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Juan Carlos appuyé sur des béquille lors d'une cérémonie militaire

Le roi d'Espagne Juan Carlos, appuyé sur des béquilles, a présidé lundi la cérémonie de la Pâque militaire au Palais Royal de Madrid, sortant pour la première fois en public de sa résidence de la Zarzuela depuis une opération en novembre.

Dimanche, le souverain avait fêté ses 76 ans, en ce début d'année très délicat pour la monarchie : non seulement la popularité de Juan Carlos est en chute, dans un nouveau sondage, mais un juge des Baléares s'apprête à décider s'il inculpe ou non l'infante Cristina, fille cadette du roi, dans l'enquête pour corruption visant son époux. En uniforme militaire, marchant à l'aide de béquilles, le roi, accompagné de la reine Sofia et du couple princier Felipe et Letizia, a salué lundi devant le Palais Royal les représentants du gouvernement, avant de prendre place dans la grande salle d'apparat pour les discours. Cette tradition de la Pâque militaire remonte au 6 janvier 1782, lorsque le roi Charles III avait ainsi célébré la prise de la ville de Mahon, aux Baléares, alors occupée par les troupes britanniques. Mais cette année, comme déjà l'an dernier, la cérémonie avait été raccourcie en raison des difficultés du roi à se déplacer, plusieurs opérations de la hanche l'obligeant depuis plus d'un an à s'appuyer sur des béquilles. Le 21 novembre, Juan Carlos a subi une nouvelle opération en vue de la pose d'une prothèse à la hanche gauche, à la suite d'un infection qui s'était déclarée pendant l'été : c'était sa neuvième opération depuis mai 2010. Ces ennuis de santé s'ajoutent à plusieurs scandales pour ternir l'image du roi. Selon un sondage dont les résultats ont été reproduits dimanche par le journal de centre droit El Mundo, 62% des Espagnols souhaitent désormais qu'il abdique et à peine un sur deux (49,9%) soutient aujourd'hui la monarchie. En revanche, d'après ce sondage, 66% des personnes interrogées ont une opinion "bonne ou très bonne" du prince Felipe, âgé de 45 ans, et 57% pensent qu'il serait à même de redorer l'image de la monarchie. Mais Juan Carlos a toujours exclu d'abdiquer. "Je veux vous exprimer, en tant que roi d'Espagne, ma détermination à poursuivre l'exercice fidèle du mandat et des compétences que m'attribue l'ordre constitutionnel", a-t-il répété le 24 décembre dans son discours de Noël. Une nouvelle tempête pourrait s'abattre dans les prochains jours sur la Famille royale : le juge José Castro, du tribunal de Palma de Majorque, doit annoncer s'il décide ou non de mettre en examen l'infante Cristina pour fraude fiscale et blanchiment d'argent. Son époux, Iñaki Urdangarin, un ancien champion olympique de handball reconverti dans les affaires, est soupçonné d'avoir détourné avec son ex-associé 6,1 millions d'euros d'argent public via une société à but non lucratif, l'institut Noos, qu'il a présidé entre 2004 et 2006. Samedi, le chef de la Maison royale, Rafael Spottorno, a qualifié de "martyre" cette longue enquête, ouverte en 2010. L'instruction "est ouverte depuis trois longues années", a remarqué Rafael Spottorno dans un entretien avec la télévision publique TVE. "La seule chose que nous demandons, c'est qu'elle s'achève rapidement (...) J'ai déjà dit en d'autres occasions que, pour nous, cette affaire ressemblait à un martyre", a-t-il ajouté.

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