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Atlético Madrid: le cas Griezmann éclipse l'approche de la finale

La finale d'Europa League au second plan: à une semaine du rendez-vous contre Marseille, l'Atlético Madrid a vécu mercredi une étrange journée de portes ouvertes à la presse, avec l'avenir d'Antoine Griezmann sur toutes les lèvres... et presque pas un mot sur le match.

Le club "colchonero" n'avait vraiment pas besoin de ça avant la rencontre la plus importante de sa saison mercredi prochain à Lyon, où l'"Atleti" briguera un troisième trophée en C3 après 2010 et 2012.

Dans la salle de presse flambant neuve du stade Metropolitano, les questions se sont multipliées sur Griezmann, sur fond de rumeurs grandissantes autour d'un versement prochain de sa clause libératoire par le FC Barcelone (100 M EUR).

Comment va Griezmann ? Griezmann va-t-il partir ? Pouvez-vous convaincre Griezmann de rester ?

Le premier à s'y coller, le capitaine Gabi, tente de calmer le jeu devant la centaine de journalistes présents... presque tous espagnols: "Antoine est pour nous un joueur très important, il pourrait jouer dans n'importe quelle équipe au monde. Mais nous pensons surtout à la finale."

- "Il est devenu peu cher" -

Nouvelle question, nouvelle salve de propos lancinants: "Ce sont des choses que nous ne pouvons pas contrôler. La seule manière de l'aider est qu'il se sente bien avec nous et notre seule responsabilité est qu'il ait un bon rendement. Ensuite, on verra ce que sera l'avenir de Griezmann", dit l'expérimenté milieu de terrain.

Il faut dire que le cas "Grizi" monopolise les gros titres de la presse espagnole cette semaine alors que la Liga est déjà pliée en faveur du Barça et que les finales d'Europa League (16 mai) et de Ligue des champions (Real Madrid-Liverpool, 26 mai) sont encore loin à l'horizon.

Lundi, le président du Barça Josep Maria Bartomeu confirmait des contacts avec l'entourage du joueur. Mardi, les médias espagnols faisaient état de la volonté du club catalan de verser le montant de la clause, désir transmis à l'Atlético. Lequel n'est officiellement pas vendeur d'un joueur prolongé l'été dernier jusqu'en 2022.

"Griezmann, aujourd'hui, n'est pas cher", soupire le latéral brésilien Filipe Luis. "Il est devenu peu cher pour le marché des transferts international et il le sera encore moins s'il gagne la finale", constate-t-il. "J'espère qu'on le verra heureux avec ce trophée et qu'il voudra rester."

Et les sept joueurs interrogés assurent tous en choeur que cette histoire ne les affecte pas, que tous les esprits sont tournés vers la finale de Lyon, la cinquième finale européenne en huit ans pour le club madrilène, qui reste sur deux échecs en Ligue des champions (2014, 2016).

- "Chaud bouillant" -

Que retenir, sur le plan du football ? Les joueurs de l'Atlético avancent leur "expérience" des finales, refusent le terme de "favori", dédramatisent le fait d'avoir un jour de repos de moins que Marseille avant le choc. Mais le nom de "Grizi" revient, encore et toujours.

Lors de l'entraînement ouvert aux médias sur la pelouse du stade, où Kevin Gameiro est absent, Griezmann (27 ans) promène sa nonchalance habituelle. Concentré, il participe aux ateliers dirigés par l'intraitable préparateur physique Oscar "El Profe" Ortega, avant d'ajuster avec gourmandise un tir du gauche vers la cage vide.

Et à la fin d'un exercice, on le voit se tourner vers Diego Costa et lui tirer la langue en poussant un râle moqueur. Insensible à la trentaine d'objectifs qui le mitraillent.

"Je le trouve à l'aise, concentré, chaud bouillant", a résumé l'attaquant hispano-brésilien. "La manière dont il se comporte dans le vestiaire, il est normal, je ne le trouve pas différent. Les joueurs qui le connaissent le trouvent super concentré, il a envie de gagner. Vraiment, il est heureux."

Mais Costa paraît soudain moins souriant à la quatrième question consécutive portant sur "Antoine".

"Au fait, moi sinon de mon côté, je vais bien, je suis heureux", rigole le ténébreux avant-centre, comme pour résumer l'absurdité de la journée.

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