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Euro: la France éteinte et accrochée dans le cratère hongrois

Le volcan brûlant de la Puskas Arena s'est refermé sur les Bleus, tenus en échec samedi à Budapest (1-1) par une équipe hongroise surchauffée par ses fervents supporters et ravie de retarder la qualification des champions du monde pour les huitièmes de l'Euro.

En pleine confiance après son succès inaugural contre l'Allemagne à Munich (1-0), l'équipe de France a subi une inattendue piqûre de rappel, éreintée par les températures caniculaires de l'après-midi hongroise et assommée par les chants vibrants des 55.998 supporters de la seule enceinte de la compétition remplie à 100%.

Antoine Griezmann, pour son 50e match d'affilée avec les Bleus sans en manquer un seul, a évité aux Tricolores un vrai faux pas en égalisant (66e), après le but tout en rapidité d'Attila Fiola, fulgurant devant Benjamin Pavard et Raphaël Varane au bout d'une première période haletante (45e+2).

Mais la déroute était proche, dans une ambiance d'un autre temps, une atmosphère que les Bleus n'avaient plus connue depuis Konya il y a précisément deux ans, antre turque d'un revers marquant, en qualifications à l'Euro (2-0).

La Hongrie empoche son premier point dans le "groupe de la mort", dominé par la France (quatre points) avant le duel entre le Portugal (3 pts) et l'Allemagne (0 pt), plus tard samedi à Munich (18h00).

- Public bouillant -

La dernière joute de la phase de groupes, contre les Portugais à Budapest mercredi (21h00), sera en tout cas cruciale pour décider de la qualification des Bleus comme de leur classement dans le groupe F, déterminant pour la suite du parcours.

Avec quatre points, même en cas d'improbable troisième place, la qualification pour les huitièmes semble tout de même bien embarquée, mais cela n'empêchera pas Didier Deschamps de se creuser la tête pour analyser les raisons de cet accroc hongrois.

Face au Petit Poucet du groupe, le sélectionneur avait pourtant tenu à maintenir l'essentiel de ses cadres au coup d'envoi, à l'exception de Lucas Hernandez, préservé au profit de Lucas Digne.

Mais cela n'a pas été suffisant pour s'assurer un début de match apaisé: Benjamin Pavard s'est immédiatement retrouvé au sol après un impressionnant salto, et Raphaël Varane a été coupable d'une inhabituelle faute à retardement.

De quoi donner le ton à une Puskas-Arena en fusion, sous 30 degrés ambiants, un soleil torride et une humidité de 40%.

Emmené par le groupe ultra de la "brigade des Carpates", déjà bien échaudé en fin de matinée dans les rues de la ville, le stade a maintenu la sélection locale en éveil, comme lors de son premier match contre le Portugal où elle avait tenu pendant 83 minutes avant de s'effondrer (3-0).

- Griezmann sonne la révolte -

Au rythme des "Hungaria, Hungaria!", qui ont largement recouverts les chants des 5.700 fans français venus jusqu'ici armés d'un test PCR négatif, la Hongrie a résisté aux assauts de Kylian Mbappé, malheureux sur deux têtes et une frappe (17e, 21e, 33e), et Karim Benzema, maladroit sur une occasion en or (33e).

Une deuxième sortie en demi-teinte pour le trio d'attaque tricolore, après une entrée en matière à Munich placée sous le signe de la défense de fer.

Le manque d'efficacité chronique a permis aux Hongrois de résister, puis de placer une première lame, sur une accélération éclair de Fiola vécue comme un exploit retentissant par la foule (45e+2).

Sifflée quelques instants plus tard, la mi-temps a retenti dans les travées comme un coup de sifflet final !

Mais il restait 45 minutes, et l'entrée d'Ousmane Dembélé a fait trembler les tribunes comme le poteau (59e), au grand désespoir de Deschamps, impuissant sur son banc de touche. Le Barcelonais a ensuite dû quitter ses partenaires, grimaçant (87e).

Entre temps, sur un énième déboulé de Mbappé sur la droite, le verrou avait enfin sauté grâce à un ballon mal dégagé et bien repris par Griezmann, idéalement placé.

Et lorsque les Bleus ont enfin cru pouvoir se libérer, la Hongrie a abattu sa dernière carte, son gardien Peter Gulacsi, impérial devant Mbappé puis Corentin Tolisso à quelques secondes d'intervalle (82e). De quoi couronner l'après-midi brûlante de tout un stade.

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