un harcèlement en ligne de masse", avec des milliers de messages quotidiens, confiait-elle.

La justice avait ordonné la suppression du compte Instagram du rappeur ("@OKLM") ainsi que de son compte Twitter (@booba)Booba a ensuite rapidement ouvert un nouveau compte Instagram ("@elieyaffaofficiel") et fait appel au juge des référés pour demander l'annulation de la décision de justice. Le tribunal correctionnel de Marseille doit donner son délibéré dans cette affaire le 3 octobre.

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