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Divorce entre l'OM et ses supporters des Yankees, après 31 ans de vie commune

Le divorce est consommé entre l'Olympique de Marseille et les Yankees, et le combat pourrait se poursuivre sur le terrain judiciaire, a assuré mardi le président de ce groupe de supporters du virage Nord, en dénonçant "une attaque contre le peuple marseillais".

C'est Michel Tonini lui-même qui a annoncé la rupture lundi par l'OM de la convention reconnaissant Yankee Nord Marseille en tant qu'association officielle: "Le but est simple, détruire les groupes de supporters", a plaidé dans un communiqué le président des Yankees, après avoir appris officiellement la nouvelle par courrier d'huissier.

Parmi les groupes de supporters les plus puissants au sein de l'OM, avec les Winners ou les Ultras, les Yankees entendent se défendre face à cette mesure qui va priver ses 5.000 membres d'accès à la campagne d'abonnement pour la saison 2018/19.

Interrogé par l'AFP mardi, Michel Tonini a annoncé son intention d'agir en justice "pour rupture abusive de contrat". "Nous avions signé une convention pour 20 ans, et nous étions engagés pour 18 ans encore", a-t-il plaidé, alors que l'OM n'était de son côté pas joignable pour expliquer sa décision.

- "Plan machiavélique Leproux bis" -

Il s'agit d'"un plan machiavélique Leproux bis", du nom de l'ancien patron du Paris SG qui avait lancé un vaste programme de pacification du Parc des Princes, via l'expulsion des supporters ultras du club, a insisté le patron de Yankee Nord Marseille, dont le siège se trouve au coeur de la ville, à quelques encablures du Vieux Port.

Le propriétaire américain du club phocéen, Frank McCourt, et son président, Jacques-Henry Eyraud, "veulent détruire ce que les Marseillais ont mis 100 ans à construire, et que les Yankees font vivre depuis plus de 30 ans", poursuit le texte.

Les Yankees sont une institution au sein du club marseillais. Animateur du virage Nord, ce groupe de supporters a été créé en 1987 par la mère de Michel Tonini, avant que celle-ci passe le relais à ses fils, Lionel d'abord et Michel ensuite. Et il était devenu un intermédiaire presque incontournable des directions successives du club, en gérant depuis 1990 les abonnements dans les virages, avec les autres associations de supporters comme les Fanatics ou les Dodgers.

Mais la rupture n'est pas venue de cette question des abonnements, dont le club a repris la gestion commerciale directe en 2016, avant même l'arrivée de Frank McCourt à la tête de l'OM, en octobre de cette année.

- Netflix et carte bleue -

Cette décision de l'OM n'est en fait que le dernier épisode d'un conflit au grand jour avec les Yankees, contre qui le club avait porté plainte en justice pour "escroquerie" en mars pour la vente d'une centaine de fausses places pour un match contre l'Olympique lyonnais. Reconnaissant que certains avaient pu utiliser leur statut au sein de l'association "à des fins mercantiles", Michel Tonini avait alors parlé "d'initiatives individuelles".

Les Yankees avaient aussi défrayé la chronique en février avec l'annulation au dernier moment d'un "tifo" pour célébrer la nouvelle saison de "Marseille" sur Netflix. Le groupe du virage Nord avait prévu un grand "tifo" --fresque à base de papier et de plastique-- et avait obtenu pour cela l'aide financière du géant américain du streaming, mais sans en avertir les autres clubs de supporters associés à l'opération, les Dodgers et les MTP (Marseille Trop Puissant).

Début janvier, le quotidien La Provence avait également révélé une affaire de carte bleue au nom de l'association qui aurait été volée et aurait servi à régler divers frais.

Mais pour Michel Tonini, tout cela n'est qu'un prétexte: "Nous avons toujours été un partenaire loyal, depuis 31 ans. Mais un président aussi médiatique que moi, ça devait les embêter".

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