Partager:
Au lendemain de l'or européen conquis par Mélanie De Jesus Dos Santos, les gymnastes français Cyril Tommasone, aux arçons, et Coline Devillard, au saut, ont remporté deux médailles d'argent, samedi à Szczecin (Pologne). Une belle manière de s'illustrer à six mois des Mondiaux-2019 cruciaux dans la course à la qualification olympique.
Tant pour Tommasone (31 ans) que pour Devillard (18 ans), ce podium continental sonne comme un retour au premier plan.
Le premier, double médaillé mondial aux arçons (argent en 2011 et bronze en 2014), connaissait peu de réussite dans les principaux rendez-vous internationaux depuis sa place au pied du podium olympique en 2016 à Rio. Aux Championnats d'Europe 2017 et 2018, ainsi qu'aux Mondiaux-2017, il n'avait pas franchi le cap des qualifications. Aux Mondiaux-2018, il avait échoué à la dernière place de la finale (8e).
Mais huit ans après sa première - et unique - médaille continentale en individuel, déjà en argent, voilà Tommasone de retour sur le podium européen, seulement devancé par le champion olympique en titre, le Britannique Max Whitlock (14,800 contre 15,533). Opportun à un an des JO-2020.
"Le temps a passé. Cette médaille, je la voulais vraiment. Huit ans après, je démontre que le travail paie et me permet de rester dans la hiérarchie européenne", se réjouit le Lyonnais, désormais tourné vers l'épreuve par équipes des Mondiaux-2019, en octobre à Stuttgart, qui délivrera le gros des sésames pour les JO-2020.
Pour la gym masculine française, il s'agit de la première médaille individuelle internationale depuis 2015 (Aït Saït en argent aux anneaux).
- Pas de podium pour Aït Saïd -
Devillard, visage de la performante génération 2000 qui redonne des couleurs à la gym féminine tricolore, dans le sillage de De Jesus Dos Santos, revient elle à peine de blessure. Elle a renoué avec la compétition il y a moins d'un mois après une sérieuse blessure ligamentaire à une cheville survenue en septembre dernier.
Troisième des qualifications, celle qui s'était révélée en s'offrant la couronne de championne d'Europe du saut en 2017, a grappillé une place en finale, remportée d'une courte tête par la Russe Maria Paseka, vice-championne olympique en titre (14,450 contre 14,516).
Même "venue pour l'or", "c'est de bon augure pour la suite", s'est satisfait la jeune gymnaste.
Tommasone et Devillard apportent à l'équipe de France ses deuxième et troisième médailles de la compétition polonaise, après le sacre au concours général de "DJDS".
Samir Aït Saïd n'a lui pas connu une journée aussi heureuse. Trois ans après sa blessure choc aux JO-2016 (double fracture tibia-péroné), le spécialiste des anneaux, dont le début de saison a été largement perturbé par le décès de son père, ne s'est classé que sixième (14,733).
Les Bleus disposent de quatre dernières chances dimanche pour remplir l'objectif fédéral de quatre médailles, avec De Jesus Dos Santos au sol, spécialité dont elle est la championne sortante, et à la poutre, Marine Boyer (sol) et Lorette Charpy (poutre).
Carton plein ou presque de la Russie lors de la première moitié des finales par agrès samedi : ses gymnastes ont raflé quatre des cinq titres en jeu, au sol avec Artur Dalaloyan, aux anneaux avec Denis Abliazin, aux barres asymétriques avec Anastasiia Iliankova et au saut avec Paseka. Ajoutez-y une médaille d'argent et deux en bronze, et sept des quinze récompenses du jour sont tombées dans son escarcelle.