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Duel de feux d'artifices, échauffourées et trois blessés! Le premier derby de Berlin entre l'Union et le Hertha en novembre avait été chaud en tribunes. Le retour vendredi (20h30/18h30 GMT) à huis clos, dans le silence du gigantesque stade Olympique, aura une tout autre tonalité.
Pour la première depuis l'accession de l'Union en Bundesliga, les ultras des deux camps n'avaient pas lésiné: l'arbitre avait dû interrompre la partie plus de six minutes après le déclenchement de centaines d'engins pyrotechniques, dans le petit et pittoresque stade de la Alte Försterei ("La Veille Maison Forestière").
En fin de match, des supporteurs du Hertha avaient répondu aux provocations en tirant des fusées d'artifice vers les bancs de touche et les tribunes de l'Union. La police avait interpellé 25 personnes impliquées dans des bagarres. L'Union s'était finalement imposée 1-0, sur pénalty à la 87e minute.
"Nous n'avons pas oublié cette sortie à la Alte Försterei", reconnaît le manager du Hertha Michael Preetz, "c'était une journée noire. Maintenant nous avons une chance de faire un peu oublier tout ça".
"Les conditions sont complètement différentes, c'est un autre derby", a renchéri l'entraîneur du Hertha Bruno Labbadia, qui n'était pas en poste en novembre.
- "Big City Club" -
Un autre football aussi! Au temps du coronavirus, ce n'est plus le comportement des fans qu'autorités et médias vont scruter, mais celui des joueurs, pour vérifier s'ils respectent les distances de sécurité sanitaire lors des célébrations des buts...
Pour la reprise de la Bundesliga le week-end dernier, le Hertha s'est retrouvé sous le feu des critiques parce que son attaquant belge Dedryck Boyata avait embrassé sur la joue son coéquipier Marko Grujic, après le premier de leurs trois buts à l'extérieur à Hoffenheim (3-0). Quelques jours plus tôt, Salomon Kalou avait été suspendu par le club pour avoir diffusé une vidéo où on le voyait serrer les mains de ses équipiers dans le vestiaire.
La Ligue allemande n'a pas sanctionné, mais elle insiste sur le devoir d'exemplarité des stars du championnat. L'objectif: diffuser le bon message à l'heure où les mesures de distanciation sociales sont encore en vigueur dans le pays.
Au classement, les deux clubs sont au coude à coude au milieu du tableau, le Hertha 11e avec 31 points et l'Union 12e à une longueur. Mais si l'Union sourit, le Hertha fait grise mine.
Après un démarrage difficile en août-septembre pour ses premiers pas en première division, l'Union a trouvé son rythme et semble en position d'assurer son maintien, malgré la défaite 2-0 à domicile dimanche dernier contre le Bayern Munich.
Au Hertha en revanche, où les dirigeants ambitionnent de se positionner comme un "Big City Club" (le club d'une grande ville), la saison a été un cauchemar. Labbadia est le quatrième coach à prendre place sur le banc depuis août. Et le désastreux épisode Jürgen Klinsmann a laissé des traces. Recruté fin novembre pour faire franchir un palier au club, l'ancien sélectionneur national a claqué la porte 76 jours après son arrivée, accusant ses dirigeants de ne pas lui laisser assez d'autonomie.