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Elizabeth II n'aurait jamais fait ça: l'attitude de Charles III donne des indices sur le roi qu'il sera

Suite au décès d'Elizabeth II, son fils a pris la relève en tant que nouveau souverain. Mais quel type de roi sera Charles III? Son comportement lors du bain de foule devant Buckingham, ses choix, ou encore son attitude lors de sa proclamation, donnent quelques indices. L'historien et expert des monarchies Christian Cannuyer a partagé son analyse dans le RTL INFO 19H ce dimanche. Il a été interrogé par notre journaliste Salima Belabbas.

Salima Belabbas: Il s'est passé beaucoup de choses avec la proclamation de Charles. On a vu des images qu'on n'avait pas l'habitude de voir. Charles très familier, qui se laisse embrasser par des personnes dans la foule. Il est en train d'endosser le rôle?

Christian Cannuyer: Il y a deux choses. On avait toujours cru que Charles prendrait le nom de George VII. Or il a gardé son nom de Charles. Probablement jugeant qu'après autant d'années en tant que prince de Galles, il fallait conserver cette identité, qui lui a donné de beaucoup fréquenter le peuple anglais, notamment au travers de ses œuvres de charité. On a vu cette image étonnante, effectivement. Charles que l'on disait peu populaire, mais accueilli par une foule marquant une affection très forte, et acceptant d'être embrassé, ce que n'aurait jamais fait évidemment sa maman.

 

Salima Belabbas: Il pourrait nous étonner vous pensez?

Christian Cannuyer: Je pense qu'il va nous étonner. On a tout de suite perçu, lors de sa déclaration d'investiture, la solidité intellectuelle, la fermeté, la très belle voix, la diction parfaite de ce nouveau roi, ce qui n'était pas tout à fait le cas de sa maman, qui était moins à l'aise devant les caméras. Et aussi une certaine fermeté dans l'attitude. Vous l'avez vu quand il était un peu agacé par le plumier, l'écritoire qui se trouvait devant lui et qui l'empêchait de bien signer les documents. C'est avec un certain geste qu'il a demandé qu'on l'évacue. Oui, je pense que le style sera différent.

Salima Belabbas: On va assister à une semaine d'hommages avec des funérailles d'Etat. Un moment historique. Est-ce que ça pourrait donner un regain de popularité à la monarchie britannique?

Christian Cannuyer: Je le pense. En tout cas, c'est révélateur que cette popularité, elle est bien là. Il y a des hauts et des bas. Il y a des anicroches parfois. Mais ce moment-ci est extrêmement fédérateur. Vous savez, les historiens des monarchies soulignent toujours qu'il y a deux corps du roi. Il y a le corps physique, aujourd'hui la dépouille d'Elizabeth. Mais il y a le corps institutionnel, c'est Charles, le nouveau roi. La reine est morte, immédiatement il devient le nouveau roi. Et on voit très bien quelle est la puissance fédératrice de cette institution. Et notamment le fait que les Britanniques ont pu revoir William et Harry, ensemble, unis, devant le château de Windsor, en l'honneur de leur grand-mère. C'est révélateur de cette puissance fédératrice, pacificatrice de la monarchie, qui assure la continuité.

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