François Pirette : « Messmer est impressionnant » (INTERVIEW)

Pourquoi avoir choisi de faire venir le fascinateur Messmer dans votre spectacle Les gens d’en bas ?

Ça faisait un moment que j’étais intrigué par ce personnage. Il a commencé au Québec, il arrive en Europe pour des représentations. J’ai eu très envie de lui proposer de venir pour une première représentation en Belgique. Il est plus surprenant que je l’espérais, il nous a conquis.

Je considère sa visite comme un must. C’est difficile de convaincre quelqu’un dans ce domaine de faire un show de variété, surtout en Belgique. Je l’ai invité, il s’est renseigné sur mon compte et a accepté, j’en suis ravi.

Étiez-vous un peu sceptique face à ce qu’il fait ?

Je ne l’étais plus, disons. Son producteur en Europe est un ami et il m’a certifié que le talent de Messmer était authentique. J’étais curieux, ça oui. Il y a une honnêteté, ce n’est pas un animal de foire, ça ne fonctionne pas à tous les coups. Il y a de l’humilité dans sa démarche.

Il pratique son art depuis tellement d’années, sur tellement de gens et aussi bien dans des salles qu’à la télévision. S’il y a supercherie, ce serait super difficile à organiser, il serait une machine sans nom. C’est trop énorme.

Vous avez testé ? Qu’est-ce que ça fait ?

Oui, il a testé sur moi l’après-midi. J’espérais que ça puisse fonctionner, je voulais faire le show pour rester sincère dans la démarche. Malheureusement, je n’étais pas très réceptif, pas assez sensible pour que ça fonctionne en si peu de temps. J’ai quand même senti mes doigts réagir à une contrainte.

Il m’a aussi fait une manipulation dans le dos, il a réussi à me déséquilibrer sans me toucher. Je me suis senti partir en arrière contre mon gré, c’est troublant. Ce qui est fou, c’est qu’il a refait la même chose sur scène, je savais ce que c’était et j’ai eu la même réaction.

Je ne suis pas déçu que ça n’ait pas vraiment fonctionné sur moi, mais je pense que le stress, les textes que j’ai en tête pour le spectacle et tout le reste ont dû jouer. J’ai un show à faire et je n’arrive donc pas à m’abandonner. J’avais la tête très occupée par autre chose et donc pas assez de place pour me laisser gagner par… je ne sais pas quoi en fait, je ne sais pas ce que c’est.

Qu’est-ce que ça fait de voir tout le monde s’écrouler juste en un seul geste ?

J’étais inquiet, je ne le cache pas. C’est impressionnant. Je l’ai déjà vu à l’écran, mais quand on est juste à côté, c’est stupéfiant.

Ce qui m’impressionne le plus, c’est sa façon de manipuler le mental, plus que le physique. Faire dormir et tomber des gens, c’est bien, mais voir quelqu’un oublier quelque chose de banal, c’est autre chose.

Il a fait oublier à Stephan Van Bellinghen le chiffre 7, c’était inquiétant. J’étais à 50 centimètres et j’ai vu le regard paniqué de Stephan. Il se rendait compte qu’il y avait un dysfonctionnement dans sa tête. Messmer arrive à manipuler le mental, je ne sais pas comment, il doit y avoir quelque chose de rationnel, mais ça nous surprend. Mais s’il part en laissant le sujet dans cet état, tout retournera dans l’ordre, c’est passager.

C’est troublant pour nous qui sommes profanes. C’est une technique connue, maitrisée, mais pour nous c’est comme de la magie.

Est-ce que ça vous a donné des idées pour un sketch ?

Peut-être que oui, mais si je l’utilise maintenant alors que tout le monde ne le connait pas encore, ça ne marchera pas. Il faut un background pour que ça fonctionne. Maintenant, s’il devient connu de tous, ce qui arrivera, j’en suis sûr, je pourrai rebondir là-dessus.

J’ai hâte de voir son spectacle car je ne l’ai pas encore vécu.

Retrouvez Messmer le fascinateur dans Les gens d'en bas, ce dimanche à 20h45 sur RTL TVI.