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Dossier Royal: à Monaco, le mariage princier qui a tout changé !

Cette semaine, c'est Grace de Monaco, la princesse de Monaco, mais avant cela actrice de cinéma qui est au coeur du dossier royal de Patrick Weber. Il y a 60 ans Rainier épousait Grace.

Il y a 60 ans : Rainier épousait Grace


La love-story du prince et de l’actrice.

En cette belle journée de printemps 1956, Rainier III épouse Mademoiselle Grace Kelly, étoile d’Hollywood. Cela fait bien longtemps que personne ne se formalise plus sur les unions inégales des souverains du rocher. Par ailleurs, rares sont les princesses du Gotha des fifties qui peuvent prétendre à autant de distinction que cette jeune femme issue de la meilleure société américaine.

Et pourtant, dans le monde des altesses, Rainier va ouvrir un nouveau chapitre. Si beaucoup en Europe se moquent de ce mariage bling-bling, ce genre d’union deviendra bientôt la règle générale. En cette journée de mariage, du côté des invités, la liste évoque davantage un catalogue de la jet-set plutôt qu’un austère recueil du Gotha. Seul le roi Farouk d’Egypte a fait le voyage pour assister au mariage ! Les familles royales snobent comme de coutume la principauté box-office qui paraît décidément incapable de tenir son rang. Tant pis pour eux, les princes ne savent pas ce qu’ils manquent... Jack Warner, Jean Cocteau ou Ava Gardner n’ont pour leur part par fait la fine bouche. Ils ont accepté avec plaisir de se joindre à la noce.



Grace la plus belle mariée du monde

Personne ne sera jamais plus élégante que Grace.

Rainier paraît un peu rigide dans son uniforme de colonel des carabiniers. Grace est éblouissante dans une robe en tulle de soie rehaussée de dentelles et de perles. La créatrice de cette robe n’est autre que Helen Rose, la couturière de la MGM, ce qui renforce encore le sentiment de mariage du cinéma et de la monarchie. Il suffit d’une apparition pour faire de la star du cinéma une authentique princesse.

Les journalistes sont dithyrambiques : une nouvelle fleur a rejoint le grand bouquet de la principauté. Après la cérémonie bilingue, les mariés répondent volontiers aux vivats de la foule et gagnent les jardins du palais où est donné un lunch pour six cents personnes. Grace a beau être habituée au contact du public, elle demeure timide tout au long de la journée. Elle retrouvera la sérénité lorsque le yacht Deo Juvante II prendra la mer pour une croisière éminemment romantique en Méditerranée.

Qui était vraiment Grace, la princesse mythique ?

Grace Patricia Kelly n’avait rien d’une bergère.

Née le 12 novembre 1929 à Philadelphie, elle est la fille de John Brendan Kelly, un représentant exemplaire du rêve américain. D’origine irlandaise, l’homme est non seulement devenu un riche entrepreneur que certains surnomment le roi de la brique mais aussi un sportif accompli, champion olympique d’aviron. La mère, Margaret Mayer a des origines wurtembourgeoises. C’est une femme de principe qui prône des méthodes d’éducations très strictes. La petite Grace grandit dans ce milieu à la fois privilégié et codifié où l’on cultive les vertus du travail et de l’effort. Chez les Kelly, chacun connaît le prix du rêve américain et s’accorde à reconnaître les valeurs qui le fondent. La performance n’a d’autre objet que de servir l’excellence. La médiocrité et la vulgarité sont proscrites. Quant à l’élégance, elle apparaît autant comme une exigence liée à la rigueur vestimentaire qu’à la droiture morale.

Grace : l’ambition infinie d’une femme

L’égérie d’Alfred Hitchcock a conquis Hollywood.

Quand la jeune Grace décide de devenir actrice, ses parents l’encouragent à faire les choses avec sérieux. Elle suit les cours de l’Academy of Dramatics Arts de New-York et elle commence sa carrière dès 1949 à Broadway. Elle poursuit sa trajectoire à Hollywood où elle impose son personnage de blonde à la fois sophistiquée et un peu froide. Un tel profil ne peut que plaire à Alfred Hitchcock qui en fait son actrice la plus emblématique. En 1954, elle devient l’héroïne de " La Main au Collet " dont certaines scènes sont tournées à Monaco. En 1955, un Oscar récompense son interprétation pour " Une Fille de la Province ".

On lui prête des idylles avec Clark Gable, Bary Cooper, William Holden ou Ray Milland. Mais il est bien connut qu’on ne prête qu’aux riches... Portée par la vague de l’âge d’or des studios, Grace Kelly aligne les succès et crève l’écran dans des films aussi fameux que " Le crime était presque parfait ", " Mogambo " ou " Le Train sifflera trois fois. ". L’actrice qui fait la une des magazines réussit à ne jamais tomber dans les pièges du scandale. Elle est au sommet de sa gloire quand elle fait la rencontre du prince.

Le come-back raté de Grace de Monaco

Princesse des pauvres, elle rêvait de refaire du cinéma...

Grace n’a pas attendu d’être princesse pour se consacrer aux grandes causes et aux engagements humanitaires. Alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle a acquis la conviction que le fait de naître dans une famille privilégiée lui donnait plus de devoir que de droits. Dès 1958, le prince Rainier la désigne comme présidente de la Croix-Rouge monégasque. Cette nomination marque le début de son activité caritative qui ne se démentira pas tout au long de sa vie. Par la suite, le prince affirmera que la princesse était à la fois son ministre de la Jeunesse, de la santé et de la solidarité !

Grace effectue bien sûr son rôle protocolaire de princesse en inaugurant les manifestations officielles et en participant aux voyages de son époux. Elle devient l’icône du rocher et conquiert même ses galons de meilleure ambassadrice. Néanmoins, Grace semble ressentir un manque. Elle n’a pas oublié la jeune femme qui avait tout sacrifié pour devenir une star, une étoile brillant au firmament du monde du cinéma. Jusque-là, la princesse a refusé toutes les propositions de faire un come-back au cinéma. Les studios sont trop conscients du superbe coup de pub que constituerait le fait de faire tourner une véritable actrice !

Mais en 1962, Alfred Hitchcok lui offre le rôle principal dans Marnie. Rainier sait à quel point le cinéma manque à son épouse. Il lui donne son accord et le couple va jusqu’à prévoir des vacances aux Etats-Unis pendant le tournage. Toutefois, le projet prend du retard et petit à petit, la révélation de ce come-back inattendu commence à faire du bruit. Certains s’émeuvent de la volonté de la princesse de repasser devant les caméras. Est-ce bien convenable pour l’épouse d’un souverain ? De nombreux Monégasques sont choqués par ce projet et l’affaire remonte jusqu’au Vatican. De guerre lasse, il lui faut renoncer à son rêve. On raconte que Grace a été profondément meurtrie par cet épisode au point de rester enfermée plusieurs jours sans vouloir voir quiconque...

Par Patrick Weber

Chroniqueur royal RTL

Retrouvez-moi tous les soirs dans "On refait le monde" sur Bel RTL à 19 heures et dans "Quelle Histoire !" le weekend sur Bel RTL.

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