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Dossier royal: Paola, son coeur est en Italie

Comme chaque semaine notre chroniqueur royal Patrick Weber, consacre son dossier royal à une tête couronnée du Gotha qui est au centre de l'actualité. Ce vendredi, retour sur la reine Paola qui a eu quelques soucis de santé.


Paola et Albert aiment l’Italie

Paola ? Una storia italiana !

L’accident vasculaire cérébral que vient de connaître la reine Paola a remis en lumière son amour pour l’Italie. La reine était à Venise, une des plus belles villes de la péninsule italienne où elle se sent bien. Ces dernières années, Paola a réalisé un véritable retour aux sources en passant beaucoup de temps dans son pays natal. Et si Rome demeure son port d’attache (ils y ont leur appartement), Dolce Paola (comme disait Adamo) aime parcourir, avec le roi Albert, les différentes régions de ce pays qui est aussi le berceau de sa famille. Depuis son mariage, elle a fait découvrir à son époux non seulement ses origines mais aussi tout ce qui fait le plaisir de la vie à l’italienne : la langue, la cuisine, les bons vins, l’art et une certaine culture du farniente. Mais comment tout cela a-t-il commencé ?


La belle rencontre de Paola et d’Albert

Tout a commencé avec un nouveau pape !

Tout commença avec l’intronisation du nouveau pape. Souverain pontife controversé, Pie XII s’était éteint à Rome en 1958, l’année où la Belgique devenait, le temps d’une Exposition Universelle, la capitale du monde. Le conclave avait débouché sur l’élection du nouveau pape Jean XXIII, un nouveau souverain pontife à l’allure bonhomme. Pour les cérémonies, Baudouin avait demandé à son frère de le représenter. Afin de célébrer l’événement comme il se devait, l’ambassadeur de Belgique près du Saint-Siège donna un dîner en l’honneur du prince de Liège et y convia des jeunes princesses issues de la meilleure société romaine. Le diplomate était loin de se douter qu’il était en train de jouer les entremetteurs et de donner à la Belgique une de ses futures reines…

La suite ressembla au plus beau des romans d’amour. La blonde Paola Ruffo di Calabria faisait partie de ces jeunes filles triées sur le volet. Elle n’était pas la plus riche mais elle pouvait arguer d’une noblesse sans faille. D’autre part - et ce fut surtout cela qui retint l’attention du jeune prince Albert - elle était aussi la plus jolie de toutes les demoiselles qui lui avaient été présentées. Paola avait 21 ans et elle entrait (sans le savoir) dans l’histoire de la Belgique.


Quand Albert flirtait avec Paola

Si l’on a pu jamais parler de coup de foudre à la Cour de Belgique, ce fut celui d’Albert et de Paola.

Après son coup de foudre, le prince décida de prolonger son séjour romain et s’arrangea pour revoir à plusieurs reprises l’objet de son amour. Il trouva même une bonne excuse : il voulait découvrir les trésors des bibliothèques romaines ! Mais le livre qu’il écrivait était celui de sa love-story. Il n’y avait que le prince et sa belle, deux amoureux qui sillonnaient les environs de Rome et qui aimaient humer le parfum si caractéristique de la campagne italienne en fin de journée.

Le prince de Liège aimait la plus belle des princesses, certes. Mais encore fallait-il savoir s’il allait être possible d’accorder les raisons du cœur avec celles de l’Etat… De ce côté-là aussi, les choses suivaient leur cours. La jolie Paola fut présentée aux membres de la famille royale de Belgique et les fiançailles finirent par être annoncées au mois de mai. Il y avait certes quelque chose d’inédit à voir le prince cadet convoler avant l’aîné mais comme Baudouin ne semblait pas se décider, il fut décidé de ne pas faire attendre Albert.

Albert et Paola : la gaffe avant le mariage !

Dès l’annonce de la romance… le premier faux pas !

Les fiancés de Rome avaient trouvé légitime de demander au Saint-père de bénir leur union. Après tout, n’était-il pas normal que Jean XXIII unisse devant Dieu les êtres qu’il avait amenés à se rencontrer ? Néanmoins, ce projet fut loin d’emporter l’adhésion des Belges. Les anticléricaux se déchaînèrent en disant qu’il s’agissait de la preuve flagrante des rapports trop étroits qu’entretenait la famille royale avec l’église de Rome. D’autres, plus romantiques, regrettèrent d’être privés d’un joli mariage princier alors que le pays n’en avait plus connu depuis longtemps. Les plus pragmatiques constatèrent enfin qu’il était regrettable de ne pas pouvoir profiter des retombées économiques d’un mariage princier. Bref, la levée de boucliers fut générale.

Embarrassé, le gouvernement fut donc amené à négocier avec le Saint-Siège afin de faire renoncer tout le monde au projet de mariage à la romaine. Heureusement, une petite entourloupe fut trouvée grâce à un argument totalement légitime : le prince Albert étant prince héritier, il se devait de convoler en justes noces sur le territoire national. Et voilà, de cette manière, les Belges ne seraient pas privés de leur belle cérémonie. Il fallait reconnaître que le style « Albert » tranchait assez nettement avec celui du Roi Baudouin. Le prince de Liège avait une réputation de prince charmant. On le disait sportif, un brin play-boy et son amour pour les belles mécaniques – principalement les motos – n’était un secret pour personne.


Albert et Paola : un mariage très romantique !

Le mariage fut à la fois fastueux et émouvant.

2 juillet 1959. Les larmes versées par Paola sont restées dans la légende du livre d’or des grands moments de la famille royale. Elles en dirent long sur l’émotion d’une jeune femme qui avait vu sa vie changer du tout au tout en quelques mois. Mais si aujourd’hui, le chaud soleil romain avait succédé au soleil de glace suédois, le conte de fées semblait se répéter un quart de siècle plus tard. Les mariés étaient beaux, le peuple en liesse et le bonheur se lisait sur tous les visages. Paola était à la fois extrêmement élégante mais aussi très fragile. Prévenante, la reine Élisabeth replaça correctement le voile – créé par la couturière napolitaine Concetinna Buonano. L’Italie, toujours ! À côté d’elle avait pris place la mère de Paola, heureuse et fière de voir sa fille promise à un si brillant destin. Les journalistes venus du monde entier ne s’étaient pas fait prier pour couvrir l’événement le plus romantique de l’année. Paola devenait princesse de Liège. Elle était encore loin de se douter qu’en 1993 elle allait devenir la sixième reine des Belges.

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