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L'Europe du football sort des brumes du coronavirus. Dans la foulée de l'Allemagne et de l'Espagne, l'Angleterre et l'Italie ont à leur tour annoncé jeudi la reprise de leurs championnats au mois de juin.
Après Lewandowski et Haaland en Allemagne, après Messi et Benzema qui retrouveront bientôt le chemin des terrains en Espagne, le mois de juin sera donc aussi celui du retour à la compétition pour Cristiano Ronaldo et Ibrahimovic en Serie A et pour toutes les stars de la Premier League, le championnat le plus suivi de la planète.
Moins touchée que d'autres par le Covid-19, l'Allemagne avait tracé la route il y a 10 jours et les trois journées disputées depuis ont montré que malgré le huis-clos et les célébrations avec les coudes, le football pouvait se faire une place dans l'après-confinement.
Avec l'Espagne, l'Angleterre et l'Italie, ce sont en revanche trois des pays les plus durement frappés par la pandémie qui vont recommencer à jouer, laissant la Ligue 1 française comme seul championnat majeur définitivement interrompu.
En Liga, le rendez-vous a été fixé à la semaine du 8 juin. En Angleterre, Mohamed Salah, Virgil Van Dijk et Liverpool repartiront eux à la conquête d'un titre attendu depuis 30 ans à partir du 17 juin.
L'Italie de son côté innove, avec un redémarrage par la Coupe. Le ministre des Sports Vincenzo Spadafora a en effet annoncé que le championnat reprendrait le 20 juin, mais que la semaine précédente serait mise à profit pour conclure la Coupe d'Italie.
Les demi-finales retour entre l'Inter Milan et Naples d'une part, et entre l'AC Milan et la Juventus d'autre part, se joueront donc les 13 et 14 juin, puis la finale le 17 juin.
Ensuite, la Serie A, arrêtée le 9 mars à l'issue de la 26e journée, reviendra au premier plan, avec un calendrier extrêmement chargé de 12 journées complètes et quatre matches en retard à disputer.
- sous contrôle -
En Angleterre, tout repartira avec deux matches en retard à jouer le 17 juin, dont une belle affiche entre Manchester City et Arsenal.
Le week-end suivant, du vendredi 19 au lundi 22, se tiendra la première des neuf journées pleines restantes.
Certaines équipes auraient préféré une semaine supplémentaire pour préparer au mieux les joueurs et limiter les risques de blessure, mais les détenteurs de droits TV ont obtenu gain de cause.
Car en Angleterre comme en Italie, les considérations économiques ont rejoint le ralentissement de l'épidémie pour permettre le retour du football.
En Premier League, une annulation pure et simple de la fin de saison aurait ainsi coûté aux clubs près de 850 millions d'euros rien qu'en droits TV.
Mais le foot anglais avait déjà franchi une étape décisive mercredi en autorisant à l'unanimité les entraînements avec contact.
Dans la soirée, de nouveaux résultats encourageants des tests de dépistage effectuées sur les joueurs et les entraîneurs avaient ensuite renforcé encore la confiance dans un redémarrage prochain de la compétition.
Avec 12 cas positifs sur plus de 2.700 tests lors des trois premières vagues d'examens, la pandémie de Covid-19 qui a si durement touché la Grande-Bretagne, semble sous contrôle dans le monde du football.
- épineuse quarantaine -
De la même façon, le "calcio" était optimiste et attendait le feu vert accordé jeudi soir par les autorités.
Car après deux mois de confinement très strict, l'Italie s'est progressivement remise en route et les chiffres quotidiens de diffusion de la maladie sont rassurants.
"Dès le début, j'ai dit que le football pourrait repartir une fois réunies toutes les conditions de sécurité et avec l'accord du Comité technique et scientifique sur les différents protocoles. L'Italie repart, il est normal que le football reparte aussi", a ainsi déclaré le ministre Spadafora.
Le président de la fédération italienne, Gabriele Gravina, s'est de son côté félicité du "message d'espoir envoyé à tout le pays" avec le retour du football d'élite.
Certaines questions restent tout de même en suspens, dont quelques-unes sont européennes, comme celle concernant les joueurs en fin de contrat au 30 juin.
En Italie, la question de la quarantaine reste la plus épineuse. Les dirigeants espèrent que les courbes du Covid-19 vont continuer à descendre pour pouvoir demander à ce qu'elle soit raccourcie et individuelle plutôt que collective.
Mais en attendant, avec la double annonce anglo-italienne de jeudi, le "Big Four" du football européen est en voie de reconstitution. Au bord de la route, il ne reste que la France: jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe a fermé la porte à la reprise des championnats de sports professionnels.