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Brésil-Allemagne ce soir: Scolari joue la carte du complot !

Le pays du "futebol" roi, avec près de 200 millions de fans vêtus de jaune, va plonger en apnée jusqu'au coup de sifflet final de Brésil-Allemagne, en demi-finale du Mondial-2014, mardi à Belo Horizonte.

Cette finale avant la lettre, avec le Brésil cinq fois champion du monde et l'Allemagne trois fois maîtresse de la planète football, aurait pu être envisagé comme un remake de la finale 2002 remportée par la Seleçao (2-0).

Mais à l'époque, les Brésiliens pouvaient compter sur leur attaquant vedette, Ronaldo "O Fenomeno", auteur du doublé de la victoire. Cette fois, le pays pleure l'absence de son crack Neymar, qui a terminé son Mondial sur une civière dans les dernières minutes du quart de finale contre la Colombie (2-1), une vertèbre fracturée.

Et comme si cette absence ne pesait pas déjà assez -le joueur du Barça avait inscrit 4 buts dans le tournoi- la Seleçao devra aussi se débrouiller sans son défenseur central et capitaine, Thiago Silva, suspendu.

La tentation du "seuls contre tous" est grande pour les Brésiliens. La Confédération brésilienne de football (CBF) avait demandé à la Fifa d'ouvrir une procédure disciplinaire contre le Colombien Juan Zuniga, auteur du coup de genou qui vaut à Neymar une quarantaine de jours d'arrêt.

Mais la commission de discipline de l'instance mondiale a rejeté cette requête, tout comme elle a fermé la porte au nez de la CBF qui demandait aussi l'annulation de la suspension de Thiago Silva.

Le levier risqué du complot

La CBF demandait à la Fifa le retrait du carton jaune attribué au défenseur du PSG contre la Colombie étant donné que Zuniga n'avait pas eu d'avertissement pour son geste sur Neymar. C'était le deuxième carton du tournoi du capitaine brésilien, ce qui le suspend automatiquement pour la demi-finale.

Thiago Silva n'est pas seulement un défenseur, c'est un des hommes de la révolte en quart de finale après un 8e de finale, face au Chili, où les joueurs de la Seleçao avaient fondu en larmes au moment de la séance des tirs au but. C'est d'ailleurs l'ancien joueur de l'AC Milan qui a ouvert le score contre les "Cafeteros" colombiens.

Le coach brésilien Luiz Felipe Scolari peut donc actionner en interne le levier du complot contre sa Seleçao. A ses risques et périls. Le dernier à avoir fait ça, Oscar Tabarez, coach de l'Uruguay, est sorti sans panache en 8e de finale. Certes le contexte n'était pas le même et la Celeste avait nié l'évidence de la morsure infligée par Luis Suarez au défenseur italien Giorgio Chiellini.

Löw toujours maudit ?

Tout ce bruit autour de l'équipe du Brésil fait le bonheur de onze hommes: les joueurs allemands qui seront titulaires mardi à Belo Horizonte. Tant que la pression escorte le camp adverse, ils avancent tranquillement dans le tournoi. En 2002, l'Allemagne pouvait compter sur un grand gardien, Oliver Kahn, qui a juste commis une faute de main au plus mauvais moment, en finale, sur un ballon de Ronaldo.

Douze ans plus tard, la Mannschaft a encore un grand gardien, Manuel Neuer, parfait jusqu'ici. Dans tous les styles. En 8e de finale, face à l'Algérie (2-1, a.p.), le portier du Bayern Munich a joué loin de sa surface, comme le libero allemand de légende, Franz Beckenbauer. En quart de finale, il a été impérial sur sa ligne face à la France (1-0).

En attaque, l'équipe de Joachim Löw a aussi un bel arsenal. Thomas Müller, 24 ans, a déjà signé quatre buts sur les pelouses brésiliennes. Et Miroslav Klose, qui compte douze années de plus que lui, a inscrit un but au Brésil, qui lui vaut d'être à égalité avec Ronaldo "O Fenomeno" en tête du classement des meilleurs buteurs en Coupes du monde (15 buts chacun).

Ces deux buteurs aideront-ils Löw à briser sa malédiction ? Depuis qu'il a la charge de l'équipe, le technicien a toujours buté sur les dernières marches, en finale de l'Euro-2008, puis en demi-finales du Mondial-2010 et de l'Euro-2012.

Scolari galvanisera-t-il "sa" Seleçao pour qu'elle arrive, comme tout un pays l'attend, dans "son" Maracana le 13 juillet pour jouer "sa" finale ? Tant de questions. Tant de passions.

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