Accueil Actu

Dossier royal: quand les princes divorcent

Ils font partie du gotha, sont divorcés et heureux.

Après le divorce-buzz de Louis et Tessy, les choses s’arrangent au Luxembourg.

Retour sur la séparation qui a marqué le début de l’année royale 2017. On avait présenté leur histoire comme la plus romantique du gotha. Et pourtant, Louis et Tessy ont décidé de se séparer, même si aujourd’hui, ils ont trouvé un accord pour préserver l’intérêt des enfants. Après l’annonce de son divorce, la princesse avait tenu à réagir dans un communiqué : "Je suis très triste de confirmer que Louis et moi allons divorcer après être restés ensemble pendant 12 ans". Elle rappelait qu’ils resteraient "toujours unis par leur condition de parents" et leur "deux précieux garçons". Avec beaucoup de pudeur, la jeune femme a demandé que l’on respecte sa vie privée et celle de ses enfants mais tire les conséquences de la situation : "Il est extrêmement triste pour nous deux de constater que nous devrons chacun faire notre route de notre côté".

Le troisième fils du grand-duc Henri et de la grande-duchesse Maria Teresa avait défrayé la chronique en bousculant les conventions de la très traditionnelle cour luxembourgeoise. Il avait rencontré Tessy Antony, engagée dans l’armée luxembourgeoise, et l’on avait appris, non sans surprise, la grossesse de la jeune femme. Il s’en était suivi un mariage peu conventionnel de jeunes parents de vingt ans. Inutile de préciser que le choix de Louis avait fait grincer pas mal de dents. Après avoir tenu à l’écart la jeune épousée, les souverains Henri et Maria-Teresa avaient fini par adopter Tessy en métamorphosant la bergère en une altesse princière. Le couple avait poursuivi de brillants cursus universitaires et la famille s’était agrandie avec la naissance de Noah après celle de Gabriel. L’échec de leur mariage après dix ans de vie commune replace le divorce au cœur de l’actualité princière… qu’en est-il des autres maisons royales à travers l’Europe ?


Divorces à l’anglaise

La question du divorce reste délicate au palais.

Bien sûr, ce n’est pas la première fois qu’une séparation officielle survient dans une cour mais il faut reconnaître que le sujet reste largement tabou. Il a jeté une ombre sur le long règne de la reine Elizabeth, les Windsor remportant la palme des divorces au sein du gotha. The Queen a été obligée de gérer celui de sa sœur Margaret avec le comte Snowdon en 1978 mais ce n’était qu’un hors-d’œuvre des bisbilles conjugales qui allaient empoisonner la vie de la famille royale. Après les infidélités supposées de Margaret, il a fallu compter avec le caractère bien trempé de la princesse royale, la princesse Anne qui divorce en 1992 de son époux le capitaine Mark Phillips après la découverte d’une relation extra-conjugale.

Quatre ans plus, tard, le divorce de Charles et Diana fait trembler l’institution royale sur ses bases. La même année, c’est au tour du prince Andrew et de son épouse la flamboyante (et ingérable) Fergie de mettre fin à leur mariage. Une véritable épidémie de ruptures, du jamais vu à la cour où l’on avait coutume de maintenir les apparences, même si l’on faisait depuis longtemps chambre à part! Aujourd’hui, la nouvelle génération semble plus à l’abri des échecs conjugaux. Pourquoi ? A l’instar de William et Kate, les princes ont pris le temps d’apprendre à vivre ensemble avant de se passer la bague au doigt. Bref… à faire comme tout le monde !



Chez les princes aussi, les familles recomposées ont la cote

En Europe, les divorces princiers se multiplient.

