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Dossier royal: pourquoi Philip alias le prince Lagaffe, a-t-il disparu 6 mois en 1956?

L'époux d'Elizabeth d'Angleterre, Philip se retire royalement. Patrick Weber, notre chroniqueur royal nous y accorde son dossier royal de la semaine.

Quelle matinée ce 4 mai 2017! L’effervescence règne autour de Buckingham Palace mais personne ne sait ce qui va être annoncé. Les chroniqueurs royaux sont sur des charbons ardents et se lancent dans mille et une interprétations possibles de ce rappel du personnel royal au palais. Parmi les rumeurs qui reviennent le plus souvent s’impose celle d’un problème de santé du duc d’Edimbourg, le mari de la reine.

Puis, on apprend qu’il ne s’agit ‘que’ de l’annonce d’un départ à la retraite du prince à l’automne prochain. Le prince annonce qu’il va se retirer de la vie publique à l’automne prochain. Reconnaissons qu’à 96 ans, il sera grandement temps de faire valoir ses droits à la retraite. Néanmoins, il n’en reste pas moins que cette annonce est surprenante. Très actif sur la scène royale, Philip a toujours été l’un des recordmen des activités officielles. Par ailleurs, le militaire qu’il est n’est pas du genre à capituler. Cette renonciation à son âge très avancé sonne un peu comme une retraite, dans le sens martial du terme. De son côté, son épouse reste au boulot et elle a tenu à assurer le duc de tout son soutien. Ouf !


Philip ? Un père très sévère !

Philip d’Edimbourg a régné sans partage sur l’éducation de ses enfants et du futur roi.

Le prince Philip a toujours jugé Charles son fils aîné trop sensible, indolent ou manquant de discipline. Le duc d’Edimbourg est un prince de l’ancienne école et il ne supporte rien de moins que les hommes qui se laissent aller à écouter les échos de leurs questionnements intimes. C’est selon lui la marque d’un narcissisme inutile. Pour ne rien arranger, Charles cultive un tempérament artiste qui passe mal auprès de ses parents.

Au physique, Charles n’est pas ce qu’on appelle un playboy. Les caricaturistes se moquent de ses grandes oreilles et de sa maladresse en public. On le juge sans charisme et manquant d’intelligence. Ce portrait est loin d’être exact et ne rend pas justice à un prince qui possède une authentique personnalité que viennent assombrir quelques zones d’ombre. Heureusement, il peut compter sur la présence rassurante de son parrain, Lord Mountbatten dont il se sent très proche... et qui devient même un père de substitution. Sa mort dans un attentat de l’IRA en 1979 constituera un des plus drames les plus terribles vécus par le prince. Le temps va adoucir les choses mais entre Philip et son fils Charles, il y a toujours eu beaucoup d’incompréhension. Une relation compliquée qui explique d’autres problèmes familiaux.


Le prince Philip la gaffe fait toujours très fort

Le duc a toujours multiplié les dérapages.

Vous connaissez la devise officieuse de la couronne britannique. Pour ceux qui ne parleraient pas la langue de Shakespeare, on peut traduire ça plus ou moins par " règne et ferme-la ! " Et pourtant, il y en aurait des choses à raconter sur la reine Elizabeth II et son très cher époux, le prince Philip. Commençons par reconnaître des tas de circonstances atténuantes à cet homme qui n’a pas connu une vie facile. C’est vrai, avouez que rester toujours au second rang quand on est un authentique macho, il y a de quoi perdre patience et commettre quelques gaffes !


Il n’a jamais caché ses opinions conservatrices et n’hésite pas à dire ce qu’il pense en public. Et tant pis d’ailleurs s’il gaffe, comme ce jour où il avait demandé à un moniteur d’auto-école écossais : " Comment faites-vous pour empêcher les autochtones de boire pendant suffisamment longtemps pour qu’il passe leur permis ? " Classe, non ? Il a aussi demandé à des étudiants britanniques en Chine s’ils ne risquaient pas d’avoir les yeux bridés ou encore à un chef d’état africain habillé en tenue traditionnelle pourquoi il avait revêtu une chemise de nuit. Et Elizabeth ? Elle ne dit rien... on murmure même qu’elle a toujours trouvé son époux très spirituel. Chacun son sens de l’humour.


Philip et Elizabeth : une belle histoire d’amour ?

En 1939, le roi George VI, la reine Elizabeth et ses filles visitent le collège naval de Dartmouth.

Lilibeth est encore jeune mais elle tombe instantanément sous le charme de ce jeune homme au physique d’Apollon qu’on lui présente comme un lointain cousin. Dès lors, le jeune homme occupe les pensées de la fille aînée du roi. Elle le trouve beau, doué, sportif, drôle... bref, elle le voit avec les yeux de l’amour. La relation se bâtit petit à petit. Il faut dire que la guerre est là et qu’il ne faut pas brusquer les choses. Flegme britannique oblige... En tout cas, le portrait de Philip se trouve bientôt sur la table de nuit d’Elizabeth.

Né en 1920 à Corfou, il se présente comme un prince grec à la rigueur toute germanique. Dès son plus jeune âge, il connaît l’exil. Il voyage de France en Angleterre, puis en Allemagne avant de revenir en Angleterre. Du côté du roi et de la reine, le cas du prince est passé au peigne fin. Il apparaît comme un candidat intéressant, au profil européen et de bonne naissance. Il est certes sans le sou mais il n’en sera que plus redevable envers la couronne qui va l’accueillir. En réalité le roi George VI est loin d’être favorable à l’idée de cette romance. Mais il doit faire face à sa femme et à ses filles qui finissent par le convaincre. Philippe de Grèce devient citoyen britannique en 1947 alors que ses fiançailles viennent d’être annoncées. À l’époque, le rationnement est de mise et la cérémonie doit être simple et sobre... Mais nous sommes en Grande-Bretagne, et un minimum de decorum est toujours garanti. On raconte que deux millions de personnes assisteront au mariage !

Il faut savoir que ce pauvre Philip va devoir ronger longtemps son frein... Le roi refuse de lui accorder la dignité de prince et il va devoir se contenter du titre de duc d’Edimbourg... C’est un retour en arrière pour un jeune homme qui est quand même né prince ! Il devra attendre dix ans pour recevoir de sa femme le rang d’altesse royale. Philipe doit beaucoup insister pour recevoir un commandement à la mer et quand il finit par obtenir ce qu’il veut, son bonheur sera de courte durée. En 1952, le couple apprend la mort du roi et voilà que Lilibeth devient Elizabeth II, reine du Royaume-Uni. C’en est fini de la relative liberté de Philip.


Quand Philip d’Edimbourg trompait Elizabeth II

Il y a eu pas mal d’accrocs dans le contrat matrimonial royal.

Les choses commencent très vite à devenir difficiles pour le couple. Philip s’ennuie ferme. On le somme de s’occuper des affaires privées de la famille et de l’éducation des enfants. Mais ce rôle de papa poule n’est pas fait pour lui... En 1956, il disparaît six mois... On raconte que le prince multiplie les aventures, entretient des maîtresses mais Elizabeth s’en tient à un silence de bon aloi. Il fait des virées très arrosées avec ses amis Peter Ustinov et David Niven à Londres et apprécie particulièrement la compagnie des artistes de cabaret. Le duc d’Edimbourg est un coureur mais il retrouve toujours le chemin de la maison... avant qu’il ne soit trop tard !

Mais voilà, la reine garde les yeux de l’amour pour celui qui reste son bel Apollon grec. Comme dans beaucoup de couples, le temps a fini par arranger les choses et ils se sont retrouvés. On est bien loin des histoires sulfureuses de la princesse Margaret... Elizabeth va jusqu’à lui pardonner ses célèbres gaffes aux relents souvent racistes. Elle lui pardonne aussi ses rapports difficiles avec ses enfants et surtout avec Charles qui se révèle être un garçon sensible, tout son contraire. Etrangement, ce couple très mal assorti a franchi le temps au point de devenir un symbole de l’amour qui dure. D’ailleurs, Philip fait toujours attention de demeurer un pas derrière sa très gracieuse épouse...

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