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Rétractation de Takieddine: un intermédiaire mis en examen dans le volet extorsion

L'intermédiaire Noël Dubus et un avocat ont été mis en examen mercredi, notamment pour des soupçons d'escroquerie dans un volet de l'enquête sur le possible financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, a appris l'AFP vendredi de sources proches du dossier.

Sollicité par l'AFP, le parquet national financier (PNF) a confirmé que M. Dubus, ainsi qu'un avocat, Me Gérald Pandelon, avaient été mis en examen pour escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux.

Me Pandelon, qui a un temps travaillé comme conseil de M. Dubus, a fait récemment l'objet d'une perquisition.

Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, est l'un des principaux protagonistes de l'information judiciaire ouverte en juin 2021 sur des soupçons de paiements à l'intermédiaire Ziad Takieddine, avec l'éventuel aval de Nicolas Sarkozy, afin qu'il retire ses accusations visant l'ancien chef de l'Etat d'avoir touché de l'argent libyen pour financer sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, déjà sous information judiciaire depuis 2013.

L'enquête sur ces soupçons de subornation de témoin, menée à Paris, a mis au jour une possible tentative de corruption de magistrats libanais visant à faire libérer l'un des fils Kadhafi, Hannibal, détenu au Liban.

Certains protagonistes du dossier ont imaginé que sa libération permettrait d'obtenir en échange des éléments innocentant Nicolas Sarkozy, qui conteste tout financement libyen.

Début août 2021, Noël Dubus, 54 ans, a porté plainte pour "menaces de mort" et "chantage" contre un financier, Pierre Reynaud, son homme de main supposé Karim M., ainsi que la compagne présumée de Karim M.

Il racontait avoir obtenu mi-mai 2021 de Pierre Reynaud "une aide financière de 100.000 euros" pour "payer la caution de Hannibal Kadhafi" et le faire libérer.

Mais M. Dubus a indiqué que son interpellation en juin 2021, avec d'autres personnes suspectées d'avoir tenté de retourner M. Takieddine, dont M. Reynaud ou la "reine des paparazzis" Mimi Marchand, l'a empêché de terminer sa mission, d'être rémunéré et donc de rembourser M. Reynaud.

Les échanges avec M. Reynaud auraient alors tourné au vinaigre et Karim M. ainsi qu'une femme seraient venus "violenter" une attachée de presse proche de M. Dubus, Anne T., avant de venir menacer celui-ci à son domicile.

Pierre Reynaud et Karim M. ont été mis en examen à l'automne dans ce volet du dossier, objet d'une information judiciaire distincte, notamment pour "extorsion de fonds".

Maurice Lantourne, avocat du premier, avait indiqué à l'automne que "c'est la victime qui se retrouve poursuivie", contestant toute violence de la part de M. Reynaud.

Contacté, Me Laurent Akansel, avocat de Noël Dubus, n'a pas souhaité commenter.

Me David-Olivier Kaminski a rappelé que son client Me Gérald Pandelon, cité dans l'enquête notamment pour un prêt à M. Reynaud, était "présumé innocent".

Me Pandelon a lui-même indiqué à l'AFP "apparaître très en marge du dossier": "il semblerait plutôt qu'il s'agisse d'une erreur, d'une négligence, plutôt, que d'une infraction intentionnelle".

Cette semaine, un autre protagoniste du dossier, le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, a également été placé en garde à vue avec MM. Dubus et Pandelon avant d'être laissé libre à son issue, a confirmé le PNF.

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