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Dossier royal: une fête du roi, oui mais pourquoi?

Chaque année en Belgique, on célèbre la fête du Roi le 15 novembre. Et pourtant, beaucoup continuent à parler de fête de la Dynastie.

Alors, d’où vient cette confusion. Et qui a tort et qui a raison ? Un petit flashback s’impose. Nous sommes en 1866. Léopold II vient de monter sur le trône et l’on décide de créer une nouvelle fête pour honorer le Roi. Le choix se porte sur le 15 novembre, jour de la Saint Léopold dans le calendrier germanique. La fête du Roi est née ! A noter, il n’existe pas encore de fête nationale et le jeune pays veut se donner des rendez-vous pour célébrer la nation et son souverain.


Tout change sous le règne d’Albert !

Sous le règne d’Albert Ier, on décide de célébrer la fête du Roi le jour de la Sainte Albert … ce sera donc le 26 novembre. A la mort de la mère du roi (la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen) en 1912, le souverain décide de reprendre la date du 15 novembre. Ce sera donc un jour symbolique qui demeurera inchangée jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. Tout doucement, l’idée que le 15 novembre sera la date retenue pour célébrer tous les souverains de la dynastie s’impose.


Comment célébrer la fête du Roi… sans Roi ?

En Belgique, la régence complique la fête du Roi. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le roi Léopold III vit en exil en Suisse. C’est son frère, le prince Charles qui a été nommé régent et qui exerce les prérogatives royales. Très vite, une question se pose : comment célébrer la fête du Roi quand le Roi n’est pas en Belgique et qu’une partie de l’opinion publique s’oppose à son retour ?

Comme souvent en Belgique, un compromis finit par être trouvé. On conservera la date et l’idée de la fête mais elle change de nom et devient la fête de la Dynastie ! Une manière évidente de démontrer qu’on ne célèbre pas un souverain absent et contesté mais que l’on rend hommage à tous les membres de la dynastie.


Le roi Baudouin a rétabli sa fête

Il faudra attendre 1953, trois ans après l’accession au trône du nouveau souverain Baudouin, pour que la fête retrouve son nom de fête du Roi. Une décision qui illustre la volonté du nouveau Roi de revenir aux anciennes pratiques. Certains y voient un geste discret et élégant à l’attention de son père, le roi détrôné, tout en évoquant son propre règne. Le geste (aux accents politiques) est habile ! Il ne sera plus remis en question sous les règnes successifs. 

Depuis lors, ceux qui parlent de fête de la Dynastie se trompent. Mais ils évoquent, peut-être sans le savoir, le souvenir de la période de la régence.


La fête du Roi… et de toute sa famille !

Même si beaucoup ont oublié que si la fête du Roi a été créée sous Léopold II, en l’honneur de la Saint-Léopold, elle est toujours célébrée, un siècle et demi plus tard, sous le règne du roi Philippe.

Et cela tombe bien puisque le 15 novembre est également jour de la Saint Albert dans le calendrier général… une manière (involontaire) de rendre hommage aux deux rois Albert de la dynastie.

Avant, la fête se limitait à un Te Deum dans la cathédrale des Saints Michel-et-Gudule. La cérémonie se poursuit mais elle et devenue œcuménique. Le Palais de la Nation accueille aussi une cérémonie civile pour rendre hommage au souverain. La quasi-totalité de la famille royale assiste à ce rendez-vous (peut-être le plus important pour la dynastie !)… ce qui permet même de retrouver le roi Albert II, d’ordinaire très discrets lors des événements officiels. A noter et rappeler, le Roi et la Reine n’assistent pas à l’hommage qui leur est rendu. Nul ne sait ce qu’ils font pendant que les autres célèbrent leur fête.

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