En Espagne, l’infante Elena sœur du roi Felipe VI se résout, la mort dans l’âme, au divorce qui est prononcé en 2010. Dans la foulée, son ex-époux le très snob Jaime de Marichalar devient un paria de la famille royale. Au Danemark, l’annonce du divorce du prince Joachim et de son épouse la princesse Alexandra (née Manley) cause un scandale de portée nationale. On chuchote que la jeune femme n’en pouvait plus du comportement volage de son époux. Aujourd’hui titrée comtesse de Frederiksborg, elle mène une vie très discrète et n’apparaît sur le devant de la scène que dans des circonstances familiales liés aux enfants royaux. Dans le royaume voisin de Norvège, l’annonce du divorce de la princesse Martha-Louise avec son époux Ari Behn consacre la fin de l’histoire d’amour improbable de la princesse qui parle aux anges avec son écrivain maudit qui étale son mal être dans les pages des magazines. Dans les monarchies protestantes du nord de l’Europe, le divorce passe toujours mieux que dans les couronnes catholiques encore très conservatrices sur cette question.



Divorces à la monégasque

Sur le rocher, on se sépare depuis longtemps.

A Monaco aussi, les divorces ont fait le buzz, avant même que le mot ne soit inventé. La séparation de Caroline et de Philippe Junot, puis celles de Stéphanie avec Daniel Ducruet et Adans Lopez Peres jalonnent la vie sentimentale des Grimaldi. Chaque fois, les mêmes explications reviennent : les échecs sentimentaux ne sont que les conséquences logiques de mariages incongrus. Les plus conservateurs ont beau jeu aujourd’hui de dire que le mariage luxembourgeois était, dès le début, voué à l’échec. Comme si des unions que l’on qualifiait jadis d’inégales portaient en elles la promesse de leur naufrage. Mais c’est oublier un peu vite qu’une ancienne présentatrice du journal télévisé est reine d’Espagne et que la fille de commerçants ayant fait fortune en vendant des articles de fête sur internet sera un jour reine d’Angleterre. Et si les altesses connaissaient tout simplement les mêmes soucis que Monsieur et Madame tout le monde : les aléas de la vie de couple ?



Et en Belgique, pas de divorce ?

Notre pays échappe au phénomène.

A la cour de Belgique, on ne divorce pas ! Et même si l’on cite souvent des cas de (presque) séparations, nos princes ne sont jamais allés jusqu’au bout. L’exemple le plus connu reste bien celui d’Albert et Paola.

À la fin des années soixante, entre Albert et Paola, l’éloignement s’était creusé à mesure que les années avaient passé. La princesse n’avait pas réussi à oublier son Italie natale, éprouvant des difficultés à comprendre le pays qu’elle avait pourtant choisi d’adopter. Les journalistes rapportaient ses sautes d’humeur et ses maladresses peu diplomatiques (comme ce jour où l’entrée de la basilique Saint-Pierre lui fut refusée car elle portait une jupe trop courte pour le strict protocole du Vatican !). Ensuite étaient nées les rumeurs d’infidélité, le murmure de ces hommes vus en compagnie de la princesse et le charme de ces femmes auxquelles Albert ne semblait pas demeurer insensible. On parlerait aujourd’hui de crise de couple, une crise grave qui aurait pu déboucher sur une séparation. Mais c’était compter sans la présence de Baudouin et Fabiola et surtout sans le rôle qui serait un jour dévolu au fils aîné des princes de Liège. Le couple royal s’impliqua personnellement pour ramener l’harmonie au sein du couple de Liège et aujourd’hui, nul n’ignore que la religion a joué un grand rôle dans la quête de cette harmonie retrouvée. Mais au-delà de ces aides extérieures, il y avait aussi la volonté d’un homme. Au fond de lui-même, Albert aurait vécu comme un terrible échec la faillite de son couple, lui qui avait toujours cherché à créer un modèle familial qui lui avait tellement manqué pendant son enfance. Le prince est un homme pragmatique et il ne fait aucun doute qu’il aurait pu surmonter l’épreuve d’une séparation définitive. Mais la blessure qui se serait ouverte l’aurait assurément fait souffrir pendant tout le reste de sa vie. Aujourd’hui, Albert et Paola partagent une complicité totale, comme s’ils avaient connu deux mariages : celui de la jeunesse et du manque d’expérience et celui de l’âge et de la maturité.

Par Patrick Weber
Chroniqueur royal RTL

À la une

Sélectionné pour vous