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Deux internationaux français et deux champions du monde des moins de 20 ans: la formation du LOU pointe de plus en plus le bout de son nez au plus haut niveau, grâce aux résultats d'un club qui veut aller encore plus loin.
Pierre-Louis Barassi qui s'affale dans l'en-but après une percée du demi de mêlée Baptiste Couilloud: comme un symbole, samedi dernier contre Montpellier (21-16), deux jeunes pousses locales ont été à la conclusion du premier essai de Lyon, qui défiera Clermont dimanche en demi-finales du Top 14.
Si le club, centenaire, s'est toujours appuyé sur la formation, il sort désormais des joueurs d'un autre calibre.
Aux Romain Loursac ou Christian Njewel ont succédé Couilloud et Félix Lambey, internationaux, les champions du monde 2018 des moins de 20 ans Barassi -- arrivé de Narbonne à 18 ans -- et Adrien Séguret, ou encore Dylan Cretin, à la progression impressionnante.
Quentin Delord et Ethan Dumortier participent quant à eux actuellement au championnat du monde des moins de 20 ans en Argentine.
Le résultat d'abord d'un changement de cap opéré il y a environ cinq ans, quand le LOU (Lyon Olympique Universitaire) tapait à la porte de l'élite. "On s'est dit: +on veut un centre de formation de club de Top 14+. Du coup, on a libéré des joueurs au profil plus de Pro D2, on a été plus sélectifs. Les fruits commencent à tomber", raconte à l'AFP Stéphane Véré, directeur du centre de formation.
Mais encore faut-il attirer les meilleurs et les conserver, ce que le club ne parvenait pas à faire il y a quelques années où, par exemple, Antoine Guillamon ou Rémy Grosso avaient quitté le nid.
- Le nouveau Bourgoin -
Il y parvient désormais en premier lieu grâce à ses résultats: le LOU est désormais le club dominant de la région aux dépens de Bourgoin, qui a dégringolé les échelons (Fédérale 1 aujourd'hui) quand il les grimpait.
"Forcément, le fait que le club fonctionne nous aide. J'ai connu des années où la concurrence était beaucoup plus rude, et des joueurs partaient vers Montferrand, Grenoble ou Bourgoin" reconnaît Stéphane Véré.
"Je pense que les jeunes maintenant ont envie de venir au LOU, ce qui était moins le cas à l'époque" confirme le Jurassien Lambey, justement sollicité par Grenoble et Bourgoin avant d'opter pour Lyon.
Avant d'y percer à l'arrivée comme manager de Pierre Mignoni (2015), le deuxième ligne des Bleus a cependant dû s'exiler à Béziers (Pro D2), faute de bénéficier de la confiance du précédent encadrement.
Les passerelles sont désormais beaucoup plus nombreuses entre le centre de formation et l'équipe première. "Depuis son arrivée, Pierre Mignoni fait confiance à beaucoup de jeunes. Si le manager ferme la porte, tu as beau faire tout le travail que tu veux, +ça ne sort pas+. C'est un vrai changement par rapport à ce qu'on a connu avant", explique le directeur du centre de formation.
- Remue ménage -
L'exigence et la progression chevillées au corps, Mignoni appelle cependant à "accentuer ce travail" pour se rapprocher des meilleurs clubs.
D'abord en resserrant les mailles du filet pour mieux profiter d'un vivier fourni. "Dans un rayon d'une heure au tour de Lyon, il y a une centaine de clubs et 60.000 licenciés. Le terreau rugbystique est fertile, à nous de l'entretenir", souligne le président Yann Roubert.
Puis en restructurant la "filière Elite" du club, pour "mettre en place une identité de jeu commune", explique Mignoni. "Afin que (les jeunes) qui veulent devenir pros aient des repères communs, une même exigence, méthode de travail, tout au long de leurs parcours", poursuit Roubert.
C'est déjà un peu le cas, puisque David Attoub (mêlée) et Karim Ghezal (touche), entraîneurs des pros, dispensent aussi leurs conseils à l'ensemble des équipes.
Mais la direction veut aller plus loin. Le directeur du centre de formation et plusieurs entraîneurs de la filière formation sont sur le départ, et cette dernière va être confiée à Philippe Agostini, ancien entraîneur de Mignoni à Clermont (2005-2006) et actuel directeur technique de la Ligue PACA-Corse.