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Avec quatre victoires lors des neuf derniers tournois du Grand Chelem, Brooks Koepka, vainqueur dimanche du Championnat PGA pour la deuxième année consécutive, s'affirme comme la nouvelle terreur du golf mondial.
A 29 ans, Koepka est entré dans l'histoire de son sport, au terme d'une semaine où il a de nouveau écoeuré ses adversaires par la puissance et la longueur de ses coups.
Il est en effet devenu le premier double tenant du titre de deux tournois du Grand Chelem (Championnat PGA 2018 et 2019, US Open 2017 et 2018).
Le Floridien, qui, pour se changer les idées et échapper à la pression pendant les tournois du Grand Chelem, soulève de la fonte en salle de musculation, a collectionné d'autres records à Bethpage, près de New York.
Il a battu le record du parcours jeudi (63, -7), a bouclé le 2e tour avec un total de 128 (-12), sans précédent dans un tournoi du Grand Chelem, et comptait sept coups d'avance à l'issue du 3e tour, du jamais-vu dans l'histoire du Championnat PGA.
Enfin, il a rejoint quatre anciens vainqueurs de l'épreuve -- Hal Sutton (1983), Ray Floyd (1982), Jack Nicklaus (1971) et Bobby Nichols (1964)-- qui, comme lui, ont passé les quatre tours en tête.
- Quatre bogeys de suite -
Mais dimanche, il a bien failli perdre pied et laisser échapper la victoire au profit de son grand ami, Dustin Johnson.
Un scénario jugé improbable par la plupart des observateurs en début de journée, tant Koepka dominait son sujet et semble imperméable à la pression.
Gêné par la vent, beaucoup moins serein, il a laissé revenir Johnson à un coup en enchaînant quatre bogeys entre les trous N.11 et N.14.
Mais Johnson a perdu tout espoir avec deux bogeys sur les trous N.16 et 17.
Koepka a connu un dernière alerte sur le dernier trou en se perdant dans un bunker, mais il s'est tiré d'affaire avec sang-froid pour s'imposer avec un total de 272 (-8), soit deux coups de moins que son dauphin (274, -6).
"C'est peut-être la journée la plus stressante que j'ai jamais passé sur un parcours de golf dans toute ma carrière. Heureusement que cela s'est arrêté", a souligné Koepka qui va repasser à la première place du classement mondial, occupée jusqu'à présent par Johnson.
- "Des dollars à son effigie" -
"+DJ+ (Dustin Johnson, NDLR) m'a mis la pression, il a réussi un 4e tour incroyable. Il a fallu que je me batte jusqu'au bout", a-t-il ajouté.
"Ce titre a été difficile à aller chercher, c'est pour cela aussi que c'est la plus satisfaisante de mes quatre victoires en Grand Chelem. Je suis épuisé mentalement et physiquement", a admis Koepka.
"J'ai fait ce que je devais faire, je n'ai aucun regret, car Brooks était le plus fort", a reconnu Johnson qui collectionne les 2e places en Grand Chelem (British Open 2011, US Open 2011, Masters et Championnat PGA 2019).
Avant de devenir la nouvelle référence des greens, Koepka a eu un parcours atypique pour un joueur américain.
Il a fait ses gammes en Europe, sur le Challenge Tour, le circuit secondaire, en 2012 et 2013, avant de décrocher sa carte pour le circuit PGA en 2014.
Elu meilleur joueur de l'année en 2018, Koepka n'a pas le charisme de Tiger Woods, son modèle qui a fait entrer le golf dans l'ère de la préparation physique.
En début de semaine, il avait estimé que son palmarès méritait plus de respect: "Si tout autre joueur que moi avait remporté trois titres du Grand Chelem en moins de deux ans, on aurait sorti des dollars à son effigie", avait-il plaisanté, à moitié.
Mais son triomphe de Bethpage semble l'avoir apaisé: "Les deux dernières années ont été incroyables à vivre, cela a été très vite. C'est hallucinant de se dire que j'ai maintenant gagné quatre titres du Grand Chelem", a-t-il souri.