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Son corps est tatoué à 100%: cet instituteur ne peut plus enseigner en maternelle

Sylvain, un instituteur français originaire de l'Essonne a 100% de son corps tatoué. Son crâne est rasé et fleuri et même ses yeux sont noircis par l'encre de tatouage. Sous le nom de Freaky Hoody, il est très connu dans le milieu du tatouage, notamment pour ses photos de nu.

Lundi, sur BFM TV, il a déploré ne plus pouvoir enseigner en maternelle : "Mon inspection ne veut plus que j'aille en maternelle pour éviter de recevoir des lettres de plaintes. Les membres de l'éducation nationale veulent être tranquilles et éviter que les parents puissent se plaindre de mon apparence".

L'homme a souligné son expérience. Il a déjà enseigné à tous les niveaux de la maternelle, aux primaires, mais aussi en Angleterre. "Je pense être un bon professeur et faire de mon mieux dans mon travail et progresser chaque année." Début 2019, de parents ont envoyé à l’inspection académique un dossier contre lui auquel ils avaient joint quelques-unes de ses photos de nu. Sylvain avait été suspendu 7 semaines, une expérience qu’il a mal vécue. Puis un compromis avait été trouvé, il n’enseignerait plus en maternelle, en revanche pas de problème avec l’école primaire. 

Il estime que son apparence pose problème à 1 parent sur 1000. Une fois habitués, "les élèves le trouvent le plus cool des professeurs" selon lui.

Je trouve ça un peu inquiétant que les gens commencent à s’arrêter à l’apparence physique

À la sortie de l'école où il enseigne, les avis sont mitigés et en effet, les enfants se montrent plus ouverts que les parents. "Moi je serais directeur, je ne le prendrais pas. Il peut être compétent, il peut être ce qu’il veut, je le prendrais pas. Parce qu’il faut qu’il y ait de la neutralité sur le corps par rapport à l’enfant qui arrive dans le monde, qui découvre, qui apprend. Non, je ne pense pas que ce soit correct. J’ai rien contre les tatouages. Après, les personnes font ce qu’elles veulent, mais en dehors du milieu scolaire", explique Farid, un papa d'élève. 

"Moi je trouve ça un peu inquiétant que les gens commencent à s’arrêter à l’apparence physique, estime Loïc, un élève. Mais ce qui était étonnant d’ailleurs, c’est que c’était surtout des parents qui s’arrêtaient à l’apparence physique. Parce que maintenant, c’est vrai qu’on éduque de plus en plus à pas s’arrêter à l’apparence physique et plus à aller chercher les gens, on éduque de plus en plus dans les écoles."

Sylvain espère en effet que son histoire permettra à certains de se montrer plus ouvert à sa particularité : "Je me rends compte que les enfants qui me voient, ils apprennent énormément sur la tolérance et sur le respect des autres. Et peut-être qu’en étant comme je suis, sans le vouloir, rien qu’en étant en contact avec les enfants, peut-être qu’en étant adulte, il y a plus de chance qu’ils ne soient pas racistes, qu’ils ne soient pas homophobes, qu’ils ne regardent pas les handicapés comme des bêtes de foire. Donc je me dis que c’est positif."

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