Partager:
Après des semaines de provocations, les dirigeants de Marseille et de Lyon ont tenté de calmer le jeu vendredi après la qualification de l'OM pour la finale de l'Europa League, le 16 mai sur le terrain de l'OL, qui a cependant porté plainte face aux menaces de violences.
Dans un premier communiqué, le club de Jean-Michel Aulas s'est d'abord "réjoui" de la réussite de son rival, regrettant certes "certains excès verbaux qui pourraient laisser craindre des débordements", mais se disant "certain" que les dirigeants marseillais "mettront dès aujourd’hui tout en œuvre pour que cette finale soit une grande fête".
"Je pense qu'à Lyon, il n'y aura pas d'incidents, a assuré de son côté le président de l'Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud. Nos supporters iront avec enthousiasme mais ce sera une fête."
Des paroles sages qui tranchent avec celles des dernières semaines, marquées par l'affrontement - un brin puéril - entre les deux dirigeants de club, à la suite de "l'olympico" remporté par Lyon (3-2) le 18 mars à Marseille.
Au plus fort de leur "guéguerre", pas nouvelle mais ravivée, la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, les avait appelés à la "dignité" et à la "retenue".
Mais la tension est loin d'être retombée tandis que l'appel de certains supporters marseillais à aller "tout casser" à Lyon est largement relayé sur les réseaux sociaux.
- Un "très gros" dispositif -
"Devant le danger résultant de ces comportements inadmissibles", auxquels "un footballeur international français, jouant en Angleterre (Benjamin Mendy, qui évolue à Manchester City, NDLR) est même venu prêter sa voix", le club lyonnais a annoncé qu'il portait plainte dans un second communiqué, "avec l'espoir que chacun soit ramené à la raison".
Et comme si cela ne suffisait pas, l'entraîneur de l'OL, Bruno Genesio, a remis un peu d'huile sur le feu vendredi en estimant que les Marseillais, après leur qualification à Salzbourg, n'avaient "pas trop à se plaindre de l'arbitrage": "cela changera un peu de leurs habitudes", a-t-il dit devant la presse.
"Maintenant, tout le monde est suffisamment intelligent pour calmer le jeu, même s'il aurait été préférable de le faire avant", a-t-il poursuivi. "Je regrette certains propos tenus depuis quelques jours. Je souhaite que tout s'apaise et que ce match se tienne dans de bonnes conditions."
A douze jours de la finale entre Marseille et l'Atletico Madrid, le dispositif de sécurité qui entourera le match n'a pas encore été dévoilé mais il sera "très gros", a prévenu de son côté le préfet du Rhône.
"C'est encore trop tôt pour le calibrer exactement mais, par rapport aux matchs habituels (ndlr, un match de Ligue 1) que nous avons sur Lyon, le dispositif va être multiplié par trois ou quatre", a souligné Stéphane Bouillon.
- L'UEFA attentive -
"Pas fondamentalement inquiet", compte tenu notamment de l'absence d'incident jeudi soir à Marseille, le préfet a dit avoir pris note "de tous les appels à ce que la fête soit réussie, de la part des joueurs, des anciens joueurs, des dirigeants": "on va faire en sorte que tout se passe bien, dans le stade, et autour du stade, et en ville", a-t-il assuré.
"Les supporters sont aussi des gens raisonnables qui savent que tout se passera sous l’œil de l'UEFA et qu'elle est extrêmement attentive à ce que l'ambiance dans le stade et autour du stade se passe bien", a-t-il conclu.
Les deux clubs le savent bien.
Déjà sous le coup d'une exclusion avec sursis des compétitions européennes depuis avril 2017, l'OL fait l'objet d'une procédure disciplinaire ouverte par l'UEFA après les violences survenues en mars lors du match de C3 entre Lyon et le CSKA Moscou.
Et l'instance européenne a engagé une procédure similaire vendredi à l'encontre de l'OM après son déplacement à Salzbourg, où ses supporters se voient reprocher l'utilisation de feux d'artifice et des jets de projectiles.
Dans les deux cas, elle tranchera le 31 mai, après la finale marseillaise à Lyon.