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En investissant, les clubs du Top 14 ont creusé leur déficit en 2016-2017

Les clubs de rugby du Top 14 ont vu leur déficit plonger de 70% en 2016-2017, après deux saisons d'amélioration, en raison des investissements de leurs actionnaires, d'après le rapport du gendarme financier du rugby français publié vendredi qui insiste sur leur attractivité.

"Après deux saisons de redressement du déficit d'exploitation, la saison 2016/2017 connait une sensible dégradation. Le résultat d'exploitation médian (1,2 million d'euros) dépasse le plus bas niveau des dix dernières saisons", souligne la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG) en expliquant que cette évolution "est en très grande partie liée à des décisions volontaires et anticipées des actionnaires".

La perte d'exploitation des quatorze clubs de l'élite atteint ainsi 24 millions d'euros en cumulé, contre 13,9 millions d'euros en 2015-2016 et 15,6 la saison précédente.

"Ce n'est pas inquiétant", a réagi auprès de l'AFP Emmanuel Eschalier, le directeur général de la Ligue nationale de rugby (LNR). "Quelques clubs reposent sur des actionnaires aux moyens importants qui sont dans une logique d'investissement. Ces investissements, pour certains d'entre eux, ont augmenté la saison dernière." Selon la DNACG, ils représentent en effet 5,2 millions sur une aggravation de 6,7.

Huit clubs sur les quatorze de l'élite sont responsables de cette dégradation avec 27,5 millions d'euros de déficit cumulé à eux seuls, les six autres étant bénéficiaires.

- Attractivité des clubs, diversité des revenus -

La DNACG souligne aussi la forte progression budgétaire des clubs, "de près de 20 %". Le budget moyen est passé de 23,5 à 28 millions, avec un écart qui s'accroît entre le plus gros, Lyon (41,9), et le plus petit, Brive (16,7). La montée de Lyon et de son "financement exceptionnel" en Top 14 influence fortement cette progression.

Le gendarme financier du rugby français met en valeur la progression des recettes d'exploitation des clubs (+6,3% sur l'année et +22,3% sur 4 ans), "dans la continuité des saisons précédentes", qui témoignent de "l'attractivité des clubs". La forte hausse des produits d'exploitation (+12%) permet d'approcher la barre des 340 millions d'euros (302,6 en 2016).

Les deux tiers des recettes (68%) proviennent du sponsoring et des versements de la Ligue (droits TV et marketing, 97,6 millions d'euros au total) qui sont là aussi en hausse (+3 et +7%). Les ventes de marchandise ont augmenté de 18%.

"Les versements de la LNR continuent leur progression, sans remettre en cause l'équilibre des modèles économiques des clubs, dont la diversité des sources de revenus est un atout", apprécie la DNACG.

Résultat, les capitaux propres retraités atteignent un record à 42 millions d'euros (+5%) qui participe au renforcement de "la solidité financière des clubs".

En revanche, le TOP 14 enregistre une "baisse régulière des recettes de matches" (-4,8%) qui devrait s'amplifier (-11%) lors de la saison en cours, selon la DNACG.

La Ligue estime elle que les recettes de matches devraient augmenter à l'avenir grâce aux investissements réalisés par les clubs sur leurs stades. La saison en cours a été marquée par l'inauguration de la U Arena du Racing 92 à Nanterre et de la rénovation de Gerland par le LOU.

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