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Liberty Media a fait beaucoup de bonnes choses depuis le rachat de la Formule 1. Vraiment. Notamment au niveau de la communication. Günther Steiner est devenu le roi dans le cœur des fans de F1 grâce à Drive To Survive, les teams se livrent des batailles de memes sur les réseaux sociaux et les images du paddock sont plus nombreuses que jamais. Le spectacle est là, la nouvelle réglementation technique est prometteuse.
Mais sur le calendrier, par contre, il s'agirait de rester sérieux deux minutes. Il y a d'abord eu le souhait d'élargir le calendrier, avec 23 courses au programme cette saison et une intention de porter le total par an à 25 voire 30 courses. C'est déjà beaucoup trop. Il y a ensuite la volonté absolue de se rapprocher du public américain, rappelons que les nouveaux propriétaires de la F1 sont américains. Pour ce faire, il y aura, dès 2023, 3 GP au pays de l'Oncle Sam. Dont un à Miami, autour du Hard Rock Stadium, et l'autre à Las Vegas. Deux parkings, dignes des meilleurs circuits de karting indoor du fin fond de la Flandre.
Pour laisser de la place aux demandes en Afrique, mais aussi au Moyen-Orient, avec des contrats juteux qui vont nourrir grassement les patrons de la discipline, la F1 envisage désormais de se passer d'un monument: le GP de Belgique à Spa-Francorchamps. Et ce dès 2023. C'est un énorme non. Je ne me tape pas autant de purges sur des circuits à la Track Mania pour me retrouver privé d'un GP où rien ne se passe jamais comme prévu. Quand il pleut au raidillon, tu te poses sur un transat en tongs à la chicane du bus-stop. Il peut geler aux combes et faire 35 degrés à la source. Tu peux démarrer ta course en pneus slicks et le regretter après un seul virage. Les campeurs ont besoin des fermiers pour évacuer leurs voitures, ce qui donne déjà plus d'action que sur la moitié des circuits du calendrier. Les pilotes arrivent en doudoune et repartent en maillot. Ils entrent dans le raidillon sans savoir s'ils arriveront à en ressortir. Rien ne va, c'est ça qui le rend magnifique. C'est un vrai circuit, un challenge, un mythe présent au calendrier depuis la première saison de la discipline. Et on voudrait nous retirer ça ?
C'est non. Un grand non. Il y a tant de circuits inutiles qui, sauf pour des questions de rentabilité, n'ont rien à faire en F1. Virez-moi ce Paul Ricard aux lignes bleues et rouges qui me rendent épileptique. Enlevez Abu Dhabi où l'on dépasse aussi efficacement qu'en heure de pointe à Bruxelles. La Russie est dehors, mais on garde Singapour. Même remplacer Monaco, qui ressemble à un festival de yachts plus qu'à un GP de F1, me ferait moins de peine que de perdre Spa. Mais n'y touchez pas tant que Charles Leclerc n'a pas gagné à domicile, par pitié.
Blague à part, la F1 devrait apprendre à respecter ses monuments. Spa en est un. Les efforts consentis ces dernières années ne méritent pas une éviction du calendrier de la discipline. N'importe quel pilote de F1 vous dirait que Spa ne doit pas sauter, comme Silverstone, Monaco, Suzuka ou Monza, par exemple. Ne nous enlevez pas ce GP de F1 sur le plus beau circuit du monde. Et arrêtez de rallonger un calendrier qui ne va que desservir la disicipline.