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Bleus: autour du chef Deschamps, un encadrement resserré et soudé

"La qualité plutôt que la quantité", voilà le crédo du sélectionneur Didier Deschamps, chef étoilé d'un encadrement technique resserré où la compétence et la loyauté font office de ciment, avant l'Euro (11 juin-11 juillet) que les Bleus abordent parmi les favoris.

Depuis 2012, l'équipe de France tourne "avec un sélectionneur, un adjoint, un entraîneur des gardiens -- toujours les mêmes depuis le début -- et un préparateur physique; Cyril Moine est le troisième après Eric Bedouet et Grégory Dupont", résume Guy Stéphan.

Pourquoi faudrait-il changer une formule qui gagne? "Didier estime que le staff technique fonctionne bien comme ça. Les résultats en attestent", glisse à l'AFP l'adjoint, ancien complice du coach Deschamps à l'OM (2009-2012) avant de le suivre chez les Bleus.

Les deux hommes se connaissent depuis 2000 à une époque où Stéphan occupait déjà cette fonction de N.2 auprès de Roger Lemerre, sélectionneur d'une équipe de France dont "DD" était le capitaine emblématique.

- Confiance -

Désormais aux commandes des Bleus, le technicien basque a misé sur une petite équipe en laquelle il a toute confiance et où chacun connaît parfaitement son rôle, comme les limites à ne pas franchir.

L'Allemagne de Joachim Löw, championne du monde en 2014, possède "un staff qui est plus du double du nôtre", remarque Deschamps. "Si chacun a sa place et que ça fonctionne comme ça, pourquoi pas", mais "moi je préfère opter pour la qualité plutôt que la quantité", disait-il début mai à l'AFP.

Pour le patron des Bleus, ce noyau dur offre la sécurité et l'exigence nécessaires au plus haut-niveau. "Avec plus de personnes, cela fait des yeux et des oreilles en plus. Et peut-être un peu moins de responsabilisation", affirmait-il encore à cette occasion.

Longuement blessé au printemps, le milieu des Bleus Corentin Tolisso a apprécié ce fonctionnement: "En club, pour que l'information arrive, cela peut prendre du temps. Ici, ça va plus vite. Quand le kiné est au courant, il y a le docteur ensuite puis directement le coach. C'est un avantage", dit-il dans un entretien à l'AFP.

Au sein de l'encadrement, les responsabilités sont bien partagées, mais chacun livre son point de vue.

"+In fine+, c'est lui qui prend la décision. Mais ce que j'apprécie c'est qu'il écoute mes arguments et qu'il les prend en compte", expliquait Stéphan fin 2019 dans un entretien à l'AFP.

- "Bien dans ses baskets" -

Autour de ce binôme se sont greffés deux "historiques": Franck Raviot, l'entraîneur des gardiens arrivé au début de l'ère Laurent Blanc, en août 2010, et le médecin Franck Le Gall, présent dès l'entame du mandat de Deschamps. Cyril Moine, ancien préparateur physique de l'Algérie (2011-2014) et du Japon (2015-2018), a rejoint l'équipe en 2019.

"On sait comment fonctionner. On n'est pas toujours d'accord mais au moins on se le dit, et on peut se le dire correctement, être dans la contradiction positive", remarquait fin 2020 pour l'AFP le Dr Le Gall, pour qui la confiance est "le principe de base".

Pour le premier cercle de Deschamps, élargi par une quinzaine d'autres personnes (kinés, analystes vidéo, intendant, chef de presse...), l'expérience permet de montrer un visage soudé face à des joueurs toujours "très attentifs" aux comportements des uns et des autres.

"Ils regardent le staff, ils se disent: +Tiens aujourd'hui c'est calme à table, qu'est-ce qui se passe?+", décrypte Stéphan auprès de l'AFP. "S'ils voient qu'on dégage une sérénité, qu'il y a des éclats de rire comme c'est le cas très souvent, ça roule. Ça, c'est très important. Il y a 26 joueurs et 20 personnes dans le staff. Ce sont deux forces qui doivent aller vers le même objectif : gagner."

Pendant une compétition, il faut que le staff reste "bien dans ses baskets pour dégager une grosse sérénité, une grosse exigence et beaucoup d'ambition. Les trois sont importants", affirme l'adjoint de Deschamps.

Concrètement, "cela se traduit dans les actes et le comportement, verbal et non verbal, c'est-à-dire l'attitude, le regard, l'énergie qu'on peut dégager", assure le Breton. Dans un grand tournoi, chaque détail compte.

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