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Mondial de rugby: le défi d'une semaine de repos supplémentaire

L'entraîneur du XV d'Angleterre Eddie Jones a remercié "les dieux des typhons" pour l'annulation du match contre la France, offrant une semaine de repos à ses joueurs avant les quarts de finale, mais la nouvelle n'a pas été aussi bien reçue par tout le monde.

Le XV de la Rose se retrouve avec le XV de France et les All Blacks dans une position inédite, avec deux semaines de repos avant les quarts de finale, puisque le match Nouvelle-Zélande - Italie, prévu samedi également, a aussi été annulé à cause de l'arrivée du typhon Hagibis sur la péninsule.

Pour les All Blacks, la situation est encore plus particulière puisque 28 jours les auront séparés de leur dernier match face à un adversaire de très haut niveau, l'Afrique du Sud, battue (23-13) le 21 septembre. Depuis, les Néo-Zélandais ont battu le Canada (63-0) et la Namibie (71-9).

"C'est un sentiment un peu bizarre, admet le deuxième ligne Sam Whitelock. Nous aurions vraiment aimé joué mais nous allons devoir faire avec".

Si une période plus longue de repos permet évidemment de régénérer les organismes et guérir les bobos, le danger existe pour les joueurs d'arriver "refroidis" en quarts.

"Cela change complètement la dynamique", souligne l'ancien entraîneur de l'Ecosse et des Lions Ian McGeechan dans une chronique pour le quotidien anglais The Daily Telegraph.

"Les équipes ont besoin de jouer régulièrement" estime-t-il, en notant que les All Blacks semblaient assoupis durant leur première devant la Namibie.

En dépit du regard positif du sélectionneur Eddie Jones sur la situation, "l'Angleterre a cruellement besoin de matches" selon Ian McGeechan. "Ils n'ont pas été mis en danger une seule fois jusqu'ici dans ce tournoi", affirme-t-il avant d'ajouter: "Les Anglais ne veulent pas s'échauffer à nouveau, ils veulent arriver à ébullition."

- "Du bœuf et de la bière" -

Profitant de l'annulation, Eddie Jones est parti en escapade avec ses joueurs à Miyazaki, dans le sud-ouest du Japon, pour "du bœuf et de la bière".

"Qui aurait pensé que nous aurions deux matches relativement faciles, un match difficile, puis deux semaines pour se préparer aux quarts de finale ? Quelqu'un veille sur nous. Les dieux des typhons peut-être," a déclaré l'entraîneur australien de l'Angleterre.

Selon lui, l'un des bienfaits principaux de cette annulation est la possibilité pour ses blessés, comme le troisième ligne centre Billy Vunipola, de récupérer.

"On adore le bœuf de Miyazaki. Nous avons 80 kg qui arrivent samedi soir dans un convoi spécial. Billy (Vunipola) a de nouveau droit à son bœuf", a plaisanté Eddie Jones qui avait expliqué auparavant que la blessure à la cheville de sa star provenait d'une glissade malencontreuse sur une tranche de bœuf.

De son côté, le coach des All Blacks Steve Hansen a admis qu'un repos plus long pouvait être "positif ou négatif". "On choisit de le voir de manière positive" a-t-il affirmé.

S'il a reconnu que certains de ses joueurs comme le deuxième ligne Brodie Retallick ou le centre Jack Goodhue avaient "probablement besoin de jouer un peu", Steve Hansen a apporté son soutien à la décision d'annuler ces matches, déclarant que la question "ne se posait pas".

Il a également précisé qu'un entraînement musclé serait mis en place pour recréer les conditions de jeu auxquelles ils auraient dû faire face contre l'Italie. Sans donner davantage de détails sur le programme.

"Quoi que ne ferons, ce sera à huis-clos. Il n'y aucune raison pour que nous disions à tout le monde ce que nous allons faire puisqu'ils pourraient le copier" a avancé Steve Hansen.

Pour éviter l'espionnage, les Français ont mis le cap sur Oita, où ils disputeront leur quart de finale le 20 octobre. Ils s'entraînent sur un terrain entouré de bâches. Tout juste sait-on qu'ils ont eu droit à une séance vendredi, et qu'une autre -- conséquente-- est programmée dimanche. Apprécient-ils ce délai supplémentaire ? Déplorent-ils l'annulation du match face aux Anglais ? Pas de réponse. Le silence a été décrété jusqu'à lundi...

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