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Fanny Agostini révèle être à l'origine de la plainte pour agression sexuelle contre Jean-Jacques Bourdin: "Est-ce que les femmes doivent supporter ça ?"

Accusé de tentative d'agression sexuelle, le journaliste Jean-Jacques Bourdin n'est plus à l'antenne de RMC ni de BFM TV. Il aurait tenté d'embrasser de force une collègue lors d'un voyage professionnel en Corse en 2013.

Cette collègue en question est sortie du silence et a révélé être à l'origine de la plainte auprès de Mediapart, qui a enquêté sur ce dossier. Il s'agit de Fanny Agostini, alors présentatrice de la météo sur la chaîne. Elle a décidé de sortir du silence et de porter plainte récemment, en écoutant l'interview de Nicolas Hulot, accusé de plusieurs agressions, réalisée par Jean-Jacques Bourdin : "Il a été super complaisant, on avait l'impression qu'il compatissait, ça m'a fait serrer les dents", a-t-elle expliqué.

Cela l'a amenée à réfléchir : "Est-ce que c'est normal ce que j'ai vécu ? Est-ce que les femmes doivent supporter ça ?", s'est-elle interrogée. Elle a donc, début janvier, décidé d'aller porter plainte.

Une altercation à ses débuts

Elle raconte d'abors à Mediapart l'humiliation qu'elle a subie à son arrivée à RMC. Lors de son tout premier passage à l'écran pour la météo et l'info trafic, il avait très dur avec elle. "Juste avant de prendre l'antenne, il m'a arraché ma feuille, en disant qu'il n'y avait pas de notes chez lui. Evidemment, je n'avais pas appris le bulletin par coeur, j'étais complètement démunie, je me suis mise à bredouiller et inventer des températures. Quand la pub est arrivée, il a crié dans la rédaction : 'Elle est nulle ! Je ne veux plus d'elle chez moi !'"

Il m'a attirée vers lui brusquement

Elle était en pleurs mais reste. Et lorsqu'on lui demande, peu de temps après, de faire un déplacement professionnel avec lui, elle accepte de "faire la paix" avant de partir.

Elle raconte la tentative d'agression dont elle aurait été victime à la piscine de l'hôtel où Jean-Jacques Bourdin l'aurait rejointe.

"Il s'est mis à nager parallèlement à moi, tout en commençant à me faire des compliments, me dire que j'avais changé, qu'il ne me voyait pas comme ça. J'étais hyper mal à l'aise, l'estomac serré", raconte-t-elle. C'est l'a qu'il aurait tenté un rapprochement forcé.

"Il pouvait faire et défaire des carrières"

 "Il m'a attirée vers lui brusquement", poursuit-elle. Il aurait alors tenté de l'embrasser "à plusieurs reprises", avant de lui lancer : "J'obtiens toujours ce que je veux". "Une phrase qui a ponctué mes cauchemars pendant des années", ajoute-t-elle.  

Par peur de perdre sa place, Fanny Agostini choisit de se taire. "Il pouvait faire et défaire des carrières", explique-t-elle.  

À leur retour à Paris, il lui aurait envoyé des messages insistants à plusieurs reprises entre septembre 2014 et le printemps 2015: "Tu me tentes tous les matins… J'aime ton regard", lui aurait-il écrit par mail (message que Mediapart s'est procuré). Un collègue travaillant à la rédaction de RTC témoigne anonymement auprès de Mediapart, révélant avoir remarquer quelque chose : "À plusieurs reprises, Jean-Jacques lui a demandé quand ils allaient dîner ensemble, quand ils allaient se retrouver après le boulot, lui a glissé des petits papiers… Elle avait beau dire 'Non, non, non', il revenait à la charge. C'était répété et insistant", a-t-il déclaré.

Jean-Jacques Bourdin quant à lui nie toute tentative d'agression sexuelle.

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