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Foot: "Je n'ai rien à me reprocher", dit Aulas à l'AFP

"Je n'ai rien à me reprocher", affirme jeudi à l'AFP le président de Lyon Jean-Michel Aulas, se posant en garant "de l'équité et de l'éthique" après des semaines de polémique au sein du football français.

Q: Avez-vous toujours espoir que la Ligue 1 reprenne cette saison ?

R: "Quand on est de bonne foi, et devant l'évidence, on se doit de dire que les gens qui ont fait l'erreur d'arrêter trop vite ne feront pas la deuxième erreur qui serait de ne pas reprendre. J'espère que ça va reprendre. Nous aurions pu le faire en juillet, car rien n'interdit qu'on puisse reprendre. Rennes et Strasbourg ont déjà repris l'entraînement individuel."

Q: Quel sentiment avez-vous eu de voir le Championnat d'Allemagne reprendre le week-end dernier ?

R: "Le passionné de foot est heureux. La vie sociétale sans foot, après une pandémie comme nous l'avons connue, est quelque chose de terrible. C'est un coin de ciel bleu qui arrive par l'Allemagne. Il y a eu un brin de nostalgie aussi, car ce sont les premiers en Europe à rejouer. Celle-ci se complète en voyant nos amis italiens reprendre les entraînements, les Espagnols aussi et même les Anglais. Nous serons donc les seuls à ne pas reprendre, pour l'instant. J'en suis très triste".

Q: Quel bilan tirez-vous de l'Assemblée générale de la Ligue (LFP) tenue mercredi?

R: "Les deux réunions du collège de L1 (dont il est le président, ndlr) vendredi et mardi ont démontré qu'il y avait une belle unité car nous nous sommes mis d'accord sur tous les sujets. Sur le déplafonnement (des droits TV touchés par la L2, ndlr), on était d'accord sur les principes mais nous voulions que les choses soient entérinées au niveau de la réforme de la gouvernance, par une modification de la loi et la validation de la FFF qui semble aussi d'accord. Cela a entraîné la volonté que ce déplafonnement n'intervienne pas maintenant. Le seul point que nous n'avons pas accepté de manière systématique, c'est le montant des ressources de la L2 (plafonnées à 110 M EUR, les clubs de L2 en demandent 162 M EUR, ndlr). Pour aller au-delà (des 110 M EUR), il faut modifier la gouvernance de la Ligue qui a montré durant cette période des insuffisances, pour ne pas dire plus, extrêmement importantes. En accord avec la FFF et le ministère des Sports, nous souhaiterions que nous puissions nous mettre sous un modèle de société commerciale comme en Angleterre."

Q: Que pensez-vous du passage de la Ligue 2 à 22 clubs?

R: "C'est une situation ubuesque de vouloir jouer à 22. Il y a un problème d'équité, par rapport au choix fait pour la L1. Je soutiendrais évidemment la position de Noël Le Graët sur le sujet, non pas parce que c'est Noël Le Graët, mais parce que c'est contraire à toutes les règles. La LFP, dans l'interprétation des règlements, a dit que les deux clubs relégables de L1 descendaient, mais pas ceux de L2. Cela remet complètement en cause les modalités d'arrêt du Championnat, pour les relégations aussi bien que pour le haut du classement. Cela donne beaucoup d'arguments aux recours que nous avons déposés".

Q: La lettre du président de l'UEFA Aleksander Ceferin, qui jugeait "prématuré" l'arrêt de la L1, jette une nouvelle lumière sur les décisions prises. Pensez-vous qu'il y a pu y avoir des omissions sur les éléments donnés aux pouvoirs publics ?

R: "Je m'interroge jour et nuit sur ce qui s'est vraiment passé. Un certain nombre de gens du football ont peut-être plus pensé à leur intérêt particulier qu'à l'intérêt général. Cela pourrait faire l'objet d'une plainte à l'Autorité de la concurrence. Cette lettre d'Aleksander Ceferin est très importante sur la date du 3 août (date conseillée par l'UEFA pour terminer la saison, mais non contraignante, ndlr). On est en droit de s'interroger s'il n'y a pas eu une pression des institutions du football elles-mêmes voire de dirigeants."

Q: Des médias ont évoqué une tentative de putsch au sein du collège de L1. Estimez-vous qu'il y a une fronde anti-Aulas ?

R: "Je ne pense pas. Dans leurs fantasmes, un certain nombre de gens peuvent imaginer résoudre des désaccords en essayant de me mettre sur le côté. Cela fait 33 ans que je milite au G14, à l'ECA (European Club Association) dont je suis à l'origine, pendant 25 ans j'ai été administrateur et vice-président de la LFP, je suis membre du Comité éxécutif de la FFF. Je suis au syndicat Première Ligue, je suis à la FIFA pour défendre le foot féminin. Je n'ai rien à me reprocher. Je pense avoir démontré la vision de ce que doit être un dirigeant de club et d'institution, tout ce qu'il fallait faire pour être dans la droite ligne de l'équité et de l'éthique. Si certains pensaient que je ne puisse pas être au poste où je suis, ils avaient l'occasion sur les deux derniers collèges. A aucun moment, il n'a été envisagé de mettre un terme à mes fonctions."

Propos recueillis par François-Jean TIXIER.

